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    Léon Morin, prêtre
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    3,8
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    63 critiques spectateurs

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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 090 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2017
    En 1961, Jean-Pierre Melville n'est pas encore devenu le spécialiste du film policier à l'américaine reconnu au-delà de nos frontières. Il livre avec "Léon Morin prêtre" sa dernière chronique sociale. Dans la France occupée alors que les hommes sont partis sur le front ou au STO, les jeunes femmes d'une bourgade de France sont en émoi devant un jeune vicaire qui dispense la parole de Dieu selon des méthodes peu orthodoxes, n'hésitant pas à recevoir ces dames dans sa chambre ou même à se rendre à leur domicile. L'excellente idée de Melville a été de confier ce rôle à l'idole montante de la Nouvelle Vague, Jean-Paul Belmondo. Celui-ci donne à Léon Morin toute la gouaille nécessaire pour nous laisser imaginer qu'à tout moment il va se laisser aller à l'écoute de ses sens. Or le jeune homme aime vivre dangereusement et se contente d'un donjuanisme platonique dont on se demande à force s'il ne se nourrit pas de la jouissance de voir toutes ces femmes se torturer devant son charme inaccessible. Avec l'une d'entre elle incarnée par la très gracile Emmanuelle Riva, la relation va prendre une tournure toute particulière qui finira par consumer la jeune femme qui ne peut s'empêcher de penser qu'un sentiment très fort les unis par-delà les discussions théologiques. C'est ce jeu qui s'apparente un peu aux "Liaisons dangereuses" de Laclos que Melville se délecte à nous montrer en adaptant le roman de Béatrix Beck prix Goncourt en 1952. Cette romance contrariée qui se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale est l'occasion pour Melville de nous montrer que les périodes troublées de l'histoire sont les plus propices aux sentiments les plus forts. Melville se moque aussi gentiment des militaires italiens, alliés de pacotille des nazis. Avec la fin du conflit et la mutation du jeune prêtre les choses reprendront leur place sans que l'ordre établi n'ait été renversé malgré les effusions de plus en plus mal maîtrisées de la belle Emmanuelle. Morin s'en va vers d'autres horizons sans que sa personnalité ne nous soit vraiment révélée. Qui était-il vraiment ? Un mercenaire en robe noire convaincu de convertir le plus grand nombre par ses méthodes bravant les canons traditionnels ou plus simplement un jeune homme réglant ses comptes avec la gente féminine car frappé par sa mère quand il était enfant ? Melville laisse à chacun sa libre interprétation et c'est très bien ainsi.
    selenie
    selenie

    5 429 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 mai 2007
    JP Melville offre là un rôle en or et à contre emploi à notre Bébel national en début de carrière. Une femme athée et libertaire voit un prêtre pour philosopher, confesser, discuter de tout mais surtout de foi et de religion... Evidemment le parallèle avec une patiente et son psy va être le fil conducteur du film. Outre l'interprétation parfaite de Belmondo et de Emmanuelle Riva l'intelligence du fond est aussi intéressante sans être pour autant une apologie du divin. Chef d'oeuvre trop méconnu.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 803 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 août 2011
    J'aime bien les films qui parlent de foi (mais intelligemment), plus particulièrement les histoires de bonnes soeurs, là il s'agit d'un prêtre superbement interprété par un Belmondo absolument génial, on voit là tout son talent d'acteur, réussir à être d'une sobriété totale, s'effacer derrière son personnage. Ce prêtre est un personnage absolument jouissif, l'écouter parler, avec une certaine répartie, réfuter les accusions de la jeune femme athée, il y a quelque chose, quelque chose de beau, de beau parce que ça donne envie de croire en Dieu. On est loin du prêtre réactionnaire, au contraire, on a un être humain qui est divinement bon et juste. J'ai beau être un athée convaincu ce genre de films me touche, j'aime lorsqu'on parle ainsi de la religion.
    J'ai été vraiment surpris par ce film, et en bien. Je n'ai pas vu beaucoup de Melville, je ne savais donc pas à quoi m'attendre, mais il faut absolument que je vois ses films "majeurs" si je puis dire. J'ai été envoûté par ce Léon Morin prêtre.
    Le film regorge de scènes splendides et magnifiques, la fin par exemple est de toute beauté, vraiment émouvante, tout en restant sobre, ça dégage vraiment quelque chose de puissant et de fort, on aurait pu se croire chez Bresson.
    Ensuite le film est peut-être un peu long, même s'il n'y a pas vraiment de passages à vide, j'ai l'impression que certaines scènes ne sont pas totalement exploitées, je pense notamment aux scènes de "travail", cette fascination pour la patronne.
    Bon après les scènes de dialogues avec Belmondo restent dans ce film la cerise sur le gâteau, c'est vraiment excellent lorsqu'il est à l'écran.
    Un bon film.
    Akamaru
    Akamaru

    2 797 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 février 2014
    Avant ses plus grosses productions adulées par les Américains,Jean-Pierre Melville tournait des films plus minimalistes s'approchant de la chronique sociale. Comme "Léon Morin prêtre"(1961). Dans un petit village,sous la France de l'Occupation,et alors que les hommes sont au combat ou au STO,seules les femmes restent. L'une d'elles,dactylographe,tombe sous le charme d'un évêque attirant mais par définition inaccessible. Emmanuelle Riva,avec son jeu moderne et expressif,parvient aisément à faire partager ses tourments. On ne sait si elle se convertit au catholicisme par foi ou par intérêt. Face à elle,un Jean-Paul Belmondo inédit qui était encore,par méprise,l'égérie de la Nouvelle Vague. Leur pas de deux est déstabilisant par fondé à priori sur des intérêts divergents. C'est toute l'ambiguïté qui donne son sel au récit,ainsi que les discours spirituels sur la croyance ou non en Dieu. A contrario,le film est excessivement statique et peut lasser car seul le personnage féminin évolue et est en mouvement. Melville semble prêcher l'anti-catholicisme,mais ce n'est pas très clair,autre mauvais point. Un film tout de même très intéressant.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 décembre 2006
    Melville a adapté le roman de beatrix beck avec le respect et le détachement neccessaires. Ni trahison du livre, ni plate mise en image mais un film d'une grande personnalité.
    Je n'ai jamais vu une oeuvre aussi intelligente sur un thème comme la religion.
    Dernière chose: les deux comédiens principaux sont remarquables de retenue, de pudeur et d'ambiguïté, mention spéciale pour belmondo.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 janvier 2014
    Emmanuelle Riva, Belmondo, un beau film philosophique sur la religion et les doutes de la vie.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 septembre 2008
    Un film original,insolite,talentueux,sobre,épuré, profond,rigoureux,intelligent,nuancé,traité avec beaucoup de sensibilité...
    La romancière dit que l'auteur a mieux compris son héroïne,qu'elle même !...
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 950 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 octobre 2015
    Difficile de comprendre encore aujourd'hui comment l'un des prècurseurs de la Nouvelle Vague et aussi l'un des meilleurs connaisseurs du cinèma amèricain a t-il pu s'embarquer dans une pareille aventure ? A travers la rencontre initiatique entre la veuve d'un juif communiste - incarnèe par Emmanuelle Riva - et le prêtre d'une paroisse de province - jouè par Jean-Paul Belmondo (oui c'est bien notre Bébel national qui campe un curè de choc) - , le film de Jean-Pierre Melville saisit la place et le rôle de l'èglise catholique dans la France de l'Occupation, et souligne l'importance de l'influence que celle-ci exercèe sur le monde des femmes! Ce film classique, en noir et blanc, donne des renseignements prècieux sur la sociètè française d'alors et sur l'attitude de certains catholiques à l'ègard de la collaboration! Un film à part dans l'oeuvre dèjà très riche de Melville...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 juillet 2007
    superbe de verité, de tres bonne reflexion
    et une camera remarquable,merci mr melville
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    579 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 juillet 2020
    À l’heure où la foi religieuse est investie par le cinéma et la série sous l’angle du fanatisme à combattre – pensons à Unorthodox ou aux œuvres sur la radicalisation islamiste, Le Jeune Ahmed et L’Adieu à la Nuit – et de l’abus autant moral que sexuel – Grâce à Dieu, Les Envoûtés –, en parfaite adéquation avec les polémiques qui scandent notre actualité et reflètent notre rapport au monde et à l’existence, revoir Léon Morin, prêtre de Jean-Pierre Melville fait l’effet d’un choc. Car le cinéaste, au lieu d’attaquer frontalement l’Église et ses partis pris pendant l’Occupation allemande, préfère revenir aux fondements mêmes de la foi et interroger le sentiment religieux, cet appel à Dieu ici exploré dans toute sa complexité. Emmanuelle Riva interprète une jeune veuve qui découvre, au détour d’un confessionnal, séparé d’elle par une grille, un prêtre dont elle s’éprend : pour s’en rapprocher et nouer des liens avec lui, elle lui rend visite, le soir, donnant lieu à des conversations animées et passionnées autour de la croyance. Et ce qui est magnifique dans le film de Melville, c’est de voir comment la simple conversation, à condition qu’elle soit menée par un prophète – du latin profiteor, « dire publiquement, révéler » –, évolue en conversion à l’autre et à sa foi, sans certitude quant à l’objet véritable de la passion éprouvée. De cette confusion des sentiments et de l’amour naît, en creux, le portrait d’un saint homme, ledit prêtre dont la fonction fait office de titre, indissociable désormais de son identité : soumis à la tentation, nous le voyons danser un pas de deux entre vice et vertu, constamment sur le point de vaciller mais constamment maître de lui-même, une maîtrise tirée de Dieu et dévouée à Celui-ci. Melville capte donc le chaos du cœur et de l’esprit dans un village français annexé, déplaçant le contexte historique de la Seconde Guerre mondiale d’un ancrage politique voire polémique à un espace symbolique rejouant, sur une autre échelle, le combat intérieur qui déchire les personnages. Son montage rend chacune de ses séquences incisive, ne retenant que le nerf, le muscle, ce qui sert l’intrigue ; aussi le long métrage intrigue-t-il du début à la fin, porté par une photographie magistrale et une réalisation intelligente, très aérienne et mobile, comme traduction à l’image et par le mouvement de la présence-absence de l’esprit saint qui peut, à tout moment, frapper le Mortel et le raccorder à l’au-delà. Enfin, que serait le film sans Jean-Paul Belmondo ? L’acteur trouve là un rôle à la fois détonant et sur-mesure, imposant un mystère, une densité intérieure on ne peut plus fascinants. Une œuvre immense sur le besoin de croire à une réalité supérieure, une œuvre lumineuse qui a l’audace de mêler amour profane et foi sacrée au nom de la certitude morale.
    pierrre s.
    pierrre s.

    349 abonnés 3 235 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2014
    Tout en sobriété et en retenu, Melville offre ici un drame touchant porté par un très grand Belmondo.
    cylon86
    cylon86

    2 252 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 février 2017
    Face au "Cercle Rouge", à "L'armée des ombres" ou au "Deuxième souffle", il est vrai que l'on a un peu tendance à oublier "Léon Morin, prêtre" dans la filmographie de Jean-Pierre Melville. C'est pourtant l'un des plus beaux films du réalisateur. On est loin du polar, loin de la noirceur mais on est déjà dans l'adaptation littéraire et dans l'épure. Adaptation d'un roman de Beatrix Beck, le film se passe pendant l'Occupation. Barny, jeune veuve d'un mari juif fait la rencontre de Léon Morin, un prêtre pour le moins atypique qui l'invite à passer régulièrement chez lui pour parler de religion et d'autres choses. Recevant régulièrement des femmes chez lui, Léon Morin ne laisse pas Barny indifférente, elle qui décide de se convertir alors au christianisme. Mais est-ce pour elle ou pour les beaux yeux de l'abbé Morin ? Et Morin a-t-il conscience du charme qu'il exerce sur les femmes qui viennent le voir ? Baignant dans une certaine ambiguïté, le film ne donne pas réponse à toutes nos questions, se contentant de montrer par le biais de courtes scènes (le sens de l'ellipse du film est étonnant) comment Barny est de plus en plus troublée par Léon Morin. Filmé dans une épure la plus totale mais avec des cadres toujours soigneusement composés, le film n'évite pas d'être bavard mais bouleverse par la multitude de thèmes abordés (le désir, la foi), par l'audace de ton qu'il se permet spoiler: (Barny n'ayant tout de même pas peur de confesser qu'elle se masturbe de façon détournée)
    et surtout par l'interprétation des acteurs, en toute simplicité, sans artifices. Si Jean-Paul Belmondo trouble dans le rôle de Léon Morin, prêtre beau gosse avec ses discours audacieux et ses manières surprenantes, Emmanuelle Riva y est tout simplement superbe en femme troublée par le désir qui l'envahit alors que la foi serait plus de rigueur. Finement écrit, magnifiquement joué, voilà bien la plus belle œuvre de Melville sur laquelle plane un souffle mystique et beaucoup de désirs, beaucoup de non-dits qui méritent d'être montrés.
    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    54 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2007
    Un film à part, atypique dans l'oeuvre de Melville et qui n'a guère d'équivalent, à ma connaissance, dans le cinéma français. Sur fond d'Occupation, une ancienne militante communiste, veuve et tentée par l'homosexualité, tombe sous le charme d'un curé charismatique, se reconvertit au catholicisme et tombe amoureuse de son mentor. Les longs dialogues sur la foi ou le salut pourront finir par lasser. Le film est déroutant par le caractère totalement statique du personnage du curé: dans le pas de deux entre lui et Emmanuelle Riva, il n'y a qu'elle qui bouge. Lui reste le même, inchangé dans ses certitudes et dans ses sentiments. Elle ne lui apprend rien, c'est uniquement lui qui fait partager son savoir. Pas évident de mettre en scène un tel déséquilibre sans sacrifier l'intérêt et la crédibilité du récit. Et le pari est réussi, en grande partie grâce à la prestation de Jean-Paul Belmondo, a priori improbable en homme de Dieu à la fois incorruptible et fin théologien, mais remarquable par l'assurance et l'autorité qu'il dégage. Une oeuvre très personnelle, qui se mérite parfois, mais qui a les moyens de ses ambitions et témoigne, s'il en était besoin, du talent de son regretté auteur.
    Max Rss
    Max Rss

    168 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 avril 2013
    Avant de devenir le maître du polar français à l'américaine, Jean-Pierre Melville avait réalisé des films d'un registre différent à l'image de celui-ci dont le caractère religieux est très prononcé. De plus, comme un internaute le fait remarquer très justement, le fait d'imaginer Jean-Paul Belmondo dans le rôle d'un jeune curé évangéliste peut faire sourire car une grande partie de la génération actuelle se souvient de lui en tant que super flic cascadeur. Ce qui est bien évidemment très réducteur. C'est donc pour ses deux raisons que «Léon Morin prêtre» est une oeuvre à part, aussi bien dans la filmographie de son réalisateur que dans celle de son interprète principal. Ce film, drame historique et religieux axe son propos sur la religion qui est un vaste sujet. Les dialogues sont nombreux et poussent à la réflexion ce qui fait donc de «Léon Morin prêtre » une oeuvre assez bavarde, exigeante et donc assez difficile d'accès. Pour être captivé par un film de ce genre, il faut impérativement deux grands comédiens, c'est le cas avec ce très bon duo formé par Emmanuelle Riva et Jean-Paul Belmondo. Ce film c'est aussi une histoire d'amour impossible, car si l'une est très éprise, l'autre doit la repousser pour rester fidèle à ses convictions. Mais lors de la scène finale, on se rend compte que cette attirance était réciproque. Une oeuvre qui a vieilli certes, mais qui a été injustement oubliée.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 août 2011
    Film d'une incroyable modernité, "Léon Morin prêtre" transcende son discours sur la foi pour proposer une radiographie du sentiment amoureux et une réflexion troublante sur la nature du désir. Mêlant habilement le contexte historique (la période trouble de l'occupation, où les repères moraux vacillent et où les privations diverses aiguisent les désirs refoulés), et discours sur le religieux (qui devient autant une métaphore du sentiment amoureux qu'un exercice de psychanalyse), le film fait se confronter une communiste athée et libertaire à un jeune prêtre provocateur dont les motivations sont très vite ambiguës (il joue ostensiblement la carte de la séduction). La chasteté de l'un et de l'autre (choisie ou subie) ne fait qu'attiser les pulsions et la violence du refoulé. Le rapport dominant / dominé qui s'instaure entre eux se fait peu à peu métaphore du rapport amoureux, avec toute l'ambiguïté qu'il peut contenir (La force du film est de laisser au personnage du prêtre son opacité : jusqu'à quel point est-il vraiment maître du jeu ? Jusqu'où manipule-t-il le désir de la jeune femme ? Ses nobles intentions ne cachent-elles pas une frustration et un désir de se venger sur cet objet de désir qu'il ne peut atteindre ?). La complexité des rapports ne cesse de grandir au fil du récit, laissant libre l'interprétation - autre signe de modernité du projet. Le jeu hallucinant de Belmondo, tantôt fin humaniste, tantôt séducteur cynique, donne à son personnage un puissante dimension tragique. Quant à Emmanuelle Riva elle confère une belle intelligence à son personnage d'amoureuse sacrificielle (mais non dénuée de cruauté). Le génie de Melville est de mêler dans sa mise en scène chronique naturaliste (le tournage en extérieur dans un geste très "nouvelle vague") et grande sophistication formelle (le traitement expressionniste de l'univers du prêtre), donnant naissance à une sorte de "thriller sentimental" naviguant dans les eaux troubles du désir et du refoulement. Un joyau noir dont on ne cesse d'explorer les richesses cachées.
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