Avis sur Folle à tuer

Contrairement à ses films contestataires ici Boisset réalise un pur polar et même si Folle à tuer n'est pas ce qu'il a fait de meilleur dans les années 70 on a droit tout de même à un film solide dans son genre. Histoire de gosse de riche kidnappé tout cela sans être d'une grosse originalité fonctionne parfaitement et pendant l'heure et demi que dure Folle à tuer on ne s'ennuie jamais on peut juste regretter un manque de punch dans la mise en scène mais sinon Boisset nous offre un bon polar français avec de bons acteurs. A chaque fois que je vois ce type polar j'ai toujours autant du mal à comprendre que l'actuel cinéma français à quelques exceptions prêt et incapable de nous offrir de tels films.

Parce que Marlène Jobert dans la violence que propose souvent Boisset relève l'intérêt immédiatement de voir un film, sauf, qu'Yves Boisset réalisa bien d'autres thriller beaucoup plus efficaces que celui-ci. Oui, on rentre dans le sujet assez vite avec une ouverture qui se passe à Nice, un meurtre à l'hôtel du Negresco, après, Folle à tuer tombe très vite à plat, nous pataugeons. A retenir la musique de Giuseppe Verdi de l'opéra La Force du destin.

Yves Boisset suivit un itinèraire comparable à celui de Costa-Gavras, mais il resta plus proche du cinèma policier! En exergue de son film qu'il signe au milieu des annèes 70, on peut y lire une citation (inattendue) du grand W.C Fields : « Un homme qui dèteste les enfants ne peut-pas être un homme tout à fait mauvais. » Des tueurs, une ancienne malade mentale, un petit garçon, un enlèvement en forme de road movie...le dècor est plantè! D'après le roman de Jean-Patrick Manchette « O dingos...O châteaux » qui reçut le Grand Prix de la littèrature policière, "Folle à tuer" permet à Boisset de revenir à la sèrie noire avec des mèchants très mèchants (Tomas Milian n'y va pas au dos de la cuillère quand il fait manger des nouilles au petit garçon qui s'est fait enlever). C'est rythmè et bien menè avec un jeune Thomas Waintrop qui semble faire la leçon à Marlène Jobert! Mais les deux se complètent et sont formidables, comme protègès par leur affection! En compensation, on a droit à des rèpliques èpatantes de Michael Lonsdale qui font souvent mouche : « Fils d'un grand salaud qui a ècrasè tout le monde de son fric, de son arrogance, de sa charitè ! » L'extrait de « La Forza del Destino » de Verdi n'est pas en reste non plus et s'accompagne fort bien avec le rècit! Et puis rappelez vous ce que disait le chat du chasseur : « On ne peut pas èviter la frèquentation des fous pour la bonne raison que nous sommes tous fous ! ». Bref, une fois de plus, Boisset tient ses promesses et signe un belle histoire malgrè deux seconds rôles qui laissent perplexes (Victor Lanoux et Michel Peyrelon)...

Folle à lier est une adaptation du roman noir " Ô dingos, ô châteaux !" de Jean Patrick Manchette père du néo-polar sociopolitique à la française. Bien que n'étant pas un de ces ouvrages majeurs, "Ô dingos, ô châteaux !" est une œuvre extrêmement bien rythmée assaisonné d'une sacrée dose de violence au moments les plus critiques de l'histoire.
Alors quand on a fermé le livre quelques jours plus tôt et que l'on regarde la gentille Marlène Jobert évoluer dans un scénario insipide, la déception est immense.
Plus aucune intensité dans ce film pas dérangeant pour deux sous. Personnages édulcorés et possibilités de scènes ultra violentes totalement occultées.
Un exemple, dans le livre Julie Ballanger prend refuge à un moment dans un supermarché de" centre ville avec les tueurs sur ses talons. La scène se transforme en carnage et l'héroïne s'en sort en déclenchant un incendie dans un magasin bondé. Ce passage, dans "Folle à lier" se transforme en une mini scène où Jobert et l'enfant rentrant vite fait bien fait dans un magasin pour changer de fringues afin de passer plus facilement inaperçus...
Tous les personnages sont des ombres de ce qu'il auraient pu être. La palme revenant au tueur à gage Thompson que d'aucuns trouveront profond et inquiétant alors que dans le livre est en train de pourrir de l'intérieur victime d'une grave maladie du système digestif et qu'il est 10 fois plus inquiétant.

Bon, y a la musique comme disent certains (Verdi en l'occurrence). Et depuis quand une bonne musique sauverait un film indigent ? Surtout d'un compositeur décédé depuis plus d'un siècle. Sinon facile, tu fais un film médiocre, tu balance les variations Goldberg de Bach, le requiem de Mozart ou celui de Fauré… Et après ? Mieux vaut se taper l'œuvre dans son intégralité… en fermant les yeux.

Si cela n'avait pas été une trahison telle de l'énergie Manchette et juste un film lambda, j'aurai pu dans un très bon jour mettre jusque à 2/5. Mais plus probablement ne serai-je jamais allé au bout de celui ci et l'aurai-je oublié vite fait bien fait sans jamais rien écrire dessus. Tel n'est pas le cas. Note MINIMUM !

Des bonnes choses dans le scénario et la réalisation hélas ça manque cruellement de rythme. Du coup on a tout le temps de noter le manque de fignolage de l'ensemble mais on est en 75 ...

Un assez bon thriller français où l'on ne s'ennuie pas vraiment. Entre les chutes, les gifles et les sonorités du silencieux, il peut plaire. J'ai aimé les imprévues des personnages. Certains sont des traîtres, d'autres des tueurs psychopathes... Il y a des morts surprises et les mannequins sont utilisés à plusieurs reprises. Pas mal.

Après deux films engagés ("R.A.S""en 1972 et "L'attentat" en 1973") et juste avant d'entamer le très polémique "Dupont Lajoie" (1975) qui dénoncera le racisme d'une France amère d'une décolonisation ratée, Yves Boisset s'offre un intermède avec ce film policier adapté d'un roman de Jean-Patrick Manchette (Ô dingos, ô châteaux !). Assez fidèle au roman, le scénario de Sébastien Japrisot fait la part belle à Marlène Jobert qui est alors une énorme vedette sur le territoire national où elle tient la dragée haute à Annie Girardot. La mise en scène d'Yves Boisset assez relâchée notamment dans la direction des seconds rôles qu'il ne met pas assez en lumière parait aujourd'hui un peu datée. Ce projet de transition entre deux films plus ambitieux n'a visiblement pas passionné Yves Boisset qui avait pourtant montré dans "Le Condé" qu'il pouvait formidablement s'accommoder du film de genre. On reste donc un peu de marbre devant cette course poursuite qui préfigure dans un registre moins âpre, le très réussi "Gloria" de John Cassavetes (1980). Reste Marlène Jobert toujours aussi craquante et convaincante dans le mélange d'ingéniosité et de détermination qui la caractérise pour parvenir un peu seule (les rôles de Victor Lanoux et Michael Lonsdale sont poussés jusqu'à la caricature) à donner un peu de vigueur à ce scénario dont il aurait fallu un meilleur traitement pour qu'il trouve sa part de crédibilité. Mais Dieu, que Marlène était jolie !

En général je suis plutôt bon client pour le cinéma d’Yves Boisset. Mais la force est de constater que c’est raté. Je n’ai jamais cru à l’histoire ni au personnage et la « révélation finale » paraît tellement évidente qu’elle prête à sourire. La direction d’acteur n’est pas fameuse non plus et seul Jean Bouise donne l’impression de s’en sortir. Pour moi un faux pas dans la carrière du cinéaste.

Quelques largesses/ facilités scénaristique mais sinon le film de Boisset est très agréable à suivre et offre un très beau rôle à Marlène Jobert.

Beaucoup de suspense dans ce polar made in Boisset. Mais là il change de registre. Dans un style moins politicards . Marlene Jobert nous sublime. Par contre Lanoux est limite abonné absents voir inexistant, moi j'attendais de lui une réaction ...
Dommage
ça en reste un bon polar

C'est une belle période que vivait Marlène Jobert: après avoir tourné "Le secret" d'Enrico, dans lequel elle donnait la réplique à, excusez du peu, Jean-Louis Trintignant et Philippe Noiret, voilà qu'elle bossait avec Boisset. Ce dernier, quant à lui, était un peu dans une phase de transition. Lui qui avait déjà derrière lui "R.A.S" ou "L'Attentat" et allait bientôt réaliser le surpuissant "Dupont Lajoie", s'offrait un peu de répit avec un polar, avec un cinéma un peu moins contestataire, donc plus conventionnel. Oh, Boisset n'a pas du être spécialement intéressé par le truc et même si sa mise en scène est un peu relâchée, il fait le boulot avec sérieux. Ce qu'il y a de bien avec ce "Folle à tuer", c'est qu'il n'épargne personne. Surtout son personnage principal. Dés lors que la demoiselle est sortie de chez les agités (comme le dit le chauffeur), là voilà plongée, sans entracte, dans le vif du sujet. Dans un univers où tout pour représenter un danger pour elle. D'ailleurs, le dit chauffeur, campé par Victor Lanoux (qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il tient ce genre de rôle) est de suite perçu comme une menace. Dés les premiers mots qu'il prononce. La suite ne fera que donner davantage de crédit à cette première impression. Tout le long du film, elle est malmenée. Boisset se moque pas mal de sa fragilité. Ne fait preuve d'aucune complaisance. Et la jette dans un survival campagnard. L'histoire, elle, présente quand même des défauts. On pourra lui reprocher un retard à l'allumage. J'avoue avoir craint le pire avant que Marlène Jobert ne prenne ses fonctions. On pourra lui reprocher une fantaisie végétale et animalière si je puis dire, en effet j'ai du mal à croire qu'un môme puisse avoir, à l'endroit où il crèche, une sorte de mini jungle avec des perroquets et des singes. Mais bon, pour le coup, j'ai pas envie de cogner comme un sourd là-dessus car, comme tout un chacun le sait, une jungle est hostile, et l'univers dans lequel évolue la gouvernante l'est aussi. Ainsi, il n'y a pas de décalage. On pourra reprocher, éventuellement quelques facilités. Je dis bien éventuellement car 99% des films ont recours aux facilités. Et l'on pourra reprocher également une intrigue qui livre son verdict trop tôt. Mais bon, rien de bien méchant, rien de quoi dézinguer ce film. D'ailleurs, nous les spectateurs, on apprécierait beaucoup d'en voir plus souvent des comme ça.

Conventionnel , mais quelques bons moments de suspense et un très bon casting ( Marlène Joubert et Tomas Milian (!) ) pour ce film de Yves Boisset , que j ' apprécie en tant que metteur en scène . A voir .