Avis sur Angoisse

Angoisse a un titre bien présomptueux (mais le titre original n'est pas le même, il signifie Expérience périlleuse) est un film qui souffre d'un classicisme trop classique oui c'est une étrange formulation mais Angoisse avait peut-être fait sensation à son époque mais comme la plupart des thrillers ou films fantastiques de Jacques Tourneur Angoisse a pris un sacré coup de vieux. Il y a un peu trop de dialogues et pas de véritable atmosphère, c'est plat comme une impression que Touneur filme simplement et ne met pas en scène son film ; il n'y instaure ni mystère ni suspense. Et c'est regrettable car Angoisse commençait tellement bien avec ce train traversant un paysage sinistre sous la pluie et une rencontre entre 2 personnages qui laissait espérer un récit alléchant dans le genre. Dans un style assez proche Hitchcock avec son Rebecca réalisa un film plus somptueux.

Il est rare que je coupe un film, que je le regarde en plusieurs fois. Sauf si bien entendu le film est segmenté par les soins du réalisateur. Angoisse fait parti de ces films que j'ai commencé alors que j'étais trop fatigué pour regarder d'un seul trait et du coup la vision s'en trouve forcément modifiée. Effectivement lorsqu'on ne regarde pas un nanar turque lorsqu'on sent ses yeux se fermer, il vaut mieux couper et reprendre le lendemain.

J'aime beaucoup ce que peut faire Tourneur. Il fait des films un peu fauchés, mais c'est sympa. C'est toujours plein d'idées. Ce film est classé dans le genre fantastique par l'éditeur DVD, un beau mensonge, il ne faut pas espérer voir ici une sorte de Rendez-vous avec la peur. On a plutôt à faire ici avec une sorte de Hitchcock qui lorgnerait un peu sur l'épouvante. Et ce n'est pas désagréable non plus, il faut dire.

Le film aurait pu commencer comme un film noir, une rencontre qui aurait pu être banale qui s'avère déboucher sur un meurtre. Tourneur aurait pu s'intéresser à l'enquête. Mais le suspect principal on le connaît, on sait qui est le tueur, même si ce n'est pas dit au début du film. On a juste pas le mobile. On va donc suivre avec intérêt ce médecin qui va essayer de comprendre ce qu'est un peu ce beau bordel dans lequel il met les pieds (tout en tentant de ne pas trop s'impliquer).

Et puis il y a cette femme au portrait, comme chez Lang ou chez Preminger qui pousser l'homme à s'empêtrer encore plus dans cette histoire. Bon après on est loin de Laura, mais ça reste tout à fait sympathique. Donc là on pourrait encore être dans le film noir, mais ce que l'on attend c'est que le film tourne dans le fantastique pur, dans la sorcellerie, la folie.

Ce qu'il ne fera malheureusement pas. Du coup ma déception se situe là. L'explication est trop simple, trop convenue, trop attendue. J'aurai aimé être en alerte comme je l'ai déjà devant Rendez-vous avec la peur, ou même cette sensation d'étrangeté planante et lancinante que m'évoquait Vaudou. Après mon attente du fantastique était peut-être induite par la jaquette du DVD.

Mais on a malgré tout une bonne alternative au drame familial avec le père oppresseur qui s'offre des gallons de film d'horreur. Même si malgré son titre français, Angoisse n'est pas un film très angoissant, je dois avouer qu'il y a malgré tout une certaine tension qui parcours le film.

Ce film n'est évidemment pas une oeuvre majeur de Tourneur, mais ça reste un film sympathique, qui est mis en scène avec intelligence, bon après Tourneur, malgré que j'adore certains de ces films, n'est pas non plus Hitchcock, mais il sait mettre en scène, il sait placer sa caméra, il sait mettre en valeur. C'est un mec qui sait concevoir des films, et des bons films qui plus est.

Que dire de plus que lors d'un samedi soir pluvieux, lors d'un orage, ça peut valoir largement le détour, surtout que le film est réellement charmeur.

''Angoisse'' commence vraiment bien, ce train qui avance dans la nuit sous des trombes d'eau a fière allure et la rencontre du héros avec la dame qui revient voir son frère après 5 ans de séparation est prometteuse. Hélas, doucement le film va s'enliser malgré une mise en scène de qualité, l'ennui va apparaître et le cinéma n'étant pas un livre qu'il est possible de refermer puis de rouvrir plus tard, il faudra subir 30 minutes bien inintéressantes. Heddy Lamarr est certes bien jolie mais ce rôle lui convient mal quand on pense à d'autres grandes actrices américaines aux visages tous aussi beaux mais plus expressifs. George Brent n'est plus celui de ''Female '' ou il séduisait Ruth Chatterton,il s'est trop empatté pour être crédible ici. Il ne reste donc que l'ambiance caractéristique de Jacques Tourneur, c'est indiscutablement signé, on se croirait dans ''La féline'' ou dans ''Rendez vous avec la peur'' mais cela ne suffit pas pour nous passionner. La folie est un sujet difficile et seul Hitchcock qui ne l'utilise qu'à petite dose à bien su la maîtriser tout le long de sa carrière. Pour les autres film dont elle est le sujet, c'est du cas par cas.

La première séquence dans le train est en tout point réussie. La suite l'est beaucoup moins. La faute principalement à une intrigue mollasonne.

Film dont le côté désuet passe mal aujourd'hui. Le personnage principal, qui à l'approche d'une soixantaine bien enrobée, séduit une superbe jeune femme, on n'y croit plus. Le scénario traîne en longueur, manque de rythme et débouche sur une chute éventée. On est même par moment à la limite de l'ennui. Sans compter cet univers de riches parasites compassés où les femmes font figure de potiches qui est dépeint sans le moindre recul critique. A l'époque de la sortie du film, on faisait beaucoup mieux sur tous les plans et Tourneur lui-même a fait mieux. Seul le début, dans le train, peut être sauver, mais la séquences dure moins de dix minutes.

Un début brillant pour ce nouveau thriller psychologique de Jacques Tourneur, un peu après son cycle de la peur. Il reste dans son goût des atmosphères morbides qu’il sait restituer avec un art consommé de la mise en scène, surtout au niveau de la maîtrise de la lumière, produisant des effets saisissants grâce aux ombres portées sur les murs par exemple. Ce film est adapté d’un roman et il en reste trop de traces, le rendant trop verbeux par instants. On sent de plus que l’histoire a dû être ramassée pour les besoins de la mise en cinéma et que de nombreuses pièces essentielles sont à peine esquissées voire escamotées, ce qui nuit pas mal à la cohésion de l’ensemble. Les acteurs sont bien en place, George Brent notamment, qui joue son rôle de médecin sage au milieu de ce monde chaotique et Paul Lukas qui livre une composition intéressante d’un être marqué par le malheur dès sa naissance. Mais bien sûr le film est dominé par la présence d’Hedy Lamarr, une des plus belles actrices que le cinéma ait connu, qui l’illumine de sa grâce. En conclusion, un film inégal mais intéressant pour la patte de Tourneur, maître des lumières…

L'histoire tourne autour d'un homme dont la mère est morte lorsqu'il est né. Le récit distille peu à peu la perversité et la dangerosité de sa personnalité, à travers les yeux d'un médecin qui perce progressivement le mystère. Le film a hélas sacrément vieilli. Cela se voit au niveau du rythme, des longs dialogues, du jeu très posé des acteurs, etc. Le jeu des comédiens est en lui-même plutôt bon, de même que la mise en scène, correcte bien que parfois un peu poussive. Quant à Hedy Lamarr, elle m'a paru sous-employée et peu inspirée, le regard parfois absent. Le bon point du film réside dans la façon dont est peu à peu montrée la folie de son mari. Son portrait est sans concession. J'ai par contre trouvé la fin du film quelque peu grotesque, façon "La petite maison dans la prairie"... Globalement, je m'attendais à mieux.

D'après le roman de Margaret Carpenter, la beautè d'Hedy Lamarr cache un dangereux secret de famille dans ce thriller un peu empesè de Jacques Tourneur dont le cinèaste a marquè ses rèalisations de ce style elliptique et allusif, si personnel et si troublant pour le spectateur! Sauf que dans "Experiment Perilous", trop de mystère tue le mystère, dans une histoire qui n'est pas sans rappeler le grand Hitchcock! George Brent est bien mais fait le minimum syndical, Hedy Lamarr est belle mais terriblement fade (un comble), Paul Lukas est finalement le seul à tirer son èpingle du jeu en campant un Bederaux inquiètant! Du dèjà vu mais cousu main (le dèbut est excellent avec ce train traversant une pluie d'orage) grâce au mètier et à la mise en scène de Tourneur...

Drame psychologique. Un médecin, suite à une rencontre dans un train avec une jeune femme apeurée, va rendre visite à la famille de cette dernière. Là, il apprend que cette jeune femme vient de décéder et... il tombe amoureux de la maîtresse de maison qui elle aussi semble apeurée, à cause de son étrange mari. Le médecin se rend compte que celui-ci veut assassiner son épouse, et qu'il a dû déjà tué auparavant la soeur de celle-ci (la femme rencontrée dans le train). spoiler: Le docteur réussira à sauver cette femme des griffes mortelles de son assassin de mari.

Drame criminel : un mari assassin plusieurs fois, est enfin découvert. Film assez bien réalisé, dans une ambiance gothique et dans une demeure inquiétante. Les personnages sont un peu faibles et pas toujours compréhensibles. De bons acteurs, et un scénario solide tient l'attention du spectateur jusqu'au bout.

Ça commence vraiment très bien avec cette étrange rencontre dans le train. Mais les longueurs et les mondanités ne tardent pas à pointer le bout de leur nez, heureusement la beauté éclatante d'Hedy Lamarr va nous réveiller et tenter de nous tenir en haleine. Pas longtemps, puis que le film va faire trainer son intrigue poussive sans arriver à nous passionner. Avec un tel sujet Hitchcock aurait probablement pondu un chef d'œuvre, ici on en est loin, très loin.

Bon film, assez surprenant. Ce n’est pas dans la veine fantastique de Tourneur, avec ambiance et effets suggestifs de mise en scène. On est dans l’énigme policière et tout l’intérêt du film tient dans la scénario. L’enquête est autant un diagnostic psychiatrique que proprement une enquête policière, et un des grands intérêts d’ "Angoisse" est d’être plutôt plus subtile que la moyenne cinématographique (en y incluant l’œuvre d’Hitchcock) dans le premier registre. L’histoire est située dans un milieu assez inhabituel et feutré, celui de la haute société américaine du début du 20e siècle, toute entière tournée vers la culture européenne. Il est donné à voir une perversité criminelle déterminée par un drame familial, d’une manière aux antipode du grand guignol sanglant des films plus récents avec le même canevas. On a l’impression que les scénaristes se sont inspirés des grands écrivains psychologues de la Nouvelle Angleterre de la charnière des 19 et 20e siècles : d’un Henry James au premier chef. La fin du film, le dernier plan édénique est quelque chose de très étonnant, pleine sans doute d’une religiosité très américaine.

Une oeuvre mystérieuse bien dans la veine des films qui font la marque des oeuvres de Jacques Tourneur lors de sa période RKO. Comme lors de son meilleur, le cinéaste soigne particulièrement son atmosphère enfin surtout dans les deux premiers tiers du film qui sont particulièrement remarquables. C'est donc dommage que le dernier tiers se perd dans du grand n'importe quoi malgré une ou deux séquences marquantes comme celle de l'explosion. Un final décevant pour un début et un milieu qui étaient pourtant prometteurs. De plus, certains détails comme les relations entre la mère et le fils sont hélàs totalement négligés. Mais les décors sont très réussis en particulier ceux de la maison du personnage de Paul Lukas avec ses aquariums incrustés dans les murs qui font penser comme le dit un des personnages à du Jules Verne. George Brent et Paul Lukas imposent tous les deux leur grande prestance à l'oeuvre mais c'est surtout la superbe Hedy Lamarr, sans conteste une des plus belles femmes de tous les temps, que l'on retient. Tout en douceur et en frémissements, l'actrice d'origine autrichienne donne une très belle interprétation. Malgré quelques réserves, ce film qui n'ait pas sans faire penser par certains aspects à "Hantise" et à "Laura" est une belle petite réussite.

Bien sûr, on pense forcément à Hantise, mais en moins noir, avec un peu plus de légèreté, mais on est sur la même corde raide, la beauté, la beauté que convoite le mal, le mal qui prend un sens dans la folie, la folie de l'amour, qui pousse au crime. L'atmosphère impeccable et les personnages qui enfin se mettent en place lentement, pour que l'on puisse enfin s'identifier, Tourneur soigne son histoire, toujours égal à lui même, il nous offre une œuvre intéressante, sans pour autant devenir une oeuvre culte.

Inquietant, périlleux et plutôt crédible ce film va à l'encontre de tout ce qui a été vu auparavant: très deroutant.

2 étoiles serait mal payé pour ce film intéressant de Jacques Tourneur. Captivant dans son premier tiers, le film sait admirablement marier mystère et angoisse (notamment jusqu'au climax, lors de la 1ere rencontre avec Allida et le Dr Bailey et leur surprenante conversation). Ensuite, on peut déplorer quelques longueurs et un poil moins d'éclat pour ce qui reste une réussite formelle du film modeste. Ce drame au charme étrange s'appuie sur l'excellent jeu de George Brent qui tombe amoureux d'une femme soi-disant folle... Ne serait-ce pas plutôt le mari de celle-ci qui manipule son monde dans l'ombre?