Printemps, été, automne, hiver... et printemps : les secrets du tournage

Très applaudi lors de sa présentation en 2003 au Festival de Locarno, Printemps, été, automne, hiver... et printemps y a récolté 4 prix : le Prix du jury Junior, le Prix Arte/CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d'Art et Essai), le Prix Don Quichotte (remis par la Fédération Internationale des ciné-clubs), ainsi que le Prix décerné par le Netpac (Réseau pour la promotion du cinéma asiatique). La même année, le film décrochait le Prix du public au Festival de San Sebastian.

"Mon intention est de montrer les joies, les colères, les tristesses et les plaisirs de nos vies à travers les saisons et au travers de la vie d'un moine qui vit dans un temple posé sur l'étang de Jusan situé en pleine nature. Cinq histoires du moine enfant, du moine garçon, du moine adulte, du moine vieillissant et du moine vieux coexistent avec des images de chaque saison. Les changements de qualité chez les êtres humains, les sens de la maturité dans nos vies qui se forment, comment elles se développent, la cruauté de l'innocence, l'obsession des désirs, la douleur des desseins meurtiers et l'émancipation dans les combats."

Printemps, été, automne, hiver... et printemps sort en France deux mois après que Kim Ki-duk eut reçu au Festival de Berlin l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour son film suivant, La Samaritaine.

Réalisateur et scénariste comme sur la plupart de ses films, Kim Ki-duk, qui fut peintre avant de découvrir le cinéma en France dans les années 90, est aussi pour la première fois monteur sur Printemps, été, automne, hiver... et printemps, une expérience qu'il renouvellera sur La Samaritaine. Il fait également ses premiers pas devant la caméra dans le rôle du moine adulte.

Kim Ki-duk, qui, entre autres thèmes, expose dans ce film les ravages de la jalousie, évoque les rapports homme/femme dans la société coréenne : "Les personnages masculins de mes films sont très égoïstes. Je crois qu'en général les Coréens sont comme cela. Moi aussi, j'ai une tendance à être égoïste par rapport aux femmes. Je pense que c'est une caractéristique qui s'est développée au travers de l'Histoire coréenne, de générations en générations. J'ai envie que cela change, mais en même temps je veux montrer que c'est la réalité de la société coréenne (...) Je pense que les hommes coréens sont comme des bébés et qu'ils recherchent une mère dans femme coréenne. Les hommes coréens font semblant d'être forts, mais en fait ils sont faibles au coeur, ils ont besoin de cette mère. Si jour les femmes coréennes partent toutes, les hommes coréens vont se suicider."

Le 10 mars 2004, le film fait l'ouverture du 6e Festival du Film Asiatique de Deauville, qui présente une rétrospective des films du cinéaste coréen.

Kim Ki-duk, qui joue le rôle d'un moine dans son film, est lui-même bouddhiste. Athée au départ, il fut ensuite chrétien avant de changer de nouveau de religion.