Avis sur Le Lys de Brooklyn

La première réalisation de Kazan possède déjà la marque de son auteur. Tout ce qu'il développera pas la suite est présent notamment la manière exemplaire dont il arrive à transcender les petit problème du quotidien pour dresser un portraits juste du prolétariat américain.

A croire que c'est une manie chez moi, j'ai fait exactement la même chose pour Stanley Kubrick et Billy Wilder, mais j'ai achevé toute la filmo de l'immense réalisateur qu'était Elia Kazan avec son tout premier film...
Avec "Le Lys de Brooklyn", on est pas au niveau des chefs d'oeuvre fabuleux du cinéaste qui fleuriront dans les années 50 et 60 mais le film ne fait pas déshonneur à l'oeuvre de Kazan, loin de là... Et en plus déjà, l'enfance pauvre, le fait d'être immigré ou fils ou fille d'immigrés, celui de vouloir se démarquer et réussir, sont des thématiques qui sont très chères à celui qui donnera "America, America".
La trame scénaristique est assez mince il faut le reconnaître mais l'histoire sait très bien s'appuyer sur ce qu'elle a de plus réussi à savoir ses personnages, tous très attachants. Ce qui est l'idéal avec un brillant directeur d'acteurs comme Kazan qui arrive à exploiter à fond le talent de ses interprètes. Dorothy McGuire est en tête d'affiche, James Dunn a gagné un Oscar, mais celle qui domine sans conteste la distribution est du haut de ses 12 ans Peggy Ann Garner, vraiment excellente.
Une preuve que Kazan n'a pas attendu plus loin que son premier film pour prouver son talent et sa personnalité exceptionnels.

Cinéaste des bas-fonds et de la misère humaine, Kazan ne tombe pourtant jamais dans la complaisance ou le miserabilisme. Dans le Lys de Brooklyn, il signe un magnifique film sur l'enfance, un hommage à l'art, la culture et la transmission du savoir. Il fait s'opposer 2 personnages à la philosophie opposée, et approndie : un cartésien qui se refuse tout par pragmatisme, un hédoniste qui profite de tout jusqu'à se brûler les ailes. Beau film, belle leçon de vie.

Les rues de Brooklyn, pavées d'enfants pouilleux, bouillonnants d'énergie, accouchent d'une électrique atmosphère où s'empoignent et s'embrassent une armée de sentiments. L'amour, yep Sir, l'amour qui envahit 'every goddam' plan, embrasant les êtres et les choses de sa silhouette massive, chaude et menaçante, l'amour du père, artiste rêveur pianotant distraitement do ré mi, petites notes alcoolisées, sur un piano ardent. L'heure tourne, c'est au tour de la Rancoeur d'entrer dans cet appartement miteux, quelques courbettes raz de la poussière, souffle angoissé, affreux raclement d'une danse macabre, la grande faucheuse esquisse un lourd mouvement du bras, l'arbre tombe, mort? Kazan donne à son film des allures de conte, et quel conte.. Habité par des personnages intrigants, intéressants, VIVANTS, bon dieu de Joan Blondell qui irradie littéralement l'écran, même lorsque ses scènes se déroulent dans un intérieur étouffant, poussiéreux, son sourire, ses yeux, accrochent,diffusent et répandent tant de lumière.. Divin!

Premier film du grand Elia Kazan, "A Tree Grows in Brooklyn" est un portrait touchant d'une famille pauvre du quartier de Brooklyn. Plus qu'un portrait d'une famille, le réalisateur dresse celui d'une mère et de sa fille, les deux personnes qui portent à bout de bras cette famille. Katie Nolan travaille comme une forcenée pour subvenir aux besoins de sa famille alors que Johnny, son mari, est un artiste raté avec des problèmes d'alcool. Ce dernier n'est pas un méchant type et il entretient une très forte relation avec Francie, sa fille. La relation avec sa mère est plus tendue, car Francie ne comprend pas pourquoi elle est plus sévère avec elle qu'avec son frère Neeley. Elle est trop petite pour comprendre qu'elle fait ça pour son bien, car c'est elle qui a le plus de potentiel et qui peut aller le plus loin dans la vie. De nos jours, le film ressemble surtout à un mélodrame, car le temps a fait son œuvre qui lui donne un petit côté too much, mais il reste tout de même suffisamment sobre pour ne pas tomber dans le misérabilisme. À travers les épreuves de la vie, on apprend à découvrir ces personnages qui sont d'une grande richesse. Ils sont le cœur de ce beau film qui est très souvent émouvant.

Magnifique portrait de famille touchant et poignant. Rien que la scène de la mère qui va accoucher et qui demande à sa fille de lui lire ses compositions est bouleversante. Tout y est: l'amour filial, comment on élève un enfant en lui donnant du temps et comment on l'aime en l'admirant.
La pauvreté n'est rien en comparaison avec la richesse du coeur et Kazan en a fait une démonstration formidable.
Magnifique film.

Premier film du grand Elia Kazan, « Le Lys de Brooklyn » montre déjà plusieurs fondamentaux du réalisateur d' « America, America ». Son intérêt pour les gens modestes, une volonté d'être optimiste sans être pour autant naïf, des personnages sensibles mais pas niais... Celui-ci maîtrise déjà avec brio son sujet, et de nombreuses scènes nous vont droit au cœur. Dommage que le rythme soit en revanche un peu inégal, l'émotion cédant parfois à un (très) léger ennui, même si celui-ci n'est en définitive pas si important au vue des nombreuses qualités de l'oeuvre. Quelle belle idée d'ailleurs d'avoir raconté cette histoire à travers les yeux d'une charmante enfant, donnant encore plus de sens et de justesse à ce portrait de famille très triste et pourtant non dénué d'espoir. Rares sont les metteurs en scène capables de faire forte impression dès leur premier film : Elia Kazan en fait assurément partie.

Un des premiers films de Elia Kazan et on trouve déjà sont goût pour les couches populaires. L'histoire de cette famille vivant dans la misère est très touchante. Ce film fait un peu pensé a du Capra d'ailleurs, des sourires et des larmes pour le spectateur. Des acteurs attachants et surtout la formidable Peggy Ann Garner dans le rôle de Francie.

Premier long métrage de Kazan, cette adaptation du livre de Betty Smith lui permet de faire un portrait du petit peuple, partagé entre deux visions du rêve américain, celle des rêveurs et des utopistes, et celle plus rude et pragmatique de la survie au quotidien. Ce tableau que Kazan dresse de la vie populaire des rues de Brooklyn, filmée à hauteur d’enfant, est bien souvent émouvant, rappelant même par moment le cinéma de Capra.

C'est le premier long-métrage de fiction d'Elia Kazan, adapté d'un roman de Betty Smith. On ne retrouve guère sa patte dans ce mélo classique qui franchit souvent les limites du larmoyant ou de la mièvrerie. Sur le plan formel, c'est plutôt bien ficelé, mais les prétentions réalistes entrent en contradiction avec le soin apporté aux décors, costumes et coiffures, très proprets.
Parmi les acteurs non crédités : Mae Marsh ou encore Nicholas Ray.

En offrant une vision très glamour de la pauvreté, en confondant message d'espoir et mièvrerie, Elia Kazan se trompe de ton. Dommage, toutes les promesses de ce film par ailleurs captivant ne sont pas tenues.

Ce long-métrage présente des personnages pétris d'humanité, là est sa grande force. Difficile à classer, ce n'est pas un mélodrame intégral, c'est bien sûr la peinture d'un milieu populaire, turbulent, sans filtre ( comme plus tard dans 'Un tramway ...') avec des protagonistes attachants, qui savent vivre , y compris dans leurs chagrins les plus violents.
Les performances de Joan Blondel, James Dunn et Peggy Ann Garner sont en tous points remarquables, et Dorothy McGuire s'en sort également avec le rôle le plus difficile de tous à interpréter, tout en implicite, pudeur et retenue. En ce qui concerne cette dernière , le thème de la culpabilité tient une grande place.
Parmi les curiosités , Lloyd Nolan ( qui, au passage, porte le même nom que la famille du film), interprète un policeman tellement bienveillant qu'on le croirait directement sorti d'un film de Capra.