3 problèmes avec cette réalisation.
Premièrement, c'est un film du genre bouche trou comme Hollywood en ponds par centaine pour les dimanches pluvieux. Et ça se sent. Dans le scénario caricatural, dans le jeu des acteurs pas super concernés, dans le casting, et dans l'indigence du propos général. Et peut-être encore plus dans l'absence d'humour, sinon de gags.
Deuxièmement, la morale réac anti-jeune est particulièrement indigeste et idiote. Le film hésite entre plusieurs point de vue pour nous doucher froidement à la fin avec le vrai discours à la "papa" républicain et puritain.
Sauf que, surtout aux Etats-Unis, ce problème de l'expérience des quadras face à la jeunesse ne tient pas debout. Bill Gates et les fondateurs de Google ou Yahoo sont des jeunes qui ont empochés des richesses en millions de dollars à 26 ans, on peut difficilement leur présenter l'exemple de l'expérience comme paramètre de
réussite !
Et c'est pourtant le schéma inepte que le scénariste veut défendre en fin de compte. Comme si la réussite capitaliste avait besoin de l'âge ou des diplômes pour faire parler d'elle (pour mémoire, la moitié des milliardaires de cette planète n'ont aucun diplôme, juste des mains et un cerveau). S'il s'agissait de confronter l'intelligence, le charme et la classe d'un homme de 50 ans face à la maladresse et la fougue d'un jeune loup de 24 ans, alors, le scénario aurait été un peu plus vraisemblable. Bien que les trois quarts du film décochent quelques remarques très sympas sur les différences de personnalité entre les deux protagonistes, c'est la fin qui casse tout.
Troisièmement, la "Scarlett". Le scénario mièvre et téléphoné sur l'idylle ne lui laisse pas beaucoup de marge de manœuvre, mais il y a surtout une révélation.
Sur trois jeunes stars du grand écran actuel, on peut trouver une similitude : Scarlett Johansson, Kirsten Dunst et Nathalie Portman.
Elles ont commencé avec des rôles "adultes". Puis, dans le film sur le tennis pour Dunst, dans "Garden State" pour Portman, et dans ce film pour Scarlett, elles se sont re-transformées en ados post-pubères, maximum 22 ans. (Sauf Portman qui a commencé très jeune dans "Léon" et "Heat").
En fait, j'ai la ferme impression qu'Hollywood choisit les filles de plus en plus jeunes, les maquille plus ou moins pour les faire jouer tous les âges, dans un seul but. Leur donner le maximum de chance de faire une (très) longue carrière. Pas pour leur bénéfice évidemment, plutôt dans le sens du maximum de profitabilité de leurs poulains.
Sans doute pour une simple raison, dont je suis le premier coupable, beaucoup de spectateurs vont voir un film pour l'acteur ou l'actrice. Alors imaginez une Scarlett qui peut interpréter une femme de 26 ans puis 6 mois plus tard 21 ans ? Sans parler qu'elle n'a peut-être que 20 ans réels, vu la vraisemblance de son personnage d'ado attardée ! Elle va pouvoir rapporter de l'audience pendant une dizaine d'années supplémentaires comparée à
des Julia Roberts ou Monica Bellucci arrivées beaucoup trop tard sur le marché.
C'est du commerce, ça se sent presque plus qu'un lifting. Et ça casse un peu la magie du cinéma. Vivement l'image de synthèse.
Et puisque l'on fait des comparaisons, autant Quaid est correct, même s'il se fait fatigué, autant le jeune héros n'est pas à la hauteur du jeune Toby de "Spiderman".
Bref, c'est loupé, lourd et prétentieux alors que le sujet est finalement sérieux, pas très drôle même si c'est une comédie amoureuse, et difficile à comparer avec les réussites anglaises et américaines de ces trois dernières années.