Indéniablement, "In hell" possède beaucoup de bonnes intentions trahissant une vraie volonté de bien faire. En traduction littérale, "in hel"l veut dire "en enfer". Et c’est bien ce dont il s’agit : une descente aux enfers, inattendue et brutale, qui conduit tout droit dans une prison
russe
dans laquelle on ne voudrait jamais atterrir et où il va falloir pourtant survivre. "In hell" est donc un film sur le milieu carcéral, mais pas seulement : c’est aussi un vrai réquisitoire sur soi. Avec ces ingrédients, ce film est d’une rare violence sauvage, et c’est ce qui fait aussi l’esthétique de cette ambiance noire. Jean-Claude Van Damme signe une prestation plus qu’honorable, en ne se contentant pas de distribuer des baffes à tout va. Au contraire, il montre ici un aperçu de ses qualités en art dramatique, indéniables, mais pas encore suffisamment développées. Chose qu’il finira de développer quatre ans plus tard avec le très surprenant "JCVD". Mais le belge est quelqu’un qui a du cœur, nul ne l’ignore, et en tant que tel il parvient parfaitement à interpréter les différentes étapes que son personnage va traverser, de la plus agréable à la plus sombre. Il faut dire que l’opposition offerte par les autres comédiens est bonne, ayant tous (ou presque) la gueule de l’emploi, qu’ils soient détenus eux aussi, ou gardiens. La réalisation de Ringo Lam est propre, offrant ainsi un des meilleurs films que Van Damme ait tourné. En dépit d’une sensation de déjà-vu, le scénario est bon dans son ensemble malgré quelques petites faiblesses ici et là, notamment sur la fin, un peu trop facile
car l’épilogue rappelle un peu celui de "Midnight express"
. En tenant compte des liens entre les personnages, du casting, du scénario, de la photographie et de la réalisation, on arrive à une œuvre construite intelligemment, avec beaucoup de sérieux et d’application. Certes c’est violent, ce qui me fait dire que "In hell" n’est pas à mettre entre toutes les mains, surtout avec la première scène, point de départ de la descente aux enfers. Soyez rassurés, la violence n’est jamais outrancière. Le gros point fort du film vient de la musique, signée par Alexander Bubenheim. Le thème principal, du genre mystique, revient souvent mais contribue à donner une bonne dimension émotionnelle au film.