Avis sur Jubilee

S’il y a eu un cinéma punk, « Jubilee » en est à coup un représentant notoire. Sa faiblesse essentielle est, que, tout  étant imprégné d’idées situationnistes sur le spectacle, il reste un manifeste très discursif, très conceptuel et démonstratif, bref avec les pires travers de l‘art engagé. Reste une esthétique à la fois trash et sophistiquée qui accouche par moment de beaux délires visuels. Et puis c’est tout.

La reine vierge (Elizabet Ier) découvre un Royaume-Uni futuriste (pour elle) fasciste ; un film comment dire de style "punk" assez anarchique qui semble vouloir dénoncer l'Angleterre de l'époque (le film a été tourné à la fin des années 70) mais qui est avant tout ennuyeux. Jubilee mise trop sur son approche hors-norme encore faut-il avoir un certain sens artistique, on dirait le délire d'un cinéaste s'amusant en faisant n'importe quoi mais oubliant le spectateur.

Pour commencer cette critique... Pourquoi **Jubilee** est-il si intéressant?

Tout d'abord, c'est un film à remettre dans son contexte. On est à la fin de la décennie des 1970s, et c'est un petit peu le début d'une petite série de films "punk" qui vont faire un petit phénomène dans un cercle restreint.

Des œuvres assez étranges telles que **Liquid Sky**, **Breaking Blass**, **Dr Caligari** (1989); **Forbidden Zone** se sont ainsi faites connaître dans les années 1980s reconnaissables par leur style esthétique, visuel, et musical.

Bref, ce film a le mérite d'avoir crée un petit phénomène artistique, certes aujourd'hui extrêmement méconnu mais pas moins intéressant, avec un style assez décadent et en même temps bizarrement attrayant.

Peut-être aussi peut-on voir une certaine influence de Kenneth Anger, réalisateur underground dont la réputation est basée sur des moyens-métrages étranges voir métaphysiques et dont le visuel se rapproche en plusieurs points.

Cependant, il y a un autre point qui rends ce film si intéressant. C'est tout simplement son réalisateur: *Derek Jarman.*
Connue pour un bon nombre de films étranges visuellement et esthétiquement, pas forcément de par un côté punk mais plutôt pour une vision assez surréelle et parfois avec des allures de tableau. Nous pouvons ainsi citer **Caravaggio** ou **War Requiem**.
Ce style se reconnaissant surtout par une certaine gestion de la lumière et de la couleur bleue, cela donne lieue souvent à une beauté hors-norme.

Bref, ce qui rends **Jubilee** intéressant au final, c'est la rencontre entre deux styles tout deux particuliers et attrayants.

Au final, l'histoire n'a pas vraiment d'importance, ce qui compte ici c'est l'originalité de la mise en scène et de l'esthétique, et elle est-là.

Alors même si des fois cette attrayante décadence en arrive presque à côtoyer un mauvais goût qui ne soit pas vraiment souhaitable et que ce style peut s'avérer parfois trop appuyer, et que l'on puisse être facilement dérouté par cette oeuvre, il n'en reste pas moins que c'est une référence qui mériterait de gagner en réputation.