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    Rois & reine
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Rois & reine" et de son tournage !

    Présenté à Venise

    Rois et reine a été présenté en Sélection officielle à la 61e Mostra de Venise, en 2004.

    Famille (d'acteurs) recomposée

    Les deux personnages centraux de Rois et reine sont interprétés par Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric, deux acteurs familiers de l'univers de Desplechin : la première a joué dans tous les films du cinéaste, dès le moyen-métrage La Vie des morts en 1990 (à l'exception de Léo en jouant "Dans la compagnie des hommes"). Après une apparition dans La Sentinelle, le second était Paul Dedalus, le héros de Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) (1996). Desplechin a par ailleurs de nouveau fait appel à Jean-Paul Roussillon et Hippolyte Girardot, deux des comédiens de son précédent film, Léo en jouant "Dans la compagnie des hommes".

    Les intentions du cinéaste

    "Il est difficile de séparer la note d'intention du résumé de ce film. Parce que sa structure même -ces deux films en regard- est précisément son intention. Parce que je ne sais aimer que le cinéma de genre et que Nora plonge dans ses souvenirs, j'imaginais que ce film-ci, celui de Nora, était un film fantastique... Quand nous écrivions Nora, parfois effrayés par sa noirceur, sa solitude et sa dureté, je pensais à Marnie la frigide, à l'admirable Sharon Stone dans Casino, ou à Gena Rowlands dans Une autre femme. Trois femmes terrifiées de découvrir leur vrai visage. Quant à Ismaël, il était un film burlesque à lui tout seul. Avec Roger Bohbot [le co-scénariste], nous n'avions qu'un mot d'ordre : être brutal. Foin de la mélancolie ou de l'humour discret ! Nous voulions être brutalement tragiques, et brutalement comiques ! J'espère que nous avons su vous secouer un peu."

    La reine Catherine

    Avec Rois et reine, le cinéma d'Arnaud Desplechin compte une nouvelle venue qui a pour nom Catherine Deneuve. L'actrice y joue le rôle d'une psychiatre, ce qui donne lieu à quelques face-à-face cocasses avec le patient peu coopérant qu'interprète Mathieu Amalric. Simultanément au tournage de Rois et reine, Deneuve jouait le rôle d'une patiente de Freud dans Princesse Marie, le téléfilm de Benoît Jacquot.

    Mère courage et l'acrobate

    Les comédiens parlent de leur personnage respectif, et évoquent les références du cinéaste : "Nora est une parabole de la culpabilité", explique Emmanuelle Devos."Arnaud lui a sans doute donné ce prénom en référence au personnage d'Ibsen dans La Maison de poupée (...) il a un intérêt profond à la littérature et à la cinématographie de l'Europe centrale et nordique, au protestantisme. Ce sont les cuisines d'Arnaud, et je ne comprends pas tout ! Nora croit peut-être qu'elle porte malheur... Ce dont que je suis sûre, c'est que Nora est une héroïne mythologique. Elle a un côté "mère courage", Brecht aussi est convoqué." Quant à Mathieu Amalric, il confie, à propos d'Ismaël : "En donnant à lire le scénario, Arnaud m'a cité deux références, Charlot, et The Big Lebowski des frères Coen. Ismaël est un être libre, un acrobate auquel on voudrait pouvoir ressembler. J'adorerais ! Moi, je m'identifie davantage à Jean-Jacques, cet homme qui épouse une femme comme Nora, alors qu'il sait qu'elle ne l'aime pas tant que ça. On ne peut pas être toujours comme Ismaël, c'est comme ça la vie !"

    La solitude de la reine

    Emmanuelle Devos se souvient de sa réaction après avoir lu le scénario de Rois et reine : "Le rôle de Nora me faisait un peu peur. Arnaud me l'avait proposé à un moment de ma vie où je n'avais pas envie d'aller dans cette douleur-là. Je voyais quelqu'un de terriblement seule. Nora vit dans un désert, aucune femme autour d'elle, aucune amie, pas même sa soeur. J'enviais Mathieu Amalric, son personnage est tellement drôle ! Moi, je devais me coltiner la partie dramatique... alors j'ai passé commande à Arnaud d'un personnage un peu plus gai pour la prochaine fois ! Puis j'ai découvert la vérité de Nora, "aimer c'est n'avoir pas à demander".

    Emmanuelle, d'Arnaud à Nora

    Après avoir joué des seconds rôles dans les précédents films de Desplechin, Emmanuelle Devos incarne le personnage principal de Rois et reine : "Il m'est arrivé d'avoir des crises de larmes, je pleurais avant et après la crise, parce que pendant, le plus souvent je devais retenir l'émotion. Je ne pouvais pas pleurer, ni crier, "Nora ne pleure pas", disait Arnaud, alors que cette fille est quand même ravagée intérieurement. Je garde l'histoire de Nora avec moi, comme si j'avais vraiment traversé son parcours. A présent, Nora fait partie de ma vie (...) Travailler avec Arnaud me procure ce plaisir rare d'être dans un abandon total, même s'il me prête une volonté de jeu très consciente à laquelle je ne crois pas. Il y a une vraie "jouissance" dans cet abandon."

    On s'est connus, on s'est reconnus...

    Mathieu Amalric évoque le chemin parcouru avec le réalisateur depuis douze ans, et l'évolution de son cinéma : "J'ai tourné pour la première fois avec Arnaud Desplechin en 1992, dans La Sentinelle. On fêtait alors ses 30 ans, il avait eu une mobylette ! On s'est retrouvés pour Comment je me suis disputé.... Puis les années ont passé... et ça se sent. Finies les histoires d'étudiants, "est-ce que je vais finir ma thèse ?" ou "j'aime la copine de mon meilleur ami". A présent, on aborde d'autres phases d'évolution, des histories d'adoption, de bannissement, de trahison, de transmission... D'où on vient, où on va ? On se dit qu'on a pris un coup de vieux quand même ! Mais tout continue à rester vivant. On voit que la vie est dure dans ce film, mais on en sort avec l'envie de la vivre plus intensément encore. Le ton est parfois grave, grinçant, terriblement désenchanté, et à la fois, Arnaud a élargi sa palette, il n'a jamais été aussi loin dans la fantaisie."

    Actrices pressenties

    Avant de faire appel à Emmanuelle Devos, le cinéaste avait proposé le rôle de Nora à plusieurs comédiennes, parmi lesquelles Valeria Bruni-Tedeschi.

    Autour de Desplechin

    Après Esther Kahn adapté d'une nouvelle de Symons et Léo en jouant "Dans la compagnie des hommes" bâti autour d'une pièce d'Edward Bond, Arnaud Desplechin revient à un scénario original. Il s'est adjoint les services de Roger Bohbot, co-auteur notamment de La Vie rêvée des anges et Le Rôle de sa vie. Rois et reine marque par ailleurs la quatrième collaboration de Desplechin avec le chef-opérateur Eric Gautier.

    Les diamants de la reine

    La musique du générique de Rois et reine est Moonriver, thème mélancolique composé par Henry Mancini pour Diamants sur canapé de Blake Edwards.

    Jouer la comédie ne me fait pas peur

    Le rôle de la soeur d'Ismaël est tenu par la réalisatrice Noémie Lvovsky, une complice de longue date d'Arnaud Desplechin. Camarades de promotion de la Femis, ils ont coécrit le scénario de La Sentinelle, le premier long-métrage du réalisateur. Lvovsky a joué la comédie notamment dans Ma femme est une actrice d'Yvan Attal et L'Un reste, l'autre part de Claude Berri, deux films dans lesquels elle interprète également des soeurs hautes en couleur. Ajoutons que le personnage d'Arielle, dite "la Chinoise", est incarné dans Rois et reine par Magali Woch, l'une des quatre adolescentes de La Vie ne me fait pas peur réalisé par Lvovsky en 1999.

    Un air de famille

    Pierre, personnage fantôme, est interprété par Joachim Salinger, le frère d'Emmanuel Salinger, comédien révélé par... Arnaud Desplechin dans La Sentinelle en 1992.

    La dernière lettre

    Dans une des séquences-clés de Rois et reine, Nora découvre une lettre très violente que lui a écrite son père mourant. Emmanuelle Devos confie avoir été troublée par cette séquence :"A la lecture du scénario, j'avais dit à Arnaud : "Comment veux-tu qu'elle s'en sorte après un tel aveu ?", il m'a répondu "C'est une lettre d'amour". C'est toujours comme ça avec Arnaud, quand un personnage dit "je te hais", ça veut dire "je t'aime". Et quand il dit, "je t'aime", il faut se méfier."

    Règlement de comptes

    En janvier 2005 sortait en librairie Mauvais Génie, un texte signé Marianne Denicourt (et co-écrit par Judith Perrignon, journaliste à Libération), et dans lequel la comédienne règle ses comptes avec celui qui fut son compagnon dix ans tôt, Arnaud Desplechin, rebaptisé dans l'ouvrage Arnold Duplancher. L'actrice, qui avait été révélée par les premiers films du cinéaste (notamment La Vie des morts en 1990), lui reproche de s'être inspiré pour Rois et reine d'épisodes particulièrement douloureux de sa vie (le suicide du père de son jeune fils, la mort de son propre père) afin de nuire à sa famille et à son entourage. Elle précise que c'est Juliette Binoche qui l'a informée de ces troublantes similitudes après avoir lu le scénario. Mauvais génie est un portrait au vitriol de ce cinéaste considéré comme l'un des plus brillants de sa génération -l'actrice se livre d'ailleurs à une analyse de l'accueil critique de son oeuvre-, qui mêle authentiques lettres envoyées par le réalisateur et scènes inventées par les deux auteurs.

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