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    Glory
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Glory" et de son tournage !

    Correspondance

    Bien que le script du film soit basé sur le travail du scénariste Kevin Jarre, ainsi que les œuvres respectives de Lincoln Kirstein et Peter Burchard, Glory s’appuie aussi beaucoup sur les lettres écrites par Robert Gould Shaw, qui sont précieusement conservées à la bibliothèque d’Harvard, à Boston. Elles montrent néanmoins que Robert Shaw fut longtemps sceptique vis-à-vis de l'idée de commander des troupes noires, et que le mythe entourant le personnage et l'histoire telle que présentée par le film d'Edward Zwick ont exagéré son ardeur et son dévouement à la cause abolitionniste, même s’il était bien réel. "Je me suis beaucoup documenté sur Robert Gould Shaw" précise le réalisateur ; "si on regarde ses portraits, il existe une ressemblance surprenante entre Shaw, gamin de 24 ans, et Matthew. Le problème est que Matthew était une vedette, avec Ferris Bueller. On ne connaissait pas son travail à Broadway dans les pièces "Master Harold and the Boys" et "Brighton Beach". Il fallait qu'il ne soit qu'un gamin sur le point de devenir un homme. Cela fait partie de Matthew : il avait et a toujours ce côté gamin".

    Le commandement, avant tout

    "Pour Matthew Broderick, le sujet du film n’est pas la race, mais le commandement. Le film parle de ce qui fait un homme. Diriger, c’est quoi ?" s'interroge Edward Zwick. "A l’époque du tournage, je débutais aussi comme réalisateur, et je me posais aussi les mêmes questions. Sur un tournage de cette envergure, comment donner des ordres ? Je pense que certains parallèles étaient inévitables. Personne ne me tirait dessus, sauf les patrons du studio. Ce n’était pas des balles, mais ca faisait peur !" Il faut dire que pour les producteurs, Freddie Fields en tête, il y avait quand même de quoi être un peu inquiet. Réalisateur encore peu expérimenté qui n’avait signé qu’un seul film, A propos d'hier soir, une comédie romantique réalisée en 1986 et emmenée par le duo Rob Lowe et Demi Moore, Edward Zwick bénéficia pour Glory d'un budget nettement plus conséquent : 18 millions de dollars.

    Un chef Op' de renom

    C’est au grand directeur de la photographie Freddie Francis que l’on doit les somptueuses images de Glory. Francis a notamment été le chef opérateur de John Huston sur son Moulin Rouge et Moby Dick ; pour Karel Reisz sur La Maitresse du lieutenant francais, et surtout un chef opérateur adoré par le réalisateur David Lynch, qui lui a confié la photo de Dune et d’Une histoire vraie, même si son travail avec le metteur en scène est sans doute davantage connu pour l’extraordinaire photographie en noir et blanc d’Elephant Man, qui recréé l’époque victorienne. La collaboration avec Edward Zwick sur Glory n’a pas forcément été facile au départ : "Au début, je ne m’entendais pas avec lui ; le style du film n’était pas celui que je cherchais" explique le réalisateur ; "puis nous avons eu ce temps gris, brumeux et pluvieux qui a duré 15 jours, dans la scène où les volontaires affluent de toutes parts. Je me souviens avoir dit à Freddie : "Ne sors aucune lampe de ce camion, je veux que tu n’utilises que des réflecteurs et cette horrible lumière grise que nous avons. Il a compris ce que je voulais dire, et soudain, il est devenu plus téméraire et aventureux sur le style du film. En fait, il craignait de le faire après une mauvaise expérience à Hollywood".

    Une scène douloureuse et difficile

    L'esclavage est un sujet sensible aux Etats-Unis, même encore de nos jours. Un sujet rendu particulièrement aigüe lors de la scène où Denzel Washington subit l'humiliation d'être fouetté devant tout le régiment. Une scène très tendue à tourner pour l'équipe du film. "Les experts nous ont dit qu'en entrant dans ces camps, on voyait des gars attachés à des roues. C'était leur punition. On vous attachait, on vous fouettait, et on vous laissait là. Rien à voir avec la couleur, c'était une punition militaire", explique Morgan Freeman. "Le fait de fouetter un homme en Géorgie, où tant d'autres avaient été fouettés auparavant, ça réveillait des démons" raconte Edward Zwick; "je ne savais pas vraiment ce que ca allait donner. J'ai cherché avec l'accessoiriste un moyen de le faire. Il avait une lanière de cuir sur laquelle il a mis de la couleur pour que ça ressemble à du sang. Il a dit : "ça piquera un peu, mais ça ne fera pas mal". Et Denzel, qui un jour pareil est prêt à tout et rentre à fond dans la peau du personnage, ne voulait pas en parler. Je sentais un truc que Denzel n'avait pas envie d'explorer, et c'était l'humiliation la plus profonde, le vol de sa dignité. J'ai dit à l'opérateur de mettre une bobine de 300 m sur la caméra, et j'ai dit au chef opérateur de ne pas s'arrêter, j'ai laissé tourner, jusqu'à ce que Denzel y arrive. Ce qu'il a découvert, c'est la perte de contrôle. Et ce qui s'ensuit est l'un des moments les plus forts que j'ai vu au cinéma".

    Un Robet Gould Shaw chasse l'autre...

    La parole à Matthew Broderick, interprète du personnage de Robert Gould Shaw : "Dans la première ébauche du scénario, le personnage que j'incarne était décrit comme un vrai dandy, presque efféminé. Il ne connaissait rien à rien, en dehors du fait d'être riche et de mener la belle vie. Ce qui est très dramatique : il a dû apprendre à être soldat et à devenir un homme. C'est une façon de raconter l'histoire. Mais dès qu'on a commencé à tourner, nous voulions tous que son fond au départ soit plus solide".

    Reconstituer la bataille d'Antietam

    Afin de reconstituer au mieux la bataille d'Antietam, qui eut lieu le 17 septembre 1862, l'équipe du film avait engagé entre 1000 et 1200 figurants, et 500 adeptes de reconstitutions historiques, venus avec leurs uniformes recréés; si l'on ajoute les acteurs et l'équipe technique du film, cela fait 2000 personnes. "Les adeptes de reconstitutions ont une belle manie, ils se veulent historiens ambulants, conservateurs de l'histoire américaine" explique Edward Zwick; "chaque année ils se rendent sur les champs de bataille de la Guerre de Sécession, et reconstituent les tactiques et les épisodes de chaque bataille. Selon eux, ce fut le commencement de la fin de l'attaque de front conçue par les britanniques. Le dieu de la technologie avait rendu la tactique caduque. L'attaque de front, qui avait été la base des opérations militaires depuis toujours, devint dépassée en une heure". La bataille d'Antietam, premier grand affrontement de la Guerre de Sécession à se produire sur le territoire de l'Union, reste à ce jour une des plus sanglantes de l'histoire des Etats-Unis (à se dérouler en une journée) : elle fit près de 23.000 victimes (mortes, blessées, prisonnières ou disparues).

    Macabre décompte

    Dans le film, il est affirmé que l'assaut sur le fort Wagner coûta en vies humaines la moitié du régiment. En fait, les statistiques officielles montrent que le 54e eut 272 hommes hors de combats, soit près de 40% de son effectif total. Sur ce total qui englobe les blessés et les tués, seuls 116 soldats furent effectivement tués. Si l'on ajoute à cela les 156 soldats faits prisonniers par les troupes confédérés, on arrive effectivement à dépasser la moitié du régiment. Toutefois, il faut savoir que dans la terminologie militaire, le mot "pertes" englobe aussi les soldats faits prisonniers. Quoi qu'il en soit, au prorata des effectifs engagés durant la Guerre de Sécession, les pertes du 54e régiment d'infanterie du Massachusetts furent très élevées, et la conduite du régiment effectivement considérée comme héroïque. A ce titre d'ailleurs, une statue du sculpteur Augustus Saint-Gaudens, située à Boston, illustre les glorieux faits d'armes du régiment.

    Erreurs factuelles

    Le film montre les volontaires engagés dans le 54e régiment d'infanterie s'entraînant durant la période de Noël 1862, après la terrible bataille d'Antietam livrée en septembre de la même année. En fait, le vrai régiment du 54e n'a pas été mis sur pied avant le mois de mars 1863, et il fut engagé dans son premier combat lors de la bataille de James Island en Caroline du Sud, le 16 juillet 1863. La bataille livrée au fort Wagner, et bataille finale du film, eut lieu le 18 juillet 1863. Le régiment livra encore trois combats importants : Olustee, en Floride, le 20 février 1864; Honey Hill en Caroline du Sud, le 30 novembre 1864; et enfin Boykin's Mill, toujours en Caroline du Sud, le 18 avril 1865.

    Des anachronismes

    Bien sûr, il s'agit avant tout d'une oeuvre de fiction, historique qui plus est. Même si la reconstitution a été réalisée avec minutie, quelques anachronismes se glissent dans le film. Parmi ceux-ci, on peut notamment en relever un concernant le personnage du Général Charles Garrison Harker, interprété par Bob Gunton. Dans la chronologie des événements, ce personnage n'était pas présent en Caroline du Sud au moment où le 54e régiment du Massachusetts était sur les lieux. Harker faisait partie du corps d'armée de Cumberland, qui se trouvait à ce moment là dans le Tennessee. Par ailleurs, il était âgé de seulement 25 ans, alors que Gunton en avait 44 à l'époque du tournage du film. Autre anachronisme savoureux : dans la scène où Shaw se voit notifié sa promotion alors qu'il est en compagnie du Major Forbes (Cary Elwes), ce dernier boit du champagne Dom Pérignon. Cette célébrissime cuvée, créée par la maison Moët & Chandon, n'a en réalité vue le jour qu'en...1921, avant d'être mise en vente auprès du public en 1936 !

    Un film, plusieurs vies

    "Ce qui est intéressant avec ce film, parmi tous ceux que j’ai fait, c’est qu’il a eu plusieurs vies", se souvient Edward Zwick, onze ans après la sortie de Glory. "Il a eu une vie à sa sortie, il a représenté beaucoup pour Denzel avec son Oscar du Meilleur Second rôle, et pour ma carrière aussi. Mais il y a aussi ce qu’il représente dans les écoles et pour les professeurs. Je l’ai montré à mon fils à l’âge de 12 ans. J’ai réalisé que c’est un excellent film pour un garçon de 12 ans. Il parle de choses auxquelles un garçon de son âge commence à penser : la dignité, l’honneur, l’engagement, les convictions. Et ce qui vaut la peine qu’on se batte ou pas. L’histoire n’est pas une chose figée, elle résulte de la confrontation de vies passionnées. L’Histoire, c’est aussi des idées qui furent importantes et qui le demeurent. On parle toujours de race dans ce pays. Ce dont parle le film est toujours au cœur du débat politique des Etats-Unis".

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