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Un visiteur
3,5
Publiée le 19 avril 2012
Visiblement Boisset est très inspiré quand il s'agit de parler armée, en plus il réunit une belle équipe d'acteurs et de gueules, dommage qu'il tombe un peu trop dans la démonstration.
Censure oblige, ce n’est que dix ans après la fin de la guerre d’Algérie que les premiers films abordant cette tragédie apparaissent sur les écrans. Il y eut ainsi en 1972 Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier puis, un an plus tard, R.A.S. d’Yves Boisset. De cette guerre et des exactions commises restées longtemps taboues, le cinéaste fait œuvre d’engagement éminemment politique. L’acronyme-titre est bien sûr celui utilisé pour signifier un Rien à Signaler dans un rapport destiné à une lointaine administration, soigneusement tenue étrangère des faits. Pourtant dans R.A.S., Yves Boisset multiplie les signalements sur une époque, celle du mitan des années 50 en France, et sur une guerre menée en Algérie. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Voilà un film indéniablement contre la guerre d'Algérie, anti-militariste, qui nous montre tous les aspects de cette guerre que la France a tenté de cacher pendant tant d'année par la censure. J'ai peine à imaginer les pressions, les insultes les complications que le réalisateur et toutes les parties prenante de ce film ont du affronter pour aller jusqu'au bout de ce projet. Il en ressort un film extrêmement fort, duquel on ne ressort pas indemne, devant toutes ces horreurs qui vous sont présentées, crûment, sans artifice. A voir par tous, comme un témoignage de ce qu'a été cette ignominie.
Le film de Boisset est une charge violemment antimilitariste et, puisqu'il s'agit ici de la guerre d'Algérie, anticolonialiste. Ce second point n'apparait d'ailleurs qu'en filigrane car Boisset n'entre pas dans le jeu politique de l'époque. Il dénonce essentiellement le sort fait à de jeunes civils appelés sous les drapeaux: comment on les incorpore, comment on les brise et les humilie pour en faire des soldats décérébrés et les acteurs d'une cause qui n'est pas la leur. Au sein d'un bataillon de réfractaires, certains communistes, d'autres non, le cinéaste raconte la guerre tout autant que l'embrigadement vécus par quelques conscrits représentatifs du contingent. Et le style, le ton sans concession de Boisset n'excluent pas la lucidité. spoiler: Car, si les soldats sont d'abord confrontés à des officiers aussi bêtes que méchants, fachos pour tout dire, l'arrivée, en cours de film, d'un commandant digne et compréhensif, apparence respectable de l'Armée, ne modifie pas pour autant le sort des appelés. Au contraire, la plupart deviennent définitivement des soldats . Boisset ne filme pas la guerrespoiler: - on ne rencontrera pas d'ennemis - mais au coeur du bled, il décrit le désarroi et la résignation des soldats, leurs cas de conscience et leur colère pour certains d'entre eux. Polémique, car l'armée française est indigne tant à l'égard des jeunes français que de ses ennemis spoiler: (le passage à la "gégène") , le film n'en est pas moins sincère. Dans son ambition de montrer comment l'armée française fabrique des hommes soumis, il est aussi explicite que convaincant.
un des premiers films sur la Guerre d'Algérie et la conscription. Ces opérations de police et de maintien de l'ordre comme on disait sont une tache dans notre histoire. Il serait temps que ce film sorte en dvd. Ce n'est pas en faisant semblant d'oublier qu'on réglera nos problèmes, ce n'est pas en ne disant rien qu'on évitera de recommencer. Ma génération a vécu dans l'euphorie d'une Resistance belle et formidable...nous savons que c'était bien plus compliqué et nombres de questions sont toujours sans réponses. je souhaite que la génération qui arrive sache ce qu'on étaient nos guerres coloniales...qui ne sont toujours pas terminées. RAS avec en plus le regretté Jacques Villeret est un témoignage, ses conditions de tournage sont aussi un autre témoignage. Sommes-nous enfin majeurs pour pouvoir avec sérénité mais fermeté regarder ce que nous fumes!
Un film militant par un réalisateur engagé. Yves Boisset nous livre ici un constat sans concession sur la guerre d'Algérie (ce qui a très peu été fait). A noter l'excellente prestation de Jacques Weber et la première apparition du très regretté Jacques Villeret au cinéma.A voir.
spoiler: En 1956, pendant la guerre d'Algérie, March, Charpentier et Dax, des réservistes, se retrouvent dans un bataillon disciplinaire. Ils sont alors pris dans les engrenages de la guerre, de la torture et de la mort. Le commandant Lecoq doit constituer une unité d'élite avec les réfractaires, dont les motivations politiques sont diverses.
Une belle parabole pour montrer ce que les circonstances peuvent faire faire à trois individus pourtant à priori bien équipés par des idées sociales pour résister à des pression sociales allant en sens contraire de leurs éthiques
Yves Boisset à le mérite de réaliser un film sur la guerre d'Algérie, une sorte de "Full Metal Jacket" (1987) à la française. Dans un autre style, mais sur le même sujet, j'ai préféré "L'Ennemi intime" (2007).
ancien combattant d'Algérie mon avis sur ce film est très critique, c'est une caricature avec une tendance comique. Heureusement que le ridicule ne tue pas car les scènes de guerre ne reflète pas la réalité tout comme les relations entre les officiers et les hommes de troupe ; ce film ne vaut pas celui-ci " les centurions "
Le talent de Boisset, c'est de faire un film divertissant tout en se documentant très sérieusement pour montrer des choses vraisemblables, et de ne jamais être manichéen. Ici, il s'attaque à la guerre d'Algérie. Montré comme tel, le comportement souvent idiot et violent de l'armée française de l'époque explique logiquement pourquoi elle perdit cette guerre. C'est probablement le film où Boisset a le mieux dirigé ses acteurs. C'est d'ailleurs un projet de vie pour Boisset, ayant été lui-même un appelé en Algérie. Les interprétations de Jacques Weber, Jacques Spiesser et Claude Brosset sont d'un naturel époustouflant. Pas besoin de faire dans de l'action spectaculaire pour faire un bon film de guerre. Ce film est un "Full Metal Jacket" français et c'est parfait.