Avis sur The Saddest Music in the World

Navrant. J'estime savoir apprécier le cinéma à sa juste valeur et l'Art en général. Je n'ai rien contre les cinéastes expérimentaux qui parviennent à imposer un style ainsi qu'un univers leur étant propres. J'aime la poésie et l'excentricité et je pense être ouvert d'esprit... Mais là je dois avouer que je n'accroche absolument pas : Guy Maddin conjugue son intrigue abracadabrante à une esthétique repoussante, pour ne pas dire terriblement laide. The Saddest Music in the World ressemble à un spectacle cacophonique profondément pénible à regarder, un pensum qui ne laisse pas le temps au spectateur de s'y acclimater. Un ennui profond s'installe dès les premières minutes en raison d'un montage assommant et particulièrement saccadé... Cerise sur le gâteau : le film de Guy Maddin manque cruellement d'émotions. Certains penseront que c'est de l'Art sous prétexte que le réalisateur manipule différents formats et que la présence d'Isabella Rossellini s'avère charmante... Pour ma part, ce film n'est qu'une supercherie d'un vide sidéral, un objet en toc badigeonné de strass et de pailettes... Beurk !

Pas le film le plus réussi de son réalisateur. On a le sentiment d’une loufoquerie toujours somptueuse, souvent étonnante mais la plupart du temps gratuite. Il n’y a réellement que la fin pour décoller vers une poésie surréaliste.

Un excellent film de Guy Maddin dans lequel son univers prend une ampleur magnifique grâce à des images mélancoliques puissantes, à un montage visuellement barré et à un scénario bourré d'idées folles dont seul son auteur a le secret.
The Saddest Music In The World est aussi l'oeuvre la plus accessible de Guy Maddin mais avant tout l'une de mes favorites.

« The saddest music in the world » est une expérience à part entière. A Winnipeg, au coeur de la Grande Dépression, Lady Port-Huntly ( superbe Isabella Rossellini), baronne locale de la bière, donne le coup d’envoi du concours de la musique la plus triste du monde. Cette femme infirme et extrêmement cynique sait bien qu’il n’y a rien de mieux que la mélancolie pour attiser la soif. Chester Kent ( surprenant Mark McKinney), producteur de Broadway ruiné, fait partie des candidats. Pour lui, ce concours va se transformer en règlement de compte familial. Voilà un film étrange, ovni, unique, où le réalisateur Guy Maddin bouscule les règles visuelles et narratives du récit. Une expérience sensorielle et une véritable déclaration d’amour au cinéma. C’est en totale liberté que Maddin a réalisé ce film qui ne laisse vraiment pas de marbre devant sa beauté plastique bien que le scénario laisse parfois à désirer. Maddin possède son univers propre et brasse (cette fois pas dans la bière) les secrets de famille, le drame social, l’absurde, l’émotion, la tragédie et un humour noir étonnant. Les images en noir et blanc sont envoûtantes et nous ramène vraiment à l’époque des films muets. Certains spectateurs risquent de na pas adhérer à ce spectacle autant visuel que sonore d’autant plus que le film devient de plus en plus sombre voire tragique. Bougrement inventif (les jambes en verre remplies de bière !), Saddest music est un film surréaliste, poétique, expérimental, visuellement bluffant mais néanmoins au scénario décevant et qui tourne rapidement en rond. Maddin fait en premier lieu appel au sens des spectateurs, lutte pour la magie du cinéma, mais son film peut sembler trop riche. Son film se double aussi d'une critique du divertissement hollywoodien, une satire du rêve américain. Un amour flagrant du cinéma transpire à chaque image avec ces visages (superbe Isabella Rossellini) surexposés à la lumière, ces craquements sonores...Un voyage dans le temps hypnotique.

Image granulée, thème excentrique (le concours de la chanson la plus triste), réalisation avec force mouvements de caméras, souvent penchés, avec parfois une suite de plans très rapides pour exprimer le désordre (la scène la plus réussie). On est devant un film sinon expérimental, du moins qui essaye de sortir des sentiers battus. Dommage qu'au niveau de l'intrigue, cette histoire de famille qui se tire dans les pattes soit vraiment trop obscure, et rende le film un peu vain. Peut être aurait il fallu faire carrément abstraction de tout scénario.

Le film le plus "accessible" de guy Maddin. Enfin, relativement. Ambiance rétro et image volontairement trouble donnent un aspect Lynchien et onirique au film, et de petites touches d'humour atténuent légèrement la singulière bizarrerie de l'ensemble.

Grand délire en noir et blanc, inventif et stimulant. Un conte macabre.

Un film magnifique, drôle, poétique et totalement loufoque qui vous transporte dans un univers étrange et onirique...

Deux étoiles pour sa tentative de décalage , ses quelques bonnes idées plastiques et cyniques. Malheuresement, il nous vient toujours cette question qui se répète sans cesse.
Pourquoi CRiT On Au GéNiE quand il Y a Un mec qui ReSerT leS MeMe CoDeS De GeNrEs A DiFFeReNcE qu'iL A VéCu La RéVoLuTioN MiCrO-OnDeS. Allez proposer un malabar cuit en conserve à un grand chef, sa réponse sera surement équivalente à l 'image que retranscrit ce film.

J'ai tendance à me méfier des "expériments" surrealistes réalisés dans les années 2000, mais cette fois-ci il faut avouer qu'au délà de quelques excentricités très bien réussies, on est devant un très bon film, très amusant et surtout extremement intélligent. Plein de joie pour faire un hommage à la tristesse. Pas spécialement destiné au grand public, je pense qu'il sera très apprécié par les cinéphiles et les bons amateurs du cinéma.

The saddest music of the world n'est pas le film le plus triste du monde. Il représente plus une allégorie de la tristesse comme une expérience surréelle, une vague résurgence de sentiments multiples qui génèrent un déni de sa capacité à être et à devenir. Le film joue avec la tristesse et la joie, comme on joue avec l'amour et la haine pour montrer à quel point la fragile âme humaine, au gré d'un son de violoncelle se contorsionne pour faire de l'homme un chef d'oeuvre à la sensibilité émouvante.

Les mots ne suffisent pas pour vanter les mérites de ce chef-d'oeuvre (ici le mot n'est pas galvaniser: "The saddest Music in the world" est un authentique chef d'oeuvre !!). Sûrement le film de Guy Maddin le plus accessible et par là même le plus réussit. Une comédie? Un drame? Une comédie musicale? Tout cela et tellement plus encore? Plusieurs visionnages ne suffisent pas à amoindrir son impact, sa force... Un réalisation inventive, un scénario sublime, des dialogues exceptionnels, des acteurs magistraux, des scènes d'anthologies... et des musiques inoubliables!! La reprise de "My song is you" de Sinatra par Maria De Meideiros est absolument sublime et offre tantôt selon l'interprétation un petit côté rafraîchissant tantôt une émouvante et bouleversante déclaration d'amour... Merci Guy Maddin !