L'univers carcéral pour mineurs, on pense être dans un roman noir, mais c'est la triste réalité de ces centres pour délinquants, qui foisonnent par centaines aux USA, et qui débarquent en France. Certains, comme celui du film, à la limite de la légalité et souvent au-delà, sont de véritables goulags pour "redresser" ces jeunes qui en sortiront cassés (QUAND ils en sortent) et souvent deviendront des récidivistes. Leur quotidien n'est qu'un long cauchemar dont ils ne peuvent pas se sortir, une interminable suite de marche ou crève, d'injustice qui met la rage au ventre, de cynisme, de viols (non filmés), passages à tabac, suicides, torture (âmes sensibles s'abstenir). Tout ce qui compte, c'est survivre et à tout prix, au prix de toute dignité humaine. Comme le dit si bien l'un des "pensionnaires" : "Je préfèrerais encore être en taule, au moins là, je saurais quand j'en sortirais."
Film de peu de mots, mais de beaucoup de tension, d'intensité et de suspense.
Et pourtant l'émotion est au rendez-vous, toujours en peu de mots, amitié, solidarité, loyauté.
De nombreux (un peu trop d'ailleurs) flashbacks nous permettent de cheminer avec ces jeunes depuis leur vie d'"avant" jusqu'à la finale qui ne pouvait être qu'explosive.
James C. Burnes campe un très viril ex colonel des Marines dont la "mission" est de remettre tout ce petit monde dans le droit chemin. Mais la surprise, et de taille, est quand même la découverte de P.J. Boudousqué dans le rôle principal, qu'il interprète magistralement. Et non, ce n'est pas Ryan Gosling plus jeune ni son petit frère. Et tenez-vous bien, c'est la première fois qu'il joue au cinéma, mais son jeu tout en retenue et force vous scotche littéralement. Un nom à retenir.