Le premier film d'un grand chef-op'
Le Miracle selon Salomé est le premier long métrage en tant que réalisateur du Portugais
Mario Barroso. Après des études à l'INSAS puis à l'IDHEC, Barroso s'est fait connaître comme chef-opérateur, collaborant avec les maîtres du cinéma portugais :
Manoel de Oliveira (
Les Cannibales et
Val Abraham notamment) et
Joao César Monteiro (entre autres sur
La Comedie de Dieu et
Les Noces de Dieu). Mais Barroso, par ailleurs passionné par le théâtre depuis son plus jeune âge, a toujours eu l'ambition d'être lui-même réalisateur. Après avoir signé des courts-métrages et un film pour la télévision portugaise, il s'est enfin vu proposer par un producteur - le flamboyant
Paulo Branco - de passer à la mise en scène.
Un film anti-clérical ?
S'il aborde avec audace une question religieuse - l'apparition de Fatima -, Le Miracle selon Salomé n'est pas, selon le cinéaste, un pamphlet anti-religieux : "Je suis athée et je ne crois pas au miracle de Fatima, mais ce n'était pas mon intention de faire en 2004 un film anti-clérical, comme est le livre, pour dénoncer l'apparition de Fatima. Je n'ai pas voulu présenter le film comme une thèse annoncée : "le miracle de Fatima n'est pas arrivé, ce qui est arrivé fut cela" Je crois qu'on n'a pas le droit de le faire (...) C'est évident que pour un catholique traditionaliste extrêmement intolérant, mon film pourrait paraitre offensant. La manière dont j'aborde le sujet dans le film n'est pas particulièrement polémique car c'est une fiction et qu'à ce titre sa fonction de dénonciation est nulle. C'est une vision du miracle... C'est un film sur l'illusion, pour moi elle est fausse, bien que les autres puissent la voir comme réelle."
Salomé, une héroïne à multiples facettes
Plutôt que la dimension religieuse du récit, c'est le personnage principal (Salomé) qui a passionné Mario Barroso dans le roman de José Rodrigues Miguéis "Ce qui m'intéresse le plus dans cette histoire est l'existence du personnage féminin car chacune des personnes qu'elle rencontre la voit différemment : pour les filles du bordel, elle est une jeune prostituée ; pour Gabriel, elle est la femme de ses rêves ; pour le banquier, elle la fille d'un général de la monarchie qui exerce ses fonctions parce qu'il n'a aucun autre moyen pour survivre. Et pour le lieutenant Bras, un genre d'homme illuminé, elle a quelque chose de sacré qu'il veut sauver."