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    La Moustache
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Moustache" et de son tournage !

    Présenté à la Quinzaine

    La Moustache a été présenté en 2005 au Festival de Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Il y a récolté le Label Europa Cinemas, qui distingue un film européen de la sélection, et facilite sa circulation en Europe.

    Carrère écrivain et cinéaste

    La Moustache est le deuxième long-métrage, et la première oeuvre de fiction, d'Emmanuel Carrère, longtemps connu comme écrivain. Après un documentaire très personnel, Retour à Kotelnitch (2004), il a choisi de porter à l'écran un de ses propres ouvrages, La Moustache, publié chez POL en 1986. Deux de ses romans avaient déjà fait l'objet d'adaptations cinématographiques : La Classe de neige, réalisé par Claude Miller mais dont Carrère avait coécrit le scénario (Prix du jury à Cannes en 1998) et L'Adversaire, mis en scène par Nicole Garcia et lui aussi présenté à Cannes, en 2002.

    La genèse du projet

    "Après Retour à Kotelnitch, j'avais envie de recommencer. De refaire un film, mais en allant exactement à l'opposé de celui que je venais de faire. Kotelnitch s'est développé sans scénario, dans une liberté frugale mais absolue, en faisant confiance à ce qui arrive. Cette fois, je voulais le contraire : scénario, acteurs, mise en scène, argent, avec tout ce que ça suppose de contraintes et de stratégie (...) Alors j'ai fait un peu comme un peintre qui déciderait de peindre un tableau. Tiens, pourquoi pas une nature morte ? Pourquoi pas ce pot de fleurs qui traîne chez moi ? Pour moi, ce pot de fleurs, c'était La Moustache. Et dès que j'ai commencé à le regarder de plus près, je me suis aperçu qu'il me posait des questions qui étaient de pures questions de cinéma."

    Dans la tête de Marc

    Emmanuel Carrère et son co-scénariste ont refusé d'avoir recours à la voix off et aux images mentales, avec l'idée que le spectateur devait adopter de bout en bout le point de vue de Marc : "Restaient, pour faire comprendre ce qui se passe dans la tête de Marc, les gestes, les mots, les situations, les regards, les ellipses. Nous avons adopté une règle simple : ne rien voir de ce qu'il ne voit pas, ne rien entendre de ce qu'il n'entend pas. Si Agnès sort de la pièce et qu'il ne la suit pas, on n'a pas le droit de voir ce qu'elle fait à côté. On reste sur lui. Pareil pour les conversations téléphoniques : quand c'est lui qui appelle, on entend l'interlocuteur : quand c'est elle, à moins qu'elle mette le haut-parleur, non."

    Cinéma d'auteurs

    Il n'est pas si fréquent qu'un écrivain porte lui-même à l'écran une de ses oeuvres. Dans le cinéma français contemporain, on peut néanmoins citer les noms de Jean-Philippe Toussaint (Monsieur, 1986), Jean Teulé (Rainbow pour Rimbaud, 1995), Alexandre Jardin (Fanfan, 1993), Vincent Ravalec (Cantique de la racaille, 1998), Denis Robert (Journal intime des affaires en cours (1998, co-réalisé par Philippe Harel, d'après Pendant les affaires, les affaires continuent), Virginie Despentes (Baise-moi, co-réalisé par Coralie Trin Thi, 2001), Dai Sijie (le film franco-chinois Balzac et la petite tailleuse chinoise, 2002) ou encore Yann Moix (Podium, 2004). Plus rare encore, une comédienne qui réalise un film à partir de son livre : c'est le cas de Marie-France Pisier (Le Bal du gouverneur, 1988).

    Sur le fil

    A travers cette étrange histoire de moustache, que diable veut raconter le cinéaste ? "Le problème, c'est qu'à cette question, je suis incapable de répondre", confesse le réalisateur. "Le propre de cette histoire est que son sens échappe, à moi aussi bien qu'au lecteur du livre et maintenant au spectateur du film. C'était d'ailleurs amusant pendant le tournage, parce que tout le monde était persuadé que moi, je détenais le fin mot de l'histoire et en gardais délibérément le secret. J'avais beau dire que non, et que c'était même cette ignorance qui me permettait de la raconter, on ne me croyait pas. Ca me mettait un peu dans la posture du psychanalyste, dont le patient suppose qu'il sait la vérité dernière sur son désir. C'est faux, bien sûr, mais ça fait avancer, alors j'en ai pris mon parti."

    Baume, après rasage ?

    La fin du film et celle du livre sont très différentes. "(...) c'était le postulat de l'adaptation, dès que j'ai commencé à en parler avec Anne-Dominique Toussaint (la productrice)", souligne Emmanuel Carrère, qui précise : "La fin du livre est non seulement déséspérée mais insoutenable physiquement, et je n'avais pas envie de revenir à ça. Techniquement, d'une part, je voyais pas trop comment le faire, et puis surtout le désespoir ne m'intéressait plus. C'est sans doute l'âge, les presque vingt ans qui me séparent de ce livre : je me suis adouci. Plutôt que l'histoire d'un type qui s'enfonce dans une spirale de folie, je préférais raconter comment un homme et une femme qui s'aiment peuvent s'éloigner, aller très loin l'un de l'autre, pour finalement se retrouver autrement qu'ils n'étaient au début. Au début, ils étaient dans la fusion, à la fin il y a de l'autre. C'est plus dur, ça suppose d'admettre qu'on est seuls, mais à mon avis c'est mieux."

    Devos, d'un Carrère l'autre

    Pour interpréter la femme de Marc, Emmanuel Carrère a fait appel à Emmanuelle Devos, une comédienne qui connaissait déjà l'univers de l'écrivain. Elle jouait en effet le rôle de Marianne, la maîtresse de Daniel Auteuil-Jean-Marc Faure dans L'Adversaire, adaptation par Nicole Garcia du best seller de Carrère. Alors que Carrère et Beaujour ont écrit le scénario en pensant à Vincent Lindon, ils n'avaient pas immédiatement pensé à Emmanuelle Devos. Pour s'assurer que le couple fonctionne, le cinéaste a tourné un essai : "Jérôme et moi avons écrit pour cet essai une petite scène d'intimité conjugale, qui n'est pas dans le film : lui prépare le café, elle retire la vaisselle de la machine à laver et en faisant ça tous deux commentent le dîner de la veille... Et alors que Vincent et Emmanuelle ne se connaissaient pas, on a tout de suite eu l'impression qu'ils vivaient ensemble depuis quinze ans."

    Chinoiseries

    La dernière partie de La Moustache a pour cadre Hong-Kong. Le cinéaste s'explique sur ce choix : "C'est totalement fortuit. Quand j'ai écrit le roman, je ne savais pas du tout où j'allais. Chaque soir, je me couchais en me disant qu'on verrait bien demain ce qui arriverait au personnage. Et puis au bout de quatre ou cinq jours, sa situation est devenue tellement inextricable que la seule solution, c'était qu'il prenne la fuite. Il fallait que je lui trouve une destination, et comme j'étais allé quelques mois plus tôt faire un reportage à Honk Kong... Si j'étais allé à Caracas, il serait parti à Caracas. Cela dit, Hong Kong, c'était très bien. A cause du ferry, bien sûr, qui offre un cadre visuel idéal à son oscillation, mais aussi de cette impression de dépaysement total, d'être seul dans la foule. En plus, il y a quelque chose de très agréable dans la foule chinoise, c'est l'indifférence. Dans certains pays, l'étranger suscite de la curiosité ; Hong Kong, pas du tout."

    Oh le Beaujour

    Pour l'écriture de l'adaptation de son livre, le cinéaste s'est adjoint les services du scénariste Jérôme Beaujour, connu notamment pour sa longue collaboration avec Benoît Jacquot. Il a co-écrit avec ce cinéaste trois films : Le Septième Ciel et Pas de scandale (tous deux, déjà, avec Vincent Lindon) et La Fille seule. Amateur de littérature, Beaujour a par ailleurs consacré un documentaire à Marguerite Duras. Après La Moustache, Carrère et Beaujour ont de nouveau travaillé ensemble à l'écriture du téléfilm Désiré Landru, réalisé par Pierre Boutron avec Patrick Timsit.

    Le retour des rois

    On retrouve au générique de La Moustache pas moins de trois comédiens de Rois et reine : Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric -les deux héros du film de Desplechin sorti en 2004-, mais aussi celui qui incarnait l'histrionique Maître Mammane, Hippolyte Girardot, ici dans le rôle d'un collègue de Marc.

    Du petit au grand écran

    Les deux amis qui discutent avec Marc et Agnès à la fin du film sont interprétés par deux visages familiers des téléspectateurs : Jérôme Bertin et Hélène Devynck sont en effet connus comme journalistes sur la chaîne d'information LCI -le premier a abandonné cette première activité pour se consacrer au métier d'acteur.

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