Avis : Enfermés dehors - Page 10

Film très drôle. Albert dupontel tordant.

C'est à la fois malin et totalement délirant, tout Dupontel en fait et une nouvelel fois une Yolande Moreau irréssitible.

Toujours aussi déjanté l'ami Dupontel même s'il perd un tout petit peu en finesse en intégrant un léger message somme toute un brin manichéen (la revanche des gentils opprimés contre la méchante Société...). Mais bon ça ne mange pas de pain et ce grain de folie sied plutôt bien au thème choisi pour son troisième film. D'autant que Dupontel n'en rajoute pas des caisses et esquive astucieusement tous les clichés bien lourdingues, notamment sur la police. Toujours anticonformiste dans l'âme, le réalisateur nous sert ici le plus cartoonesque de ses films, sur un rythme à 200 à l'heure, avec une galerie de personnages hauts en couleur où l'on retrouve notamment Claude Perron, Yolande Moreau et deux autres anciens « Deschiens » (Bruno Lochet et Philippe Duquesne), ainsi que le talentueux Bouli Lanners, Jackie Berroyer,Gustave Kervern et Terry Jones qui revient chez Dupontel accompagné de son compère Terry Gilliam (la gueule de Gilliam dans le film...). L'humour est toujours grinçant, la réalisation toujours propre malgré un goût prononcé pour la crasse urbaine, en partie thème du film, et la bonne humeur toujours contagieuse. Une comédie bien barrée et toujours maîtrisée, qui a le mérite de sortir du lot.

ce film est complètement barré, et terriblement dément. Pour faire court je dirai que les cascades sont de la vraie bande dessinée, l'humour décalé foisonne à gogo, le personnage de Dupontel est timbré. Des anciens des Deschiens viennent aussi apporter leur savoir-faire. On pouffe de rire de voir la SDF Yolande Moreau manger des pommes (satire du slogan politique de Chirac), de voir Dupontel se prendre une boutique en pleine figure. Ça fait rire, ça fait sourire, et c'est tant mieux. Le scénario est quand même un peu trop embryonnaire, certains jeux de caméra donnent la nausée et on ne s'identifie pas à ces personnages complètement tirés par les cheveux. De ces défauts sortent des qualités. Le réalisateur Dupontel arrive à économiser ce scénario embryonnaire sans se répéter et en maintenant l'étonnement du spectateur. C'est un cinéma d'auteur comme un autre, car il n'appartient qu'à un seul homme, Dupontel. Après Bernie il remet une couche, avec sensiblement plus de fonds. Son monde virtuel totalement loufoque vient illustrer avec distance certains aspects de notre société (la perception de la police auprès du peuple, la perception des SDF, les préoccupations nombrilistes des grands hommes d'affaire, etc...). C'est un peu trop léger pour être dénonciateur mais il y a des scènes d'humour décalé qui se basent sur nos clichés sur les flics et les SDF, véhiculés par les médias. On ne rit pas mais on sourit largement quand on voit Dupontel (déguisé en flic) lancer " tu ne reconnais pas la police ? " à l'homme qu'il est en train de taper pour le faire parler. Fait-il allusion aux policiers de l'ère sarkozy ? Non vraiment, Albert Dupontel se place tout en haut de l'échelle des comiques one-man shows qui se sont lancés dans le cinéma. Il sait créer de toutes pièces un univers tellement barré qu'il lui permet de dénoncer malicieusement. Il écrit le script, dirige la caméra et tient le rôle principal, à l'instar de Bernie.

Il y a, par moment, dans ce film quelque chose de "Delicatessen" (notamment chez les SDF) mais plus souvent un arrière-goût de "Bernie". Le reste n'est qu'un énorme délire perso de Dupontel qui accumule des situations grotesques plus ou moins subtiles. Heureusement, les côtés "trash" laissent parfois la place aux côtés surréalistes imagés. La présence de 3 ex-Deschiens (Yolande Moreau, Bruno Lochet et Philippe Duquesne) fait plaisir à revoir. La scène du commissariat improvisé dans un squat est de l'anthologie. Duquesne y est explosif.
Le problème majeur, c'est qu'il n'y a pas de scénario, juste des messages classiques contre le système individualiste de notre société et pour la défense de certaines valeurs qui se perdent. Mais celà n'empêche pas que ce soit un petit ovni cinématographique situé à des années-lumières de notre cinéma français bien stéréotypé.

Parce que c'est nerveux et surtout déjanté alors c'est forcément drôle?! : raté!!! C'est très agaçant et très idiot! Bref, un Benny Hill à la française... Au secours!

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le génie Dupontel, voici son dernier né en tant que réalisateur (et acteur, bien sûr !). Après son chef-d'oeuvre "Bernie" et le non moins admirable "Créateur", il signe son grand retour avec son étiquette de mec complètement dingue. Autant les deux premiers marquaient par leur humour noir et féroce, avec un sens du décalage parfois à la limite de l'abstrait, autant celui-ci prend un côté "cartoon". Je m'explique : une heure trente durant, notre personnage interprète le rôle d'un SDF déjanté ayant trouvé l'uniforme d'un agent de police et s'en servant à des fins personnelles. Ca hurle, ça court de partout, ça saute, les cascades s'enchaînent entre deux répliques hilarantes, et on se marre sans arrêt. Aucun temps mort, des séquences plongeant dans un délire rarement atteint... Dupontel navigue à fond dans l'outrance, quitte à agacer parfois. Il livre un film très personnel et se fiche totalement des bonnes conventions comme du politiquement correct. C'est ce qui me plaît chez lui : de ne succomber à rien qui ne soit pas en contact avec son univers, de livrer une vision à lui du monde et ses problèmes, de traiter tous les protagonistes avec tendresse et méchanceté à la fois, de ne jamais sombrer dans la simplicité ou la caricature, de se servir de son humour corrosif pour appuyer là où ça fait mal tout en divertissant, de ne vouloir à aucun moment s'arrêter, d'aller au plus profond de lui-même dans son invention afin d'obtenir la farce la plus drôle possible, de diriger ses acteurs pour éviter qu'ils passent à côté du sujet, d'accélérer son montage lorsque cela est bénéfique au film, de toujours trouver des plans impossibles, d'offrir quelque chose d'avant tout visuel sans oublier de rendre les dialogues percutants... Bref, de nous faire partager un pur moment de bonheur !

Dans la lignée de Bernie (moins déjanté), Dupontel signe une comédie satirique à l'humour noir toujours aussi efficace. Autant à l'aise devant que derrière la caméra, on suit la vie de ce SDF avec grand plaisir avec une excellente BO signée Noir Désir. Aussi drôle qu'intelligent...

Excellent film, très original, bien construit, drôle, décalé et intelligent. Du très bon Dupontel

Deuxième film d’Albert Dupontel !
Un clochard trouve par hasard un uniforme de flic. Voulant d’abord l’utiliser pour trouver à manger, il va se rendre compte du pouvoir qu’il représente et va l’utiliser pour aider une femme à retrouver son bébé retenu par ses beau parents. Une histoire complètement folle qui permet à Dupontel de s’amuser comme un enfant avec sa caméra.
La réalisation part dans tous les sens avec ses expérimentations et ses multiples effets type cartoon.
Le casting est du même niveau avec des acteurs en totale roue libre qui crient, grimacent, bégayent, la palme revenant certainement à un Nicolas Marié complètement hystérique.
Le scénario part également dans tous les sens sans la moindre cohérence comme le grand PDG capturé par le faux flic qui devient gérant d’un salon de thé ou les clochards qui échangent des bébés contre de la nourriture.
Mais l’intérêt n’est bien sur pas là. Le film est juste un gros délire auquel certaines adhéreront et d’autres pas. Pour ma part, j’ai aimé !

C'est vrai : il y a un personnage. Dupontel dans ce rôle de paumé magistral nous touche et nous fait rire. Mais pourquoi inventer une histoire aussi balourde pour enrôber la farce émouvante ? Pourquoi ce cliché énorme avec les hommes de la finance d'un cynisme sans nom, et ces paumés qui, derrière leur rudesse, sont des simples d'esprit au grand coeur ? Certes le duméro des anciens Deschien est remarquable, mais ce n'est qu'un moment du film. Et ces gags cartoonesques, que faut il en penser ? Référence à la slapstick comedy des années 20, où recevoir des coups, se casser la figure, était le moteur des gags ? On sent bien que Dupontel a une culture cinéphilique car sa réalisation se veut recherchée, avec des zooms, des plans bancals, de soudains gros plans. Finalement c'est un film à deux vitesses, celle de l'acteur Dupontel, qui prend le temps de créer un personnage lunaire, un de ces merveilleuix paumés, résidus des grandes métropoles inhumaines, et celle du réalisateur et du scénariste Dupontel, qui tombe dans certains clichés et dans une virtuosité gratuite.

Après un démarrage particulièrement réussi où Dupontel montre un goût certain pour le film Z et les excès de tous genres (caméra hystérique, qui, parfois, filme n'importe quoi), le film s'embourbe progressivement dans les clichés. On est souvent écroulés de rire devant ce délire, mais le scénario finit par ne plus tenir la route et, à force d'excès, on finit par ne plus y croire du tout. Les ressorts de l'intrigue deviennent grossiers et les gags deviennent assez lourds. Certaines scènes touchent même la débilité avec cette nouvelle société de clochards (que dire de l'apparition de Terry Gilliam et de Terry Jones, plutôt pathétique ?). Finalement, après 45 minutes excellentes, la lassitude nous prend et c'est la déception d'une fin ratée qui nous reste en mémoire. Dommage.

En pleine possession de ses moyens, Dupontel signe une fable méchamment vénère, sorte de croisement entre Chaplin et Buster Keaton, le tout saupoudré d'acide. Mais derrière cette rage survitaminée, ce cache un univers tendre et poétique, à la (fausse) naïveté désarmante, remplis de dialogues cultes ("Tu m'outrage ?! Je m'en fous je t'interpèle !") et de personnages délicieusement barrés. Laissez moi vous dire, Monsieur Dupontel, que vous faites un bien fou à notre ciné bien aimé.

En un mot : magnifique ! Dupontel signe assurément le meilleur film français de l'année et sans doute de sa carrière en rendant un bel hommage à Buster Keaton en empruntant à sa nature cartoonesque mais très émouvante. D'ailleurs, même si l'humour ne manque pas, c'est l'émotion débordante du film que je retiens : la scène où il choisit sa nourriture avec les yeux d'un enfant est ma scène préférée. A ne pas manquer également, les apparitions amusantes de Terry Gilliam et Jones. Bref, Dupontel nous donne la larme à l'oeuil en signant une oeuvre digne des films burlesques de Keaton, Chaplin ou Tati !

Un excellent film carrément signé Albert Dupontel. On retrouve toujours son sens de l'action et surtout là, une pointe d'émotion s'en suit. On passe un très bon moment mais quelquefois, les techniques de film sont toujours les mêmes ce qui fatigue un peu les yeux.