La bande-annonce suffit déjà à réunir toutes les idées reçues. Un homme se présente pour être l'assistant d'une femme tétraplégique, a priori rien d'inquiétant. Sauf que c'est au cinéma, et que bon nombre de films traitant des handicaps brillent par leur pathos et leur lourdeur quant à la thématique.
Ici encore, le personnage handi est bien évidemment joué par une femme valide. Et pas des plus inconnues : Sophie Marceau. La bande-annonce montre déjà que le jeu d'actrice est minimale : tétraplégie = immobilité, excepté les mouvements de tête de l'actrice, des mouvements semblant fluides, sans contractures, ni élancements et fatigue musculaires. C'est bien connu, un-e tétraplégique c'est une tête. Le plus surprenant, mais malheureusement le plus courant, étant que l'actrice aborde un corps parfaitement valide : aucune déformations, aucune fonte musculaire, bref aucune de ces spécificités inhérentes - et belles - au corps tétraplégique. Non, comme pour les campagnes publicitaires de l'AGEFIPH et bien d'autres, les modèles sont des valides mimant des handis. Fut une époque où il a été reconnu qu'il était scandaleux pour le cinéma et le théâtre de grimer des blanc-he-s en noir-e-s...
Bien plus pervers selon moi, les clichés sont également dans les aspects psychologiques et moraux des personnages. L'handi est sublime physiquement (sublimée, même) mais irascible, aigrie, sans aucune humilité et reconnaissance des autres. Son handicap est sa croix, sa malédiction indépassable et creuse. Donc de bien entendu, son assistant devient son défouloir ; mais tout est fait pour que le public ne puisse que compatir, que plaindre cette jeune créature abîmée, sans avenir.
L'assistant lui est forcément paumé (alcoolo, quoi de plus simple), dérouté, ainsi il s'agit obligatoirement d'un voyage initiatique dans les méandres du handicap. Bien évidemment que toute rencontre peut s'apparenter à un voyage initiatique, mais pourquoi les handicaps doivent toujours déstabiliser autrui dans