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    Carmen
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Carmen" et de son tournage !

    Ours d'or à Berlin

    Présenté au Festival de Berlin en 2005, Carmen y a décroché la récompense suprême, le Lion d'or -une première pour la cinématographie sud-africaine. Le jury était présidé par le réalisateur Roland Emmerich.

    De la scène à l'écran

    Metteur en scène de théâtre britannique, né en 1955, et qui fut directeur de la Royal Shakespeare Company à 21 ans, Mark Dornford-May, se rend en Afrique du Sud en 2000 afin de créer une compagnie de théâtre lyrique avec les talents locaux. Au terme de 2000 auditions, il sélectionne les 40 membres de ce qui s'appelle d'abord la South African Academy of Performing Arts, avant de devenir la Compagnie Dimpho di Kopane (autrement dit "les talents associés" dans la langue sotho). La troupe fait sa première tournée en Angleterre six mois après sa formation, puis retourne en 2001 en Afrique du Sud pour répéter le spectacle Carmen, devenu un long métrage de cinéma. Carmen est tourné en cinq semaines, en avril et mai 2004, dans un township de 500 000 personnes, pour la plupart très démunies. Outre les membres de la troupe, plus d'un millier d'habitants des townships participent au tournage.

    La genèse du projet

    Mark Dornford-May (dont Carmen est le premier long métrage) revient sur la genèse du projet : "J'avais une idée claire de la façon dont l'objet théâtral pouvait être traduit en oeuvre cinématographique. Je connaissais le quartier de Khayelitsha. Je savais où l'on pouvait filmer. J'ai jeté quelques idées sur le papier, puis j'en ai parlé à Dick Enthoven, de Spier Films, qui a convenu que Carmen devait être notre premier film (...) C'était un gros travail. Nous nous apprêtions à transposer un grand opéra dans une culture, une langue [tout le film est parlé et chanté dans la langue Xhosa, une première] et un medium différents. La manière dont cette adaptation fonctionne s'avère pourtant être l'un des points forts du film. Ce dont je suis particulièrement fier, c'est que nous avons fait un film qui n'est pas réellement un opéra. Il dépasse les idées et conventions généralement admises pour un film-opéra. La Compagnie dégage tant de sincérité et de vérité qu'il ne ressemble à aucun de ces films-opéra grandioses, aux décors et aux costumes magnificents..."

    Actrices et coscénaristes

    L'interprète du rôle-titre, Pauline Malefane, chanteuse lyrique (et elle-même originaire de Khayelitsha) ainsi que la comédienne Andiswa Kedama, ont co-écrit le scénario du film avec le cinéaste.

    Carmen au cinéma

    Nombreuses furent les adaptations cinématographiques de Carmen. De grands réalisateurs, de toutes les époques et de toutes les nationalités, ont déjà porté à l'écran la nouvelle de Prosper Mérimée, publiée en 1845, et qui donna lieu à un opéra de Georges Bizet créé en 1875. A l'époque du muet, Cecil B. DeMille et Raoul Walsh signent chacun une version en 1915 (Walsh en réalisera une seconde, intitulée The Loves of Carmen, en 1927), Ernst Lubitsch propose la sienne en 1918. En France, Jacques Feyder tourne son Carmen en 1925. A l'époque du parlant, signalons les films de Christian-Jaque (1945), Charles Vidor (Les Amours de Carmen avec Rita Hayworth en 1948). Plus près de nous, l'Espagnol Carlos Saura livre une Carmen flamenca en 1983, et l'Italien Francesco Rosi un film à grand spectacle en 1984. La même année sortait en salles un film inspiré de manière plus lointaine de ce mythe, Prénom Carmen de Godard. Il faut bien sûr évoquer également la Carmen Jones d'Otto Preminger qui, en 1954, met en scène des Noirs américains (le film fut invisible en France pendant plus de vingt-cinq ans en raison de l'opposition des ayants-droit de Bizet...). Notons enfin que ce Carmen tourné en 2004 n'est pas la première transposition de l'oeuvre en Afrique : le Sénégalais Joseph Gaï Ramaka a réalisé Karmen Geï en 2001.

    En liberté

    Le chef-op' Giulio Biccari revient sur le défi qu'a constitué pour lui ce tournage, le plus souvent en décors naturels : "J'arrivais aux répétitions avec des suggestions d'angles et de placements de caméra pour Mark, mais dès que nous avons commencé à tourner, j'ai vite compris que ce n'était pas ce que nous pouvions imposer au film. Nous avons alors opté pour un style presque documentaire, avec beaucoup de caméra portée, la liberté pour les acteurs de faire ce qu'ils voulaient, sans contraintes techniques. Ce qui fait de la caméra un observateur plus qu'un instigateur. Je me souviens de Mark expliquant aux acteurs la différence entre la scène et le film. Leur instinct les poussait à jouer pour un public. Maintenant, ils devaient rendre tout cela réel dans un médium différent. J'étais époustouflé par leurs performances (...) Ils ne s'étaient encore jamais retrouvés devant une caméra, et pourtant, après être passés aux costumes, ils arrivaient sur le tournage, une pièce pleine de techniciens, de lumières, de décors et de machineries, et cela ne semblait même pas les intimider."

    Ethnopéra

    A propos de la dimension à la fois documentaire et lyrique du film, Giulio Biccari note : "Dans le film, il n'y a pas de corrida mais Lulamile Nkomo tue un taureau pour une cérémonie traditionnelle. J'ai filmé beaucoup de sacrifices pour des documentaires au Mozambique, en Angola et en Afrique du Sud. Lorsque j'ai regardé les rushes que nous avons tournés pour Carmen, j'ai soudainement réalisé que pour la première fois, j'utilisais ce qui semblait être des images ethnographiques réelles dans un contexte dramaturgique. Et c'était ironique de penser que ces images traditionnelles s'intègrent aussi parfaitement dans un opéra qui est la forme dramatique la plus stylisée."

    Portée musicale... et politique

    Charles Hazlewood, le directeur musical, évoque l'enregistrement de la musique avec un orchestre sud-africain spécialement formé pour l'occasion : "Comme nous ne trouvions pas de studio d'enregistrement adéquat, nous avons décidé de transformer nos locaux de répétition, le Hangar. Afin d'obtenir un son optimal, nous avons placé des bottes de foin sur le toit, afin de l'isoler des bruits d'avions. Nous avons construit d'énormes volets acoustiques –des structures de bois recouverts d'épaisseurs de laine absorbante - afin d'absorber le vide. Nous avons fini par obtenir un studio d'enregistrement adéquate. Je suis heureux que nous ayons pu mixer quelques chants Sud Africain traditionnels avec la musique de Bizet. Parfois avec une grande harmonie, parfois de manière discordante, pour créer une dissonance dérangeante. Lors du tournage, nous avons diffusé le son au moyen de puissants amplificateurs, pour imprégner les chanteurs de l'ambiance, en vu de la représentation. Cela a évidemment attiré la foule. Bizet retentissait à plein volume au beau milieu de Khayelitsha ! Si vous aviez pu voir tous ces gens réagir d'abord à la musique, puis s'apercevoir que le texte était en Xhosa ! Ils prenaient alors conscience de la portée de ce film."

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