Avis sur 79 printemps

Le film propose de suivre la vie d'Hô Chi Minh (type qui par ses combats m'est infiniment sympathique) au travers d'images d'archives montées dans l'ordre chronologique. Alors le film est très court et pourtant il arrive à faire la part belle à la contemplation, à la poésie et tout ceci au travers d'images d'archives. Je pensais qu'à part Marker personne ne pouvait le faire.
Bon là contrairement à Marker le but n'est pas de faire réfléchir, c'est clairement un film pro Hô Chi Minh et les anticommunistes risquent de ne pas aimer le message du film.
Mais on ne peut nier une maîtrise du montage, des musiques superbes et lancinantes qui viennent accompagner le film, le sublimer.
On se fait donc un plaisir à suivre le destin de cet homme.
Le reproche que je pourrai faire au film serait limite d'être trop beau par moment. Montrer des photos d'archives d'enfants torturés, le tout sans connivence avec le spectateur (pas de petite musique de merde pour faire chialer), mais malgré tout une volonté de marquer, alors il va jouer avec des zooms et malheureusement je trouve que ça fonctionne, mais ça tue la sobriété du dispositif. Et je pense que lorsqu'on a ce genre d'images il faut les traiter de la façon la plus sobre possible.
Mais ça reste un beau film.

J'avais découvert ce film en voyant quelques extraits en cours dans un recyclage de l'analyse (comparée avec FullMetal Jacket) de Godard - très intéressante au demeurant. J'avais adoré le peu que j'en avais vu et puis enfin au bout de je ne sais combien de temps je me suis décider à le voir en entier. Et oui c'est du bon, voire du très très bon. Le film est bourré d'idées de montage et d'une utilisation de la musique à couper le souffle. Je ne connais pas du tout le personnage d'Ho Chi Minh du coup je peux pas vraiment me prononcer sur le discours du film mais je dois avouer que cinématographiquement ça dépote. Tout le passage avec le montage, les images d'archive abîmées, où on voit la pellicule déjà la première fois que je l'avais vu j'ai trouvé que c'était une des plus grandes trouvailles cinématographiques jamais faites pour illustrer la violence sans la montrer couplé d'une réflexion sur la matérialité du cinéma (c'était la première fois que je voyais un truc du genre) et puis la musique aussi, avec ce travail sur l'intra et l'extra-diégétique. On a le bruit des explosions qui vient se fondre avec celui des percussions, c'est d'une intensité folle. Bref, plein d'idées géniales. Du montage coup de poing, intelligent dans la perspective d'un Harun Farocki : plutôt suggérer la violence que de la montrer. C'est assez fort, même si au fond tout le film n'est pas génial et que la thématique ne m'a pas trop parlé