Avis sur Miracle au village

Preston Sturges est le cinéaste de génie le plus injustement oublié de tous les temps. C'est sans conteste un des plus brillants réalisateurs de comédies qui n'a rien à envier aux Lubitsch, Wilder ou Capra. Et ce n'est pas ce "Miracle au village" qui va me pousser à dire le contraire. Après le génial "Gouverneur malgré lui" (dont on retrouve ici les deux personnages principaux ce qui prouve qu'en politique la malhonnêteté ne peut que payer !!!), après le génial génial génial "Lady Eve", le génial génial "Les Voyages de Sullivan", le génial génial "The Palm Beach Story", et avant l'excellent excellent "Héros d'occasion" et le génial génial "Infidèlement vôtre", on a l'excellent excellent excellent "Miracle au village". Alors raconter l'histoire d'une jeune fille qui fait sauter par un militaire avec qui elle s'est mariée mais sans se souvenir de son identité et se retrouver enceinte, il faut le faire à une époque où la Censure était plus que rigide. Eh bien, Sturges l'a fait en jouant sur tous les paradoxes du Code Hays. Bien sûr, le côté critique habituel de son oeuvre de la Société est ici présent, égratignant bien l'Amérique puritaine. Eddie Bracken est attachant en amoureux transi, Betty Hutton réussit l'exploit de ne jamais être agaçante malgré un personnage qui a tout pour l'être mais au contraire toujours drôle, et William Demarest, à qui on devrait élever une statue, second rôle fétiche extraordinaire du réalisateur, est absolument hilarant en père protecteur ayant un bon fond, qui se veut autoritaire mais qui se prend surtout des gamelles. Le scénario est aux petites oignons, les dialogues finement ciselés, et je ne vous parle même pas de la fin... Moi avec tout cela, j'ai envie de voter Preston Sturges.

Complètement loufoque et déjanté, ce film de Preston Sturges a la capacité étonnante de faire bondir le spectateur de son siège quasiment à chaque scène.
Une jeune femme, sa sœur et son père policier : voilà le point de départ d'une intrigue complètement rocambolesque, absurde et surtout hilarante. Le père est un abruti qui se ridiculise à chaque occasion, et qui défend à sa fille d'aller au bal des soldats. Bien entendu, la fille en question arrive après un méchant subterfuge à passer la nuit à faire la fête... jusqu'aux noces, improvisées et vite oubliées dans la furie du moment, et une bonne dose d'alcool faisant perdre l'esprit et la mémoire. Mais tout s'enclenche dès cette soirée : mariée sans même savoir à qui, enceinte (c'est là le plus important), et devant rapidement trouver une solution et une justification pour son père. L'affaire atteindra même un écho national et international, mettant en fureur Hitler et Mussolini, bouleversant le monde politique, et tout cela avec un habile scénario complètement fantasque de Preston Sturges.
On retrouve le côté burlesque des films de Sturges : le père qui tombe par terre dès qu'il veut corriger sa fille, le fiancé qui bondit et chavire à la moindre nouvelle surprenante (il faut avouer que dans ce film, le moindre événement est sensationnel au plus haut point). Le spectateur est peut-être le plus secoué dans l'affaire, et sûrement après avoir perdu le fil de la cohérence, c'est en suivant le rythme endiablé que le mot "fin" apparaît à l'écran.

Une comédie sympathique mais qui dans la durée devient un peu une lourde.
Certaines scènes sont comiques et le jeune est assez drôle.