Leviathan c’est un film de monstres relativement classique, empruntant une partie de sa trame à quelques références SF et horreur de l’époque (tout le monde aura reconnu The Thing par exemple, mais on peut sans doute y voir un peu de Cronenberg et d’Abyss aussi), mais qui s’avère divertissant, emmené par une belle équipe d’acteur et par un Cosmatos plutôt bon artisan de série B.
Son métrage, à Cosmatos souffre clairement d’une partie exposition longue et peu digeste. Ça bavarde beaucoup, il y a peu d’action, la présentation est par ailleurs très didactique, et c’est trop long. On s’ennuie un peu, en attendant, en espérant même, que ça décolle enfin. Du coup, lorsque ça arrive, c’est plutôt une bonne surprise ! Le film devient alors rythmé, avec quelques bonnes scènes horrifiques, et s’en est même un peu trop rapide et brusque, une descente aux Enfers plus incisive aurait été appréciable. Cependant, ne boudons pas notre plaisir, Leviathan offre une seconde partie roublarde et violente, et même si on ne comprend pas tout sur les origines de la créature, tant pis, c’est plaisant !
Le casting est bon. Peter Weller est solide en leader, il est entouré par des figures récurrentes du cinéma de l’époque, comme Richard Crenna, Ernie Hudson, Daniel Stern, tous échappés de films cultes des années 80. Au final on se retrouve avec une équipe bien plaisante, avec certes des personnages relativement conventionnels, mais assez attachants, et les acteurs font le boulot, sans surjouer (un peu Daniel Stern mais il a un personnage qui s’y prête), et l’ordre des morts est un peu original.
Visuellement Leviathan a bénéficié d’un budget j’imagine correct, et on se retrouve du coup avec un film qui n’a pas mauvaise allure. Les effets spéciaux sont bons (certains font directement échos à The Thing), les décors très corrects, malgré des scènes sous-marines assez faibles et peu crédibles (on est censé être à 3500 mètres de profondeur, du coup on peine à y croire à l’écran !), et la mise en scène de Cosmatos, bien que purement technique, se montre assez efficace pour convaincre. Quelques attaques restent brouillonnes, mais dans l’ensemble, sans avoir le talent d’un Cameron ou d’un Carpenter, le réalisateur ne se débrouille pas mal. La musique reste décevante.
Pour conclure sur Leviathan ce n’est certes pas un grand film de monstre, et en tout cas il est inférieur aux films qu’il imite. Néanmoins, si l’on aime The Thing ou Abyss, pourquoi ne pas se lancer dans son visionnage. Parfois maladroit, ça reste un métrage assez propre, et les sujets qu’il aborde ne sont pas si fréquents que cela à l’écran. 3.