Avis sur Beau Fixe sur New York

"It's always fair weather" se distingue des comédies musicales habituelles par son ton mélancolique et ses références au film noir. En effet, l'idée de départ (trois soldats qui se retrouvent après dix ans de vie civile et qui n'ont plus rien à se dire) entraîne une certaine désillusion. Mais celle-ci est très vite dépassée par des numéros inventifs et dont la plupart sont hilarants. La performance de Gene Kelly en patins à roulettes est d'ailleurs un moment de cinéma inouï. Le film est véritablement réjouissant, avec sa critique virulente des médias et de la société de consommation. Il s'autorise même une intrigue de gangsters mais l'insère en déconstruisant progressivement les codes du film noir pour les attirer vers ceux de la comédie musicale. Le dernier film de la collaboration Donen-Kelly est donc survolté, d'une audace folle et aura à la fois respecté la tradition du genre tout en le renouvelant avec une note plus amère. Magnifique.

C'est ce film de Stanley Donen et Gene Kelly, sorti en 1955, qui constitue avec - "A Star Is Born", drame musical de George Cukor - le chant du cygne de la comèdie musicale! Amitiè, amour, chansons et chorègraphies extraordinaires s'allient dans un chef d'oeuvre peu connu du genre! Trois soldats dèmobilisès, trois grands copains, trois mousquetaires dècident de se donner rendez-vous , dix ans plus tard dans un bar! Mais les choses auront bien changè avec une amertume et une dèsillusion sans bornes! Cependant le trio Gene Kelly / Dan Dailey / Michael Kidd (associèe à la bombe Cyd Charisse) est inoubliable! Trois scènes du film sont même devenues mythiques : Une danse frènètique avec des couvercles de poubelle au pied, une Cyd Charisse à la silhouette magnifique qui met au pas des boxeurs dans un club de sport et un Gene Kelly heureux en patins à roulettes dans les rues de New York by night! Quel bonheur de se laisser transporter par la magie de ces acteurs d'antan...

"The time has come for parting". Il est temps de se quitter pour les trois amis et pour mieux se retrouver 10 ans plus tard. L'histoire est pas mal mais on ne voit pas beaucoup GK danser. Moins pétillant que ses autres films, cela reste un opus très sympa avec une très belle chorégraphie de Cyd Charisse à la boxe et des morceaux originaux comme celui en patins. Le summum pour la danse est quand même brigadoon, jamais inégalé.

Encore sous l’effet étourdissant et dévastateur de "Chantons Sous La Pluie", ce qui plaît d’entrée de jeu dans ce BEAU FIXE A NEW YORK, c’est bien sûr le sourire irrésistible ainsi que la nonchalance euphorique - et euphorisante - de Gene Kelly, qui agit toujours aussi efficacement, mais également les chorégraphies, pour la plupart toujours aussi diablement entraînantes ! Pourtant, cette nouvelle collaboration Stanley Donen/Gene Kelly déçoit lourdement… La faute sans doute à un scénario parfois convenu mais surtout faussement décomplexé, pourvu d’une intrigue sans grande originalité ni intérêt, ainsi que de chansons aux paroles bien peu originales, mises en scène dans des numéros musicaux tout aussi décevants, qui font souligner une complicité assez inégale entre les acteurs. Cette déception est d’autant plus navrante que BEAU FIXE SUR NEW YORK contient d’authentiques séquences d’anthologie (le patinage à roulettes de Gene Kelly dans les rues de New York, la chanson Klenzrite©, la danse Klenzrite©), quelques répliques très très savoureuses, et quelques séduisantes chansons (celles de Dolores Gray principalement, dont ‘Thanks A Lot But No Thanks’) ; des instants malheureusement trop rares sur l’ensemble. BEAU FIXE SUR NEW YORK ne déclenche pas l'enthousiasme attendu.

septiemeartetdemi.com - La contextualisation de ce film est importante : dernière grosse production musicale de la MGM, It's always fair weather (c'est son titre anglais) a souffert d'une promotion moindre qu'à l'accoutumée, au point qu'elle a été un échec commercial cité rétrospectivement comme une preuve du délitement du genre à partir de 1955. La part de vrai dans tout cela restera mystérieuse et interprétable, au contraire de l'idée dont le film est tiré : c'est Gene Kelly qui est pour bonne part à l'origine du projet. De toute évidence, il a été écouté, moyennant une conciliation épatante des arts de l'image et de la danse. En plus de cela, c'est une critique acerbe et étendue de la télévision : publicité, intérêt, combines, hypocrisie, sens du show business... Tout passe dans la moulinette d'une pamphlétisation éclatante.

Le scénario a ses faiblesses : ici on aurait aimé plus d'historique, là plus d'attente, là plus de rebondissements dans la dégringolade vers la conclusion. Comme si le script s'agissait d'un papier futile alors qu'on a l'opportunité de s'exprimer... quoique pas trop sur des sentiments plus forts que l'amitié. Bref, une oeuvre qui aurait mérité plus de développement et de soins à tous les stades de  sa production, mais qui au moins ne va jamais trop loin.

Dernière collaboration du superbe duo Stanley Donen-Gene Kelly, "Beau Fixe sur New York" n'est peut-être pas un chef d'oeuvre comme "Chantons sous la pluie" ou "Un Jour à New York", lui manquant peut-être une petite touche de magie contrairement à ces deux classiques, mais niveau comédie musicale c'est du lourd. La rencontre dix ans après où les trois amis livrent chacun intérieurement leurs impressions sur "Le Beau Danube Bleu", Cyd Charisse qui n'a jamais été aussi éblouissante que lors du numéro dans la salle de boxe et Gene Kelly dansant et chantant en patin à roulettes dans les rues de New York, rien que cela justifie largement le détour. Quand à la satire féroce envers la télévision sur la fin, qui était déjà là que pour donner du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola, elle ajoute grandement au plaisir d'un film qui en donne beaucoup.

A l'origine, Betty Comden et Adolph Green conçurent ce musical comme une suite de On the town. Gene Kelly pensait même reprendre les mêmes acteurs. Mais Frank Sinatra n'était pas disponible et six ans s'étaient écoulés avec comme conséquence un sujet nettement plus grave et amer, masqué par de brillantes séquences (comme celle de Gene Kelly sur patins à roulette) et l'habituel happy end du genre à l'époque. Cette dualité entre la forme très brillante et le fond très amer et réaliste peut apporter selon les goûts et conceptions de chacun soit une distorsion soit une dimension supplémentaire comme le dilemme rêve - réalité cher à Minnelli. En ce sens, et malgré toutes ses qualités, It's Allways Fair Weather reste très en dessous des oeuvres majeures de ce dernier (The Bandwagon, Brigadoon). Il marque néanmoins la naissance du drame musical qui sera illustré brillamment par la suite par Robert Wise et Bob Fosse. Donc encore un film important, comme le fut On the Town en son temps.

Un film vraiment émouvant, beau, de par son caractère doux-amer, beaucoup moins optimiste que la grande majorité des comédies musicales. Les chansons de Comden et Green sont fabuleuses et que dire des chorégraphies (signées Gene!): le trio hilarants sur des couvercles de poubelles, le numéro de Gene sur patins à roulettes (I like myself, excellente chanson), Cyd Charisse admirée par un groupe de boxers... et je crois me souvenir d'un numéro très drôle de Dan Dailey (ça fait une eternité que je ne l'ai pas vu !).
Il y a aussi une scène particulièrement drôle, où les trois amis mangent ensemble et n'ont rien à se dire. Ils se mettent alors à chanter chacun dans leur tête sur l'air du célèbre Danube bleu ce qu'ils pensent de leurs compères. Hilarant!
Le scénario est vraiment intelligent, sensible, émouvant car muni d'une pointe de fatalisme très réaliste sur la toute relativité des amitiés dites éternelles. Ce n'est pas un film triste pour autant, mais il laisse une impression mitigée, je trouve, malgré le happy end (tout le monde rentre chez soi avec la femme de sa vie). Il est souvent très drôle: la satire des émissions télés qui exploitent le moindre filon un peu intéressant pour faire de l'audimat, les personnages souvent ridicules car persuadés d'avoir la vie idéale, tout en cherchant autre chose (pas très clair...).
Voilà, pour moi ce film est un chef-d'oeuvre.

Une époustouflante comédie musicale! Les numéros sont vraiment formidables et l'histoire, nostalgique et émouvante, nous met vraiment dans tous nos états. La société va mal, autant le dire en musique! C'est ce qui fait la grande force des films de Stanley Donen, qui nous montre ici à nouveau l'étendue de son talent et de son intelligence. Enfin, Cyd Charisse et Gene Kelly forment un merveilleux duo. Grandiose!

Les années 50 ont été la transition d'une époque de guerres, de nationalismes, de totalitarsme et de pauvreté vers une autre qui promettait une meilleure vie. La comédie musicale reflète ce rêve qui se concrétise grâce à la magie de la musique avec de beaux personnages sur le grand écran. En 1955, le réalisateur et l'acteur Gene Kelly , dans sa dernière collaboration avec Stanley a créé ce chef d'oeuvre qui met en évidence les attentes de l'homme de cette épopque. La musique coëxiste harmonieusement avec la dance synchronisée de ses personnages, alors que les images conduisent le spectateur vers une reflexion sur la nature de cette oeuvre qui dépasse les limites d'une simple comédie musicale. S'agit-il d'un drame? La réponse est bien évidente puisque les trois personnages sont dans une situation inconfortable. La mise en cause d'un sentiment noble et plus précisément de l'amitié reflète l'individualisme que nos sociétés modernes imposent et tendent à éliminer nos personnalités. Les trois amis ressentent une douleur profonde lorsque ils découvrent que leur amitié est impossible, mais leur lutte intérieure aboutit au triomphe de ce sentiment qui ne meurt pas. Un grand nombre de critiques peuvent mettre ne cause ce "Happy end" mais jusqu'à quand doit-on assister au fatalisme du cinéma européen? Doit-on admettre l'omnipuissance du mal? Ce bon dénouement du film donne un message au spectateur, un espoir qui peut être créé grâce à la lutte de l'homme contre ses propres faiblesses et contre le dirigisme de la société de consommation.
A notre avis, le film Beau fixe sur New York constitue une référence pour la comédie musicale dont son retour peut créer un bon critère pour évaluer le cinéma du XXIe siècle.