Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Dany Boon a choisi d'adapter sa propre pièce La Vie de chantier qu'il avait écrite et mise en scène en 2003. Seul acteur à la fois présent dans le spectacle d'origine et dans le film : Zinedine Soualem.
A l'origine, La Vie de chantier était un scénario que Dany Boon avait écrit pour le cinéma. L'ayant proposé à Claude Berri pour qu'il le produise, celui-ci n'avait pas donné suite. "Finalement, explique le cinéaste-comédien, parce qu'il produisait un film dans lequel on me proposait un rôle, il est venu voir la pièce et là, il a ri tout du long. A la fin de la représentation, Claude est entré dans ma loge et m'a dit : "C'est formidable, il faut en faire un film !".
La Maison du bonheur donne à Dany Boon l'occasion de retrouver Michèle Laroque, sa partenaire de jeu dans Pédale dure. Celle-ci a accepté de tourner sous sa direction à la condition que son personnage soit plus moderne et moins snob que celui de la pièce. Dany Boon n'a pas tardé à lui donner raison.
Pour Michèle Laroque, "Dany Boon est d'abord un comédien qui aime les comédiens et qui a envie de voir ceux qui l'entourent au mieux de ce qu'ils sont. En ayant confiance en eux – c'est très agréable de sentir ça chez un réalisateur – en étant très client de votre travail. Et puis comme il veut retrouver ce qu'il a écrit, son humour mine de rien, il nous a dirigé très précisément, mais de manière naturelle. Ça se faisait facilement, aisément, et nous étions au mieux de nos possibilités. Je l'ai senti. Et puis c'est quelqu'un qui a une énergie extraordinaire et qui est travailleur. Quand il arrive sur le plateau, il sait exactement ce qu'il veut faire. Il est extrêmement rigoureux, pour nous comme pour lui."
Pour Daniel Prévost, "jouer avec Dany Boon, c'est comme faire une partie de ping-pong ou de tennis. Dany a toutes les nuances d'un grand comédien. Je suis ravi qu'il ait eu cette nomination aux César pour Joyeux Noël. Ça lui donne une consistance supplémentaire face au public... et à la profession."
Dany Boon a casté tous les rôles. "Même pour le personnage qui part à la retraite et qui fait une crise cardiaque, s'en amuse l'acteur-cinéaste. J'avais un DVD de comédiens qui s'attrapent le bras gauche et qui tombent !"
Pour Dany Boon, "être réalisateur c'est subir chaque jour une centaine de contrariétés par rapport à ce qu'on a imaginé en écrivant. Et toutes ces petites décisions que l'on prend au cours de la journée finissent par donner la couleur et le ton du film. Psychologiquement, c'est éprouvant. Il faut être fort. Au début, j'étais tellement craintif que je me couvrais sous tous les angles. Voir les rushes - en groupe, dans une salle de cinéma et non pas en DVD chacun pour soi - m'a rassuré. Les premiers temps, il y avait quatre heures de rushes, puis on est descendu à un timing normal parce que je devenais plus précis."