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    La Madriguera
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    Pascal
    Pascal

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    3,0
    Publiée le 25 mai 2022
    On sait que la série de neuf films, réalisé par Carlos Saura avec l'interprétation de sa compagne d'alors Géraldine Chaplin ( fille de charlie Chaplin) constitue une partie clef de la filmographie du grand réalisateur espagnol.

    " la madriguera" ( terrier en espagnol- en français le film est sous titré la tanière, ce qui ne rend pas compte de l'animal auquel Saura compare l'Homme, c'est à dire au lapin et non au loup)est réalisé en 1969 trois ans avant "Anna et les loups ".

    Notons que dans " la chasse" film antérieur de Saura, la chasse en question était une chasse aux lapins, animal dont la symbolique n'a rien à voir avec celle du loup et qui rend compte de l'insistance du réalisateur avec cette métaphore pour évoquer certains humains.

    Jamais considéré comme un opus majeur de Saura, " la madriguera" est pourtant loin d'être inintéressant, même si il demande une participation interprétative du spectateur.

    Un couple de jeune bourgeois espagnol sans enfant vit confortablement dans une maison spacieuse à l'architecture avant-gardiste. Mais sous une apparence lénifiante, le couple n'est pas au mieux.

    Saura construit sa narration et son décryptage de l'inconscient en utilisant l'architecture des lieux. Le sous sol fera office de représentation de l'inconscient. Chaque scène qui s'y passe est en fait une illustration des souvenirs, des arrières pensées des deux personnages principaux.

    La transition entre les scènes qui traduisent la réalité et celles ou les personnages basculent dans leurs pensées et leur arrière-pensées est souvent effectuée par un plan sur une télévision allumée mais où l'écran reste vide.

    L'Espagne est au moment où le film est réalisé toujours sous la dictature franquiste et Saura aborde ici une réflexion sur la bourgeoisie (qui n'a pas laissé Chabrol indifferent dans son oeuvre personnelle), le couple, l'éducation des enfants, la religion.

    Réflexion acide qui montre le peu de crédit qu'accorde Saura à toutes ces figures tutélaires de la société espagnole et même au delà de cette seule dernière.

    En choisissant un acteur suédois ( surtout célèbre dans son pays, même s'il avait obtenu un prix d'interprétation à Cannes trois ans plus tôt : Pier Oscarsson) pour interpréter le rôle du conjoint, Saura se place symboliquement sans doute, au vu du mode de traitement de son film, dans la direction de Bergman.

    " la madriguera" fait d'ailleurs penser parfois à " l'heure du loup" du réalisateur suédois.

    Pour la petite histoire, l'acteur suédois connaitra une fin tragique : il décèdera octogénaire dans un incendie de son logement suédois en compagnie de son épouse.
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