Horribilis : les secrets du tournage

Horribilis s'inscrit dans une tendance particulièrement gore et sadique du cinéma d'horreur qui s'est développée depuis 2004 avec le remake de Massacre à la tronçonneuse signé Marcus Nispel et a connu un bel essor avec l'éprouvant Hostel d'Eli Roth.

Le déjanté James Gunn, à qui l'on doit ce film, est un spécialiste du cinéma d'horreur. Tout droit sorti de l'écurie Troma, il a signé le scénario de la jouissive Armée des morts, mais aussi, chose originale, du plus familial Scooby-Doo.

Durant la phase d'écriture du scénario, James Gunn a puisé son inspiration dans le style visuel des films d'épouvante des années 80, "d'où ces flots de sang, cette horreur viscérale, cette débauche d'effets spéciaux déjantés avec un petit côté rétro et légèrement parodique".

Pour porter à l'écran son scénario, James Gunn s'est appuyé sur une large gamme d'effets spéciaux mécaniques et prosthétiques en profitant des avancées faites en ce domaine au cours des dernières années. La dimension tactile était en effet indispensable à la réussite de sa démarche.

Le cinéaste explique : "J'ai la nostalgie des effets prosthétiques d'antan, avec leur côté artisanal et brut de décoffrage. Depuis The Thing de John Carpenter, d'immenses progrès ont été accomplis. J'ai eu envie d'en faire profiter les spectateurs d'Horribilis et de les remettre en quelque sorte dans le bain."

Le principal "méchant" d'Horribilis, Grant Grant, subit au cours du film une transformation physique qui lui donne une apparence de plus en plus monstrueuse. Pour capter les diverses étapes de cette métamorphose, James Gunn et ses producteurs se tournèrent vers le vétéran Todd Masters, de Mastersfx, et son producteur effets spéciaux, Dan Rebert. Lauréat de l'Emmy pour sa contribution à la série macabre Six feet under, Todd Masters a travaillé sur des films comme Predator, Mortal Kombat et Freddy 5 : l'enfant du cauchemar ainsi que sur le feuilleton Les Contes de la Crypte.

Le rôle de Grant Grant dans Horribilis s'est avéré exténuant pour son interprète Michael Rooker. Celui-ci a dû endosser une lourde combinaison prosthétique trois jours de suite et rester totalement grimé durant une bonne partie du tournage. Formé aux arts martiaux et habitué à faire abstraction de la douleur, le comédien n'en dut pas moins se prêter à des séances de massage quotidiennes pour faire face à ce type d'épreuve physique.

Sous son apparence de film d'horreur gore, Horribilis s'avère également être... une histoire d'amour ! Comme l'explique son réalisateur James Gunn, "ce monstre, qui tue et mange sans complexe tout ce qui lui tombe sous la main, va endurer pour la première fois les affres de l'amour. Rien n'égale la solitude de celui qui voit son désir rejeté." Et Michael Rooker de surenchérir : "le monstre de Frankenstein était amoureux, lui aussi, et faisait tout pour protéger sa fiancée. Idem pour la créature du lac noir. Horribilis marque un retour à ces concepts : l'amour est indestructible, même lorsqu'une force extraterrestre s'empare de l'esprit humain."