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    La Lettre inachevée
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 803 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 février 2016
    J'ai regardé ça totalement par hasard sans savoir de quoi ça pouvait bien parler... et que j'avais déjà vu un autre film du réalisateur... et je me disais quand même la mise en scène ressemble un peu à celle de Soy Cuba... Je trouve ça absolument fabuleux... Cette manière de composer des plans séquences qui passent de la joie au drame, où l'on suit un la petite troupe sans interruption, sans montage, que l'on passe du gros plan sur un personnage, du plan large montrant les trois avant de revenir sur des gros plans. C'est d'une fluidité et d'une beauté folle. Visuellement le film est juste magnifique, c'est vraiment tout ce que j'aime dans un beau noir et blanc.

    Surtout que l'histoire est réellement prenante, être un pionnier, chercher de l'or, ça me parle... descendre un fleuve glacé sur un radeau aussi... survivre face à la une nature hostile... je suis forcément à fond, surtout lorsque c'est traité comme ça, que l'on voit la beauté de la nature mais aussi sa dangerosité.

    Le fait d'avoir d'un groupe restreint permet que chaque personnage soit attachant, Kalatozov s'autorise à les filmer dans l'intimité du quotidien, dans les petits détails qui font tout, je pense à cette scène juste géniale où ils annoncent à la radio qu'ils ont trouvé des diamants, tout le monde quitte la tente sauf le couple et la fille continue à regarder son copain avant de lui toucher le front avec sa tasse. Je trouve ça juste génial, c'est dans ces détails que les personnages prennent vraiment toute leur importance.

    Je ne vois pas vraiment quoi reprocher à ce film, tout y est, la mise en scène réellement virtuose, l'utilisation de la musique et du silence, mais également celle du montage. Car si le film est construit le plus souvent en plans séquences, Kalatozov sait quand justement utiliser la force du montage pour faire ressentir la violence, l'intensité d'une situation ou bien un changement radical.

    C'est brillant...

    Et je regrette vraiment de ne pas avoir poursuivi la filmographie du réalisateur après avoir Soy Cuba que j'avais déjà vraiment adoré.

    Cependant une question me taraude, est-ce-que ce film est ou non de la propagande (à part le petit message au début). Parce que certes il y a quelques détails qui pourraient y faire penser, je pense au fait qu'on entende à la radio qu'on va tout faire pour les sauver... mais d'un autre côté le message est très froid, impersonnel (là où aux USA on aurait montré à quel point tout le monde fait tout pour les sauver quitte à sombrer dans le ridicule) alors c'est peut-être culturel je sais pas, mais on a quand même une belle petite troupe qui en prend plein la gueule, qui passe tout le film à douter malgré quelques moments d'espoirs...

    C'est peut-être plus ambigüe que ça.
    Mais c'est vraiment très bien quoi qu'il en soit, et ça m'a donné envie de parcourir la Sibérie.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    61 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2016
    Un groupe de 4 géologues sont expédiés en Sibérie afin de découvrir des filons de diamants. Au bout d'un certain temps (1ère partie), ils en trouveront. Mais le retour (2ème partie) s'avérera très périlleux, car ils devront affronter les forces de la nature : incendie, tempête et neige. Certains en périront.
    Beau film de Mikhail Kalatozov, dans lequel il semble se "lâcher" pour son goût d'une mise en scène très esthétique (et parfois trop). La photographie est sublime en qualité esthétique (gros plans, noir et blanc, cadre, profondeur etc), par contre la réalisation est d'un esthétisme souvent excessif car très répétitif (longue course dans les forêts, dans les incendies...) et cela nuit à l'émotion car artificiel. Le style devenant trop prioritaire, les personnages passent en second. Le retour durant lequel les explorateurs devront affronter les éléments paraît bien long, bien que toujours très bien filmé. La vraisemblance de ce retour semble également mise de côté.
    La richesse du film tient à son esthétisme plus que par son scénario qui pêche par simplisme et par invraisemblance, et par trop de lyrisme. (il y a parfois de mauvais raccords). Mais cela reste une belle oeuvre faite à l'honneur de l'URSS.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 avril 2022
    Une pure merveille ! Réalisé pile entre « Quand passent les cigognes » et « Soy Cuba », « La Lettre inachevée » est un mix entre ces deux films. Il combine le romantisme exacerbé du premier et la virtuosité de la caméra du second.

    Vraiment, les plans époustouflants ne font que s'enchaîner pendant 1h30, tous plus surprenants et audacieux les uns que les autres... L'ambition et la folie créatrice de Kalatozov et de son célèbre chef opérateur Ouroussevski sont sans limites !

    Le résultat est un film visuellement fiévreux, d'un lyrisme total, magnifiant la nature, dans sa toute puissance, et célébrant le courage des pionniers qui ont peu à peu découvert le territoire russe. C'est peu dire que je recommande ce film somptueux !
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 août 2020
    On ne voit jamais des films qui se passent en Russie. On voit des films russes ou soviétiques, mais les œuvres qui laissent la nature apposer sa signature sont plus rares. Peut-être était-ce dû au fait que le pays, grande puissance mondiale, ne voulait pas avouer se méconnaître et devoir s'appuyer sur des pionniers, ces camarades qui repoussent les limites de la connaissance de la forêt au cosmos. Ou peut-être était-ce maîtrisé et qu'il s'agit là d'un lambeau de propagande toujours à même de biaiser le spectateur contemporain.

    Envoyés sur le plateau de Sibérie, les découvreurs que l'on va suivre sont chargés de trouver les diamants qui permettront au pays de ne plus être dépendant des diamants étrangers. Obsédés par leur quête, ils ont aussi bien conscience d'être pris au piège de l'immensité.

    Accueillis par les inondations puis chassés par les incendies, bercés par un été trop court, les personnages se remettent en question au moment où leur patrie a le plus besoin d'eux. Difficile, en effet, de se laisser berner par l'illusion d'être un pionnier quand on n'a que trop conscience que la terre qu'on foule pourra demeurer inexplorée pendant cinq, dix, cent ans. Paradoxalement, le travail du bon camarade Kalatozov ÉTAIT de berner, pour le bien de la Mère Patrie. Génie propagandiste ou talent pour jongler entre le cahier des charges et l'art ? On ne le saura jamais.

    Contemplatif à juste dose, La lettre inachevée s'encombre un peu de sentiments tragiques qui auraient pu faire un peu de place à l'osmose de l'humain avec l'inconnu. Mais elle est bien là, entre ces plans forestiers sauvages dont Iñárritu a dû prendre de la graine pour The Revenant, et le courage borné puis désespéré de ses héros. La Russie, c'est tout et rien.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 393 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mars 2022
    Un groupe de quatre géologues, dont une femme, sont envoyés en Sibérie pour rechercher un gisement de diamants. L'expédition ne se passe pas du tout comme prévu. Réalisé après sa palme d'or obtenue avec "quand passent les cigognes " au festival de Cannes, Kalatozov réussi avec " la lettre inachevée " un film d'une grande splendeur visuelle au détriment du scénario et d'une recherche plus approfondie sur la psychologie des personnages. J'ai eu ainsi, le sentiment que Kalatozov aurait pu réaliser avec cette matière un chef-d'oeuvre, ce qui n'est pas, selon moi, le cas. Il est très vraisemblable que Kurosawa avait vu ce film, lorsqu'il réalisa en union soviétique son chef d'oeuvre qu'est "Dersou Ouzala" qui résout les défauts de "la lettre..". Le thème abordé ici, est celui de la confrontation de l'homme et la nature exposé par la notion du sublime ( petitesse et faiblesse de l'individu face à immensité et la puissance de la nature- les tableaux de Caspar
    Friedricht en sont l'image parfaite ). La réédition du film s'imposait.
    Benjamin A
    Benjamin A

    646 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 avril 2015
    Suite au brillant "Quand passent les cigognes", Mikhail Kalatozov se lance dans "La lettre inachevée" où il s'intéresse à une expédition de quatre géologues russe sur une terre désertique d'Asie à la recherche de richesses pouvant se trouvant dans son sol.

    Assez vite Mikhail Kalatozov met en place une atmosphère âpre et même quasi-mystique dès que la nature prend de plus en plus en place. Il s'intéresse d'abord à ce groupe d'explorateurs, les relations qu'ils auront et leur découverte avant que la nature prenne une place considérable dans l'histoire. Peu à peu le groupe doit faire face à ces éléments naturels et le film prend une tournure assez spectaculaire que Kalatozocv maîtrise à merveille. Brillant derrière la caméra, il capte de manière puissante la force de cette nature qui va mettre à mal l'expédition, sachant même donner une dimension lyrique à son oeuvre. Il s'appuie aussi sur des interprètes d'une grande justesse et notamment l'inoubliable Tatiana Samoilova

    Néanmoins j'ai eu l'impression que Mikhail Kalatozov se cachait derrière plusieurs effets, certes brillants, pour masquer les défaillances scénaristiques de son oeuvre. Les personnages ne sont guère étoffés et consistants et finalement, ils sont peu intéressants. De plus il délaisse plusieurs possibilités scénaristiques intéressantes pour ce concentrer sur cette lutte face à la nature et se fait parfois maladroit. Finalement l'ambiance n'est pas aussi angoissante que prévue mais on peut toujours admirer tout le génie de Mikhail Kalatozov et la puissance qu'il arrive à donner à certaines séquences... Et il faut vraiment reconnaître sa maîtrise pour capter les différents éléments naturels dangereux (feu, vent...) tout comme les longues étendues désertes.

    [Petite zone de spoilers]

    spoiler: Là où Mikhail Kalatozov commençait à aborder plusieurs thèmes intéressants, tout comme une relation entre deux des géologues il s'arrête pour se concentrer sur le déchainement naturel et laisse plusieurs pistes inexploitées. Malgré le récent dégel dans le septième art soviétique, j'ai ressenti un côté "propagande" avec la façon dont, de manière héroïque, les explorateurs sont (clairement) prêts à se sacrifier pour ramener les découvertes à l'état puissant où l'individualité ne doit pas exister.


    [Fin de la zone de spoilers]

    Si l'ensemble est assez décevant vu mon attente et son sujet, notamment à cause d'une écriture défaillante, je ne peux qu'être admiratif devant la maitrise technique de Mikhail Kalatozov et sa façon de réveiller les éléments naturels qui deviendront des obstacles à l'homme...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 090 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 novembre 2023
    "La lettre inachevée" de Mikhaïl Kalatozov sorti sur les écrans en 1959 est un peu le pendant soviétique du « Trésor de la Sierra Madre » (1948) de John Huston avec la montagne aride mexicaine cédant la place à la taïga sibérienne et surtout l’appât du gain causant la perte du trio de chercheurs d’or s’effaçant devant le patriotisme chevillé au corps de quatre géologues en charge de dénicher, dans un territoire encore vierge, de possibles mines de diamants destinées à soutenir la politique économique du régime communiste. Deux films naviguant certes dans les mêmes eaux mais diamétralement opposés dans leur dramaturgie et leur esthétique. Situé entre « Quand passent les cigognes » (1957), justement récompensé à Cannes pour donner une aura internationale à Kalatozov et « Soy Cuba » (1964), « La lettre inachevée » passe quelque peu inaperçu au sein d’une filmographie ramassée. Le film s’inscrit dans ce que l’on nommait à l’époque la « prose documentaire », genre mettant en valeur les exploits de glorieux aventuriers prêts à sacrifier leur vie pour participer à l’avènement d’un progrès validant un pouvoir autoritaire né de la violence révolutionnaire qui sans jamais l’avouer publiquement mène une course sans fin après sa légitimité . « La lettre inachevée » adapté d’une nouvelle du romancier Valeri Ossipov ayant fait ses gammes comme journaliste au sein de la très officielle Pravda, transcende sa feuille de route initiale par les volontés conjuguées de Mikhaïl Kalatozov et de son chef opérateur attitré Sergueï Ouroussevski qui en font une merveille esthétique, exposant de manière frontale tout autant que poétique et sensuelle le rapport de l’homme à la nature qui cherchant obstinément à la dominer sera toujours à la merci de sa rébellion. Le premier plan, montrant les quatre scientifiques courant après un hélicoptère dont on ne sait pas très bien s’il vient les récupérer ou s’il les dépose à leur point de départ, place d’emblée le spectateur face au terrible défi qu’ils auront à relever. On pressent alors que rien ne sera simple. La première partie s’insère pourtant dans le cadre idéal d’une expédition quasi bucolique réunissant un jeune couple de chercheurs moscovites où se niche la très charismatique Tatyana Samoylova, héroïne de « Quand passent les cigognes », un chef d’expédition expérimenté (Innokentiy Smoktunovsky) qui tentera tout au long de la mission de finir la lettre à son épouse racontant par le menu son quotidien et leur guide introverti et bourru (Evgueni Ourbanski) mais aussi très robuste et actif dans les travaux de terrassement. L’intrigue entrecoupée de plans magnifiques et parfois surprenants par leur audace esthétique suit tout d’abord le fil convenu d’une recherche infructueuse poussant l’équipe de l’enthousiasme initial au bord de l’épuisement et du désespoir jusqu'à l'euphorie d'une découverte inattendue récompensant tous les efforts consentis. spoiler: Mais comme si ce qui allait être arraché à Dame Nature avec la perspective de l’implantation d’une « Diamant City » si fortement fantasmée par les quatre chercheurs désormais pressés de regagner leur pénates, était un sacrilège insoutenable pour une terre jusqu’alors inviolée, les événements vont s’inverser offrant une seconde partie dramatique remettant l’homme à sa juste place face à ce qui sera toujours plus grand que lui
    . Un film écologique avant l’heure de la part d’un réalisateur aux ordres qui avait sans doute pris quelques risques en n’observant pas à la lettre des consignes normalement bien comprises. Que ceux qui ne connaissent pas ce film se précipitent pour lire cette « Lettre inachevée » émouvante et de toute beauté.
    Loïck G.
    Loïck G.

    282 abonnés 1 628 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 avril 2022
    60 ans, le film date et dans la lignée des oukases de l’époque, il glorifie à tout va l’héroïsme de ses personnages, magnifie une aventure qui malgré les épreuves réussira à sauver l’honneur du pays et l’objet de sa démarche. La recherche de zones diamantaires susceptibles de permettre une plus grande indépendance à l’économie soviétique. Quatre géologues s’y attèlent sans grand succès, jusqu’au jour de la découverte d’un échantillon potentiellement intéressant. Sur le point de rentrer à leur base , la forêt s’enflamme, la radio ne fonctionne plus, la mission est perdue. Le début d’un chemin de croix sur lequel l’expressionisme est poussé à son paroxysme. C’est assez fastidieux. La maitrise technique de Mikhail Kalatozov, ses effets de caméra, sa visée expérimentale s’inscrivent aujourd’hui dans le registre de l’Histoire du cinéma. Mais pas de quoi en faire l’épopée que l’on tente de nous resservir. AVIS BONUS Eugénie Zvonkine, enseignante-chercheuse en cinéma raconte très bien l’histoire du film et ce que l’on pouvait en attendre à l’époque
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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