Mon compte
    La voie lactée
    Note moyenne
    3,2
    134 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur La voie lactée ?

    22 critiques spectateurs

    5
    2 critiques
    4
    9 critiques
    3
    5 critiques
    2
    3 critiques
    1
    3 critiques
    0
    0 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 mai 2013
    L'Humanité Dimanche évoquait lors de sa sortie en salle un film "classique par sa forme, baroque par son esprit". Analyse pertinente pour un road-movie qui nécessite de bonnes connaissances théologiques de la part du spectateur au risque d'être complétement largué. Et même avec un tel bagage, "la Voie Lactée" fait montre d'un symbolisme si équivoque qu'il est difficile d'en livrer une interprétation qui tient la route. L'intrigue est la suivante : deux vagabonds partent pour Saint-Jacques-de-Compostelle motivés, non par la foi, mais par l'appât du gain (si si) ; au cours de leur périple, ils traverseront les époques et feront de drôles de rencontres -dont Jésus himself. A l'image des personnages débattant du dogme catholique tout au long de ce pèlerinage surréaliste, on ne cesse de s'interroger, de chercher ce qu'a bien pu nous signifier Buñuel. Au final, on ne comprend pas grand-chose sans pour autant s'ennuyer tant un étrange charme opère. "La Voie Lactée" est en avant tout un film sur la vérité et sur sa quête. C'est elle qui fait tourner le monde et s'écharper les hommes, nous suggère Buñuel. Contrairement à ce qui est avancé la plupart du temps, en aucun cas l'on n'assiste à une parodie voire une diatribe de la religion. Seul le clergé est mis à mal, à la différence du Christ qui, par un contraste saisissant, est montré jovial, prêchant quasi rigolard au milieu de ses disciples. Apparaissant ça et là, il est totalement étranger aux querelles qui assez ironiquement portent sur des sujets absents de son enseignement. Buñuel fait sienne la thèse qui fut celle d'un Nietszche ou d'un Renan selon laquelle l'Eglise n'a fait que dévoyer pendant 2000 ans le message originellement bon du Fils de l'Homme. Le périple s'achève sur sa célèbre parole "Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive", en guise de clé de compréhension. Parole prophétique à coup sûr après une heure quarante-sept de conflits verbaux et physiques. Long-métrage métaphysique, à la fois froid, rigoureux -comme un janséniste- et absurde, "la Voie Lactée" est une oeuvre foncièrement imperméable mais fascinante. Pas un chef d'oeuvre, à cause d'une mise en scène se contentant du minimum syndical, mais un objet cinématrophique ô combien intriguant.
    cylon86
    cylon86

    2 252 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 septembre 2017
    Luis Bunuel, qui n'a jamais manqué de s'attaquer à l'Eglise, entreprend ici avec son co-scénariste Jean-Claude Carrière de mettre en scène certaines hérésies catholiques à travers ce road-movie improbable où deux mendiants sur la route de Saint jacques de Compostelle vont de rencontres étranges en rencontres étranges. Curé fou, apparition de la Vierge Marie, bref monologue du marquis de Sade, débats sur la nature du Christ, accident de voiture, Bunuel fait de son film un fourre-tout assez inégal même s'il reste cohérent dans son propos, toujours aussi vigoureux et anti-clérical. Le problème est non pas son intelligence et sa virulence mais bien sa façon de filmer dans un formalisme assez classique une suite de scènes parfois savoureuses mais souvent inégales. Reste bien évidemment de sacrés moments dont on ne comprendra pas tout mais qui permettent à un joli casting (François Maistre, Paul Frankeur, Laurent Terzieff, Julien Guiomar, Edith Scob, Delphine Seyrig, Jean Piat) de nous régaler.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juillet 2023
    Deux mendiants, Pierre (Paul Frankeur) et Jean (Laurent Terzieff), marchent de Paris à Compostelle, moins par dévotion religieuse, même si en chemin Pierre s’avère croyant, que pour demander l’aumône des pèlerins. En chemin, ils font une série de rencontres, délicieusement anachroniques, avec tout ce que la catholicisme a connu, pendant deux millénaires, d’hérétiques et de dogmatiques.

    "La Voie lactée" est la deuxième collaboration entre Luis Buñuel et Jean-Claude Carrère, après l’adaptation du "Journal d’une femme de chambre" de Mirbeau cinq ans plus tôt. C’est une œuvre qui rompt sciemment avec les règles usuelles de la fiction pour dresser un tableau complet de deux mille ans d’hérésies catholiques. L’ambition est immense, excessive. Le propos est savant, trop peut-être.

    Tout y passe : l’eucharistie, la Trinité, la transubstantation, la virginité de Marie, le libre-arbitre et le déterminisme… Chacune de ces questions est traitée dans des saynètes qui respectent scrupuleusement le texte des Évangiles ou des conciles (on découvre au passage un canon du concile de Braga de 561 qui condamne sans détour le végétarisme: «Si quelqu’un (…) regarde comme impures les viandes que Dieu a créées pour notre nourriture et qu’aussi il n’ose gouter des légumes mêmes cuits avec de la viande, qu’il soit anathème.») et qui convoquent le ban et l’arrière-ban de tout le cinéma français de l’époque : Michel Piccoli (en marquis de Sade), Jean Piat (en janséniste prêt à dégainer l’épée pour défendre sa foi), Delphine Seyrig, Alain Cuny, Edith Scob (en Vierge Marie), Julien Guiomar, Claude Cerval, Pierre Maguelon (mais si ! vous les connaissez ! allez regarder leurs photos !)…

    Buñuel était anticlérical. Mais "La Voie lactée" n’est pas un film blasphématoire. Ce n’est pas un film prosélyte pour autant même si Buñuel et Carrière y manifestent une curiosité respectueuse pour les mystères de la foi. Sa seule ligne, volontiers anarchiste, pétillante d’ironie malicieuse, est la récusation du dogmatisme et des arguments d’autorité et la dénonciation des crimes commis au nom de Dieu. Buñuel aurait dit de La Voie lactée : « Je voudrais qu’après avoir vu ce film, sept athées trouvent la foi et que sept croyants la perdent. »
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2018
    septiemeartetdemi.com - Après avoir touché à la religion dans ses premières années mexicaines, Buñuel vide de nouveau l'abcès de sa haine contre les dogmes, cette fois-ci en grande pompe. Il y a tout, mais avant tout, il y a le traitement, le magnifique traitement : La Voie lactée est une thèse et une antithèse à la fois, et c'est au spectateur de faire sa propre synthèse. Le réalisateur a rempli son œuvre de faits réels, tirant les quatre véritées des Écritures, pour présenter avec objectivité les faits et gestes des croyants et des incroyants. Le visionneur croyant ne pourra pas se piquer, parce qu'il est présenté dans l'histoire tel qu'il est vraiment. Le film n'est pas une parodie ni un pamphlet sauf pour qui veut y en voir un. Même chose pour l'incroyant qui se verra mis en images sans fausse note.

    Difficile de dire si l'effet produit était volontaire, mais si tel était le cas, ça ne s'est pas fait sans fausses notes, puisque certains moments sont la négation de cette vocation apparente, comme la scène magnifique du curé dans le déni d'avoir changé d'avis sur la transsubstantiation. Cela reste un film anticlérical au possible. Mais malgré ces doutes sur la volonté créative, c'est ainsi que le spectateur, qui qu'il soit, sera généralement satisfait d'avoir vu cette œuvre qui, croit-il, lui donne raison, et il sera content d'avoir vu son opinion confortée.

    Il ne pouvait y avoir plus élégante manière de confronter les gens à leur pensée. De plus, Buñuel est clairement en terrain familier, ainsi que le prouve la concordance extraordinaire de son style confus et onirique avec l'abstrusité de son mirifique propos. Cela n'a plus d'importance de ne pas être sûr de comprendre la scène, du moment qu'on l'écoute.
    Kubrock68
    Kubrock68

    33 abonnés 1 209 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 février 2019
    Deux hommes partent en pèlerinage pour Saint-Jacques de Compostelle. On passe évidemment avec Bunuel et Carrière des moments dans le surréalisme, la provocation, le sérieux absolu des références historiques. Si on se laisse aller sans préjugés c'est vraiment très plaisant. Qui fait des films comme cela aujourdhui ? Comment ne pas rire avec un homme (Bunuel) qui disait : "Je ne suis pas croyant, grâce à Dieu".
    haciol
    haciol

    7 abonnés 264 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 juin 2009
    J'ai vraiment pas accroché à ce film long et ennuyeux, vraiment dispensable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 août 2008
    Bunuel réalise un road movie empli de métaphysique. Se servant du périple de deux vagabonds pour Saint-Jacques de Compostelle, le cinéaste délivre une réflexion sur l'importance du religieux dans la société mais aussi sa nature ambiguë et contradictoire. A travers une description iconoclaste et poétique des ces deux individus, le récit se constitue d'une suite de séquences en apparence très différentes, toutes reliées par un traitement soutenu du décalage, frôlant parfois le surréalisme. On traverse ces séquences brillamment reliées entre elles par l'anticléricalisme violent et romantique de l'auteur. Agressive, sa mise en scène n'en sort que renforcée et permet de dépasser le didactisme pesant pour devenir un véritable parcours initiatique, tant pour les personnages que le spectateur. La longue route qui sépare Paris de la ville espagnole est également présentée par Bunuel comme un conte atemporel, mélangeant la temporalité, permettant de très belles séquences, constituées à la fois d'onirisme et d'ironie.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top