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    Vivre sa vie: Film en douze tableaux
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Vivre sa vie: Film en douze tableaux" et de son tournage !

    Prostitution, vaste métaphore sociétale

    Jean-Luc Godard avait déjà abordé le sujet de la prostitution dans son court-métrage Une femme coquette, tourné en 1955 à Genève. Ce thème devient récurrent dans la filmographie du cinéaste franco-suisse: après Vivre sa vie, Godard l'évoque de nouveau dans Masculin, féminin (1966), Deux ou trois choses que je sais d'elle (1966), La Chinoise (1967) ou encore dans Sauve qui peut (la vie) (1979). La prostitution fonctionne pour lui comme métaphore des rapports sociaux et professionnels. Il a d'ailleurs affirmé que les acteurs sont les prostitués des metteurs en scènes.

    "Où en est la prostitution?"

    Jean-Luc Godard a utilisé le livre-enquête Où en est... la prostitution ? du juge Marcel Sacotte et paru en 1959 comme source de référence première pour le scénario de Vivre sa vie. Plusieurs éléments du livre sont cités directement dans le film, concernant les rouages et mécanismes de ce réseau parallèle ainsi que le quotidien des travailleuses du sexe.

    Nouveau producteur

    Il s'agit du quatrième long-métrage de Jean-Luc Godard. Pour ses trois précédents films, c'est Georges de Beauregard qui en a assuré le financement. Vivre sa vie marque une nouvelle collaboration : Pierre Braunberger en est le producteur. Ce dernier avait déjà produit les courts-métrages de Godard.

    Nana ou le clin d'oeil à Zola

    Le personnage principal du film se nomme Nana. Jouée par Anna Karina, son prénom s'inspire du livre éponyme d'Emile Zola et porté à l'écran en 1926 par Jean Renoir sous le même titre. Il s'avère que le Nana de Renoir a été produit... par Pierre Braunberger ! En plus de ces clins d'œil, Jean-Luc Godard joue aussi sur l'effet anagramme de ce prénom : Nana, c'est aussi "Anna-gram", soit l'anagramme d'Anna.

    Karina et Godard en plein idylle

    Mariés dans la vie, Anna Karina et Jean-Luc Godard effectuent leur troisième collaboration ici . Les deux époux avaient déjà tourné ensemble Le Petit Soldat (1961) et Une Femme est une femme (1961).

    Film à tableaux

    Jean-Luc Godard souhaitait s'inspirer des Les 11 Fioretti de François d'Assise (1950) de Roberto Rossellini, film à sketchs. En définitif, il construira le scénario de Vivre sa vie en 12 tableaux, représentant 12 fragments de la vie d'une prostituée.

    Influences majeures

    Pour Vivre sa vie, Jean-Luc Godard fait appel à plusieurs sources d'influence : outre Roberto Rossellini, il utilise une construction narrative à la Bertolt Brecht avec des séquences musicales comme dans L'Opéra de quat'sous, ainsi que les conventions du film de série B (fusillades, réseau parallèle, bandes rivales...). Il a aussi fait appel à l'intellectuel Brice Parain pour jouer dans une séquence de 10 minutes. Parain et Anna Karina y échangent des propos de nature philosophique.

    En hommage au muet

    Jean-Luc Godard emprunte des codes du cinéma muet pour Vivre sa vie et plus spécifiquement les fameux cartons pour annoncer chaque séquence. D'autre part, Anna Karina est habillée, maquillée et coiffée comme Louise Brooks, une vedette du cinéma des années 1920. Cela ne plaît pas du tout à Karina qui s'est sentie enlaidie par son époux.

    Utilisation de l'oreillette

    Jean-Luc Godard a eu recours à des oreillettes sur le tournage du film. Dans plusieurs séquences, les acteurs étaient ainsi équipés d'écouteurs reliés directement à un micro. Godard pouvait ainsi leur glisser des instructions de jeu ou des répliques qu'ils devaient prononcer.

    Des maisons closes qui ferment l'accès

    Redoutant que les caméras n'éloignent les clients, aucune maison close ou hôtel de passe n'a accepté d'accueillir le tournage du film. Les scènes de prostitution ont donc été réalisées dans un modeste hôtel aux abords du pont d'Austerlitz.

    Cocteau, Bresson ou Dreyer ?

    Dans une séquence du film, Nana (Anna Karina) se rend au cinéma et assiste à la projection du Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer. Jean-Luc Godard a tout d'abord pensé à diffuser Le Testament d'Orphée (1959) de Jean Cocteau puis Pickpocket (id.) de Robert Bresson. Il a ensuite choisi Le Procès de Jeanne d'Arc (1962) du même Bresson avant de changer encore d'avis et d'utiliser finalement le film de Dreyer.

    Labarthe, l'ami des Cahiers

    Andre S. Labarthe joue dans Vivre sa vie pour faire plaisir à son ami Jean-Luc Godard. A cette époque, il venait lui aussi de quitter les Cahiers du Cinéma et préparait son vaste projet de documentaires intitulé Cinéastes de notre temps. Labarthe apparaît dans la séquence d'ouverture du film et n'est montré que de dos. Le spectateur ne verra donc pas son visage.

    Déboires pour Karina

    Sur le tournage de Vivre sa vie, Anna Karina tente de se suicider par absorption abusive de médicaments. Au moment où est réalisée la séquence finale, elle frôle de nouveau la mort en manquant de se faire écraser accidentellement par une voiture. Il s'en suit de nombreux retards de production.

    Coutard abandonne le navire

    Pris par un calendrier très chargé, Raoul Coutard doit abandonner Jean-Luc Godard pour aller tourner Vacances portugaises avec Pierre Kast. Charles L. Bitsch remplace alors Coutard et devient le nouveau chef opérateur du film.

    A couteaux tirés

    Déstabilisés par la situation, Pierre Braunberger et Godard se fâchent et ne s'adressent plus la parole. Godard retire alors le rôle d'Yvette, une prostituée et amie de Nana, à Gisèle Hauchecorne, la femme de Braunberger. Il l'attribue à Guylaine Schlumberger, l'épouse d'un autre producteur, Eric Schlumberger, connu pour être l'ennemi juré de Pierre Braunberger.

    Un film par amour

    Jean-Luc Godard affirme avoir réalisé Vivre sa vie pour sauver son mariage tourmenté avec Anna Karina. Il espérait ainsi que leur amour survivrait malgré les multiples soubresauts. Mais l'actrice n'a pas du tout apprécié le film sous sa forme finale.

    Venise et la récompense

    Vivre sa vie est projeté au Festival de Venise et y décroche deux prix: celui du jury et celui de la critique.

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