Derniers Avis sur Une Heure près de toi

Une bluette chantée élégante et spirituelle quoique légèrement ridicule dans son thème de marivaudage.
Les chansons sont si superficielles qu'elles glissent dans véritable intérêt.
Charmant sans plus.

Messieurs, depuis quand n'êtes-vous plus allè dans un parc, la nuit, avec votre femme ? La question mèrite d'être posèe par un Maurice Chevalier qui dèborde d'esprit! Sur un schèma dèfinitivement ètabli par "The Marriage Circle" (1924), Ernst Lubitsch dècide de remaker son propre film mais sous la forme d'une comèdie musicale très lègère! Ok l'histoire est surannèe mais bien mis en valeur par le couple mariè et heureux, Maurice Chevalier / Jeanette MacDonald, avec cette fameuse « touch » du rèalisateur (le discours du prèfet de police en ouverture, Chevalier qui s'adresse occasionnellement au public pour raconter son point de vue, les messes basses de MacDonald & Tobin...). Pas un chef d'oeuvre de Lubitsch qui dèpeint un monde rèvolu (les chansons sont de trop) mais ce classique oubliè renouvelle , grâce aux dialogues amusants et sophistiquès, le thème du marivaudage. « Fi donc » comme dirait Momo...

Ernst Lubitsch fait partie de ces cinéastes qui ont connu la transition du cinéma muet au cinéma parlant. Au début des années 30, il fait le choix de produire (puis réaliser) un remake d'un de ses propres longs métrages de son époque muette : "Comédiennes" (1924). Je souffre de l'absence de comparaison n'ayant pas vu la première version mais ce "One Hour with you" ne m'a guère convaincu. Ce n'est pas faute d'un excellent casting mais plutôt d'un scénario aux rebondissements prévisibles, pas aussi drôle qui aurait dû l'être et des passages musicaux inappropriés. Il est rare qu'une oeuvre de Lubitsch me déçoive mais personne n'est parfait.

A la base, le film, remake d'une comédie muette de Lubitsch, devait être tourné par George Cukor. Mais Lubitsch, producteur du film, décida de reprendre les rênes de la réalisation. D'ailleurs il n'y a pas de doute à voir "Une heure près de toi", c'est bien un film de Lubitsch. On y retrouve ses thématiques de prédilection: le désir, l'adultère et le mensonge dans le couple. Tout est d'ailleurs traité sur un ton badin et léger comme si rien de tout cela n'était très dramatique et au final, cela permet au cinéaste de poser des questions intelligentes sous le couvert d'une comédie musicale somme toute assez rafraîchissante. Il faut dire que tout le monde a l'air ravi d'être là. Le sourire de Maurice Chevalier rayonne à travers tout le film et ses échanges avec Jeanette MacDonald et Genevieve Tobin sont un régal. Certes, Lubitsch a été plus inspiré mais quoiqu'il fasse, il tire toujours le meilleur des situations dans lesquelles il met ses personnages à grand renfort de sous-entendus et livre donc une réjouissante petite comédie dont le piquant fonctionne encore beaucoup aujourd'hui.

1932, à l’aube du cinéma parlant, c’est à peine croyable de voir une telle réussite. Le théâtre filmé est plus que dépassé et les vaudevilles renvoyées au niveau des grivoiseries. Lubitsch avait déjà tout compris de ce nouvel art, il n’a pas hésité à y incorporer des chansons et des interpellations directes aux spectateurs. Tout était déjà là. Ce film est d’une grâce exceptionnelle tant au niveau du scénario qu’au niveau des interprètes qui n’en font jamais trop. Ils sont particulièrement brillants, Roland Young (professeur Olivier) et Charles Ruggles (Adolphe) composent un duo très équilibré sans se rencontrer… Ce choix fait partie des talents de Lubitsch en dehors de sa légèreté, de son raffinement et de ses trouvailles cinématographiques. Comment oublier le montage de la séquence finale entre André, Colette et Adolphe avec les assis/debout d’Adolphe ? Une heure prés de toi est un vrai petit bijou.

Un couple est soumis à la tentation dans un Paris du début du 20ieme siècle. Pour ceux qui arrivent à dépasser la forme (film en noir et blanc avec des scènes chantées), la patience est récompensée. Les rapports humains hommes-femmes ou sociaux mais surtout l'humour n'ont pas vieillis. On s'aperçoit du génie de Lubitsch il y a presque 100 ans. La légereté, la pertinence des scènes, celle du valet qui dit à son maître qu'il s'agit d'une soirée déguisée, ou celle du mari cocu qui demande à l'amant de sa femme de faire semblant d'avouer sont magistraux. Il est préférable de commencer avec un autre film de Lubitsch (Ninochka, sérénade à trois ou haute pègre) , mais celui-là est vraiment excellent.

Œuvre mineure et légère, elle n'en reste pas moins plaisante et élégante grâce aux talents conjugués de Lubitsch et de Jeanette McDonald qui font véritablement pétiller ce gentil marivaudage qui sait si bien relativiser les choses avec le sourire.

Peut-être un peu trop léger dans son propos et ses quiproquo, « Une heure près de toi » reste une comédie alerte et dotée d'un certain charme, où les chansons ont, certes, un peu vieilli, mais pouvant compter sur une certaine fraîcheur dans les dialogues et situations, le duo Maurice Chevalier - Jeanette MacDonald faisant le boulot avec enthousiasme, sans oublier plusieurs seconds rôles assez savoureux. Un Lubitsch mineur donc, mais agréable et, mine de rien, sachant se faire piquant, voire assez cynique derrière son aspect anodin et bon enfant : une jolie découverte.

Alors que le docteur André Bertier semble former un couple heureux avec sa femme Colette, il va voir arriver Mitzi, la meilleure amie de sa femme, et à partir de là, tout changera pour eux...

En voilà une comédie musicale fort charmante et sympathique ! Nouvelle adaptation du film "Comédiennes" mais sous forme musicale, "Une heure près de toi" était d'abord réalisé par George Cukor et produit par Ernst Lubitsch avant que ce dernier, insatisfait des méthodes et du résultat proposé par Cukor, en retourna une majeure partie.

Alors, si tout n'est pas parfait, à commencer par quelques légères baisses de rythmes en cours de récit, le charme prend le dessus et c'est un vrai plaisir que de suivre ces personnages, chantants pour exprimer leurs avis et émotions. Mis en scène avec tendresse et légèreté, on s'amuse à suivre cette Mitzi qui va venir chambouler la vie du couple, ainsi que tous les divers personnages tournants autour. L'histoire est bien écrite, proposant plusieurs rebondissements bien trouvés et bonnes idées, souvent bien mise en images et permettant à Lubitsch d'évoquer avec légèreté la vie de couple, l'infidélité, l'hypocrisie et les rapports humains. D'ailleurs, il ne tente jamais d'y introduire une dimension dramatique, préférant tout le long rester dans l'humour, le charme et le musical.

Côté musical, si c'est parfois un peu inégal, ça reste dans l'ensemble sympathique et Lubitsch regorge de bonnes idées à l'image du personnage de Bertier qui s'adresse régulièrement aux spectateurs, et dans l'ensemble, bénéficiant de savoureux dialogues. Mais si l'amusement est là, c'est qu'il est contagieux et notamment grâce aux acteurs qui semblent prendre un plaisir fou à tourner ce film, Maurice Chevalier et la belle Jeanette MacDonald en tête.

Se refusant d'y inclure toute dimension dramatique, Lubitsch met en scène ce bazar amoureux avec charme, humour, légèreté et musique, débordant de bonnes idées et vraiment plaisant à suivre, de quoi oublier très facilement ses légers petits défauts.

Une comédie romantique qui fonctionne bien grâce à Maurice Chevalier.

Pour avoir raffolé de la version muette de ce scénario intitulée "The Marriage Circle" ou "Comédiennes" en français, je suis entrée dans le film sur la pointe des pieds. C'est divertissant, les gags y fusent, toujours ces différences de classe sociale entre maîtres et serviteurs traitées avec dérision (le noeud de cravate, voir Monsieur en collant...). L'interprétation de Maurice Chevalier à la hauteur, sa manière de s'adresser directement au spectateur un plus certain, les chansons sous forme de dialogues entre homme et femme drôles, tendres, avec les sous-entendus comme autant de clins d'oeil en direction du public. Poussiéreuses en revanche les roucoulades de violon avant chaque apparition féminine d'autant que le jeu de l'actrice féminine principale versait aussi dans un sirop un peu indigeste. Certes bien ficelé pourtant, une position clairement exprimée envers l'adultère qui rend le propos plus abouti... Las, j'ai revisionné la "Mizzy" de 1924, Florence Vidor face à Marie Prévost, Monte Blue et Adolphe Manjou aux premières loges. Tous irrésistibles de naturel dans des situations qui font contemporaines en 2012, alors que la version parlante datant de 1932 a atrocement vieilli pour qui n'est pas fan de comédies musicales pur jus.

Alors que le début de "One hour with you" est assez lourd, fade et peu prometteur ... la suite de l'intrigue est tout à fait autre et plutôt surprenante !
Le jeu avec le spectateur et le marivaudage bien mené, sans compter la présence de Maurice Chevalier font de ce film de Lubitsch un moment de grand plaisir !