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    La Possédée
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

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    4,0
    Publiée le 10 décembre 2013
    Curtis Bernhardt fait partie de la noria de réalisateurs arrivés à Hollywood dans les années 30 pour fuir le nazisme qui gangrénait alors l'Europe. Son aura de réalisateur n’a jamais été au niveau des Curtiz, Lang, Siodmak ou Preminger n’étant pas arrivé dans la Mecque du cinéma avec un palmarès aussi fourni que ses collègues dans son pays d'origine qui lui aurait permis d’enjamber quelques échelons pour être rapidement à la tête de grosses productions. La Warner après le succès en 1945 du "Roman de Mildred Pierce" cherche à remettre le couvert avec Joan Crawford sa vedette oscarisée pour le rôle de Mildred Pierce. On retrouve donc Ranald MacDougall à l'écriture et Joan Crawford dans une partition encore plus extrême, sombrant cette fois-ci dans la folie meurtrière. On ne s'explique pas bien l'absence de Michael Curtiz qui retrouvera MacDougall la même année pour "The unsuspected" et Crawford deux ans plus tard pour "Boulevard des passions". La défection de Curtiz profite à Curtis Bernhardt qui se voit offrir une occasion unique de montrer son savoir-faire. Il s'agissait de tirer le meilleur parti du potentiel dramatique de l'actrice pour s'attirer la sympathie du public. De ce point de vue le film est une parfaite réussite, Crawford étant particulièrement saisissante de vérité dans la composition de cette femme à tendance schizophrène qui refuse de renoncer à un amour parfait fantasmé sur la personne d'un ingénieur (Van Heflin) célibataire endurci et cynique. La scène d'ouverture totalement saisissante avec une Joan Crawford hagarde, errant dans les rues de New -York répétant inlassablement le prénom d'un homme, nous immerge directement dans la folie de cette femme dont nous allons suivre le cheminement psychologique jusqu'au dénouement dramatique. On ne peut qu'être admiratif devant la faculté de Crawford à épouser tous les contours de ce rôle qui demande tout à la fois, la juste retenue des moments de lucidité et le déchaînement des épisodes de délire obsessionnels. Bernhardt en relais de son actrice en état de grâce, mêle de façon très habile les "hallucinations" de Louise aux scènes réelles afin d'impliquer encore davantage le spectateur dans la confusion mentale de l'héroïne. Une nouvelle nomination aux oscars viendra fort justement récompenser Joan Crawford. Parallèlement à la descente aux enfers de Louise (Joan Crawford) qui pourrait phagocyter toute l'attention, l'intrigue apporte le suspense nécessaire à ne pas rendre la démonstration trop pesante penchant néfaste qui guette ce type de film , comme par exemple le pourtant plus réputé "Poison" de Billy Wilder (1945) sur la déchéance d'un dépendant alcoolique (Ray Milland). Bernhardt dont la carrière ne décollera pas vraiment après cette réussite aura montré ici sa faculté à équilibrer un film qui aurait pu tomber dans une forme de caricature s'il n'avait pris grand soin à compléter utilement la performance de son actrice principale forcément vulnérable face à un tel rôle .
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