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    Le Songe de la lumiere
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    5 critiques spectateurs

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    keating
    keating

    49 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 avril 2014
    Victor Erice signe ici un documentaire sur un peintre qui tente de reproduire un arbre et ses fruits par la peinture. A travers ce sujet, le cinéaste continue à questionner le rapport entre réel et fiction, omniprésent dans ses deux précédents longs-métrages de fictions. Cette thématique est travaillée ici avec l'écart entre l'arbre réel et sa représentation sur le tableau.
    De ce point de vue, l'art, qu'il s'agisse de cinéma ou de peinture, n'est jamais un calque absolu du réel ; et c'est bien par ce décalage que les oeuvres du cinéaste espagnols sont grandes. Ce qui est intéressant, ici, c'est également le côté humain de notre peintre. Nous sommes très loin de l'imagerie romantique de l'artiste : il habite dans une maison ordinaire, et n'est jamais certain de son fait, jamais pleinement satisfait de son oeuvre. C'est donc plutôt la réalité qui est travaillée ici, et cela devient parfois ennuyeux, avec des longues séquences de discussions pas toujours passionnantes.
    Heureusement le final vient suggérer une toute autre perspective, réintroduisant du rêve et de la fiction dans le documentaire. De belles images finales et ouvertes. Dommage que le chemin fut parfois laborieux jusqu'à cette lumière finale.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    131 abonnés 676 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 août 2017
    Il y a des films insipides. Et puis il y a des documentaires passionnants. « Le Songe de la lumière » compte parmi ces derniers, bien qu'il soit davantage qu'un documentaire (catégorie bien floue à vrai dire). Dans ce long métrage, Victor Erice filme un peintre, Antonio López García, qui rêve de représenter la magnifique lumière qui baigne le cognassier de son jardin. Son désir de représenter l'ineffable deviendra presque une quête métaphysique, d'autant plus qu'il devra lutter contre les éléments et les saisons. En fait, en filmant des tous petits rien, un peintre compétent mais tout sauf extraordinaire, une maison modeste, des gens simples, Erice arrive à l'universel. L'art de peindre, l'art de créer, la lumière si gracile, la beauté, la nature, la ville, la mort... Et la vie, rien que ça. « El Sol del membrillo », « Le Soleil du coing », si on traduit littéralement le titre du long métrage, est une œuvre dans l’œuvre, un réalisateur qui filme un peintre en train de créer, un cinéaste qui cherche le plan, le cadre juste, la situation juste, éloquente, édifiante, en s'intéressant à un artiste qui cherche à son tour la juste lumière, le bon angle, le bon cadre. Et on apprend plein de choses. On sent que l'art de peindre est fait d'un mélange subtil de « raison et de sentiment » (d'après les termes de ceux qui commentent la scène et le travail du peintre dans le film), d'ordre et de méfiance pour ce qui est disgracieux, et d'inspiration, d'émerveillement devant la beauté du monde. D'ailleurs, l'art doit passer par l'artifice pour représenter la beauté et l'indicible, voire même la vérité. Quoi de plus révélateur que cette technique qu'utilise le peintre : il marque à la peinture son sujet, l'arbre (le tronc, les feuilles et les fruits), afin de lutter contre la pesanteur de plus en plus prononcée des branches et des fruits à mesure que le temps passe, et visualiser ainsi des repères qui lui permettront d'ajuster son tableau à mesure que le cognassier vieillira. Sans parler du fil de plomb, des marques au sol, des lignes verticale et horizontale tendues... Autre moment très amusant et éloquent, lorsque le fils du peintre soulève avec une tige les feuilles du cognassier l'une après l'autre, pour que le père puisse peindre un fruit, de plus en plus caché par le ramage de l'arbre en raison de son dépérissement progressif. Cet acte est tout à fait touchant en ce qu'il révèle la volonté farouche du peintre d'arranger les choses pour que le monde, ou du moins son monde, intérieur puis visible, soit conforme à son imagination et à sa volonté. Erice parvient ainsi à unir un travail de documentariste à une œuvre d'artiste, à la sensibilité fort subtile. Il filme le travail, le temps qui passe, lentement. Les gestes. L'effort. La réussite. Et l'échec, aussi. La joie et la déception. Qui n'est que partie remise, l'espoir de créer quelque chose de mieux par la suite reprenant le dessus et incitant le peintre à se remettre à l'ouvrage. Et puis, comme toujours chez Erice, il y a les à-côtés. Toutes ces thématiques annexes qui densifient l’œuvre. Erice oppose par exemple la mégapole, qui déchire l'obscurité de la nuit avec ses lumières artificielles, au monde de la lumière et de la nature, à la beauté primitive de l'arbre. Il oppose à la Création l'affairement de la cité et ses lumières factices qui naissent la nuit, l'ordonnancement urbain tout sauf spontané, au contraire du mouvement des feuilles avec le vent ou de la lumière avec le soleil, au gré de la journée. Mais nulle dénonciation de la main de l'homme : il s'agit d'un simple constat. L'ordre naturel et l'ordre humain sont séparés. La volonté n'est pas la matière. Et pourtant ils coexistent, et s'attirent mutuellement. D'ailleurs à ce titre, j'aime bien l'affiche ci-dessus. La scène ne figure pas dans le film, mais elle est très représentative du long métrage, où le jardin du peintre et les séquences de peintures à l'extérieur s'apparentent à de véritables respirations au milieu de la jungle urbaine, avant que l'on ne reparte en apnée dans la cité rationnelle et mathématique, presque inhumaine, la nuit. Des gens sont en effet devant leur télévision le soir, passifs, dans les cases géométriques que forment leurs appartements, tandis que le peintre, chaque matin, se lève pour peindre la joie de l'arbre qui ploie sous ses fruits pesants. Résignation contre espérance, matérialisme contre spiritualité, paresse contre travail, nuit contre jour,... Encore ces contradictions toutes « ericiennes », qui disent la richesse de son art, pour notre plus grand bonheur.
    GabbaGabbaHey
    GabbaGabbaHey

    187 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 mai 2011
    Un film franchement étonnant, d'une lenteur fascinante et envoutante, plein de poésie et de vie, ne racontant pas grand chose d'autre que l'évolution du travail d'un artiste... Et fait comprendre que pour un artiste, son œuvre, bien souvent, c'est sa vie. La mise en scene est magnifique, pleine de naturel, tres forte... C'est passionnant, toute cette intimité, et tout ce silence. Je ne saurais que reprocher aux dialogues de n'être pas tres envoutants, bien qu’intéressants et utiles au film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 juin 2013
    Le songe de la lumière est un film, oserais-je, fleuve? Où les images se succèdent toute plus lisses les une que les autres, glissent à l'image du Temps, sans relief, sans jamais qu'une image soit plus forte qu'une autre et supprime l’intérêt de cette dernière.C'est aussi un film d'une simplicité touchante et d'une beauté évidente, tellement simple...Est-ce un film impressionniste ? Où chaque instant est éphémère et insaisissable, à l'image de l'arbre avec ces fruits arrivant à maturation qui tombent les uns après les autres, jusqu'à ce qu'une nouvelle génération de fruit arrive et ainsi prolonge le cycle de la vie. Seul bémol, la lumière, pourtant si attendue, est quasi inexistante, ou est-ce justement que le film pousse à la voir là où elle n'est pas ? Le film présente aussi quelques longueurs, mais qui au final sont assez insignifiante. à voir!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 mai 2007
    Un film admirable sur la création. La liberté de créer. Avec pour le peintre comme pour le cinéaste, le conseil du maître : restez intègre.
    Un film qui montre que le regard du créateur ne peut se poser que sur un instant vide balayé par le cycle toujours renaissant de la vie.
    Film audacieux. Quel bonheur.
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