Avis sur Body Snatchers

Troisième adaptation du roman de Jack Finney, Body Snatchers voit son intrigue, à l'instar de son titre, sacrément raccourcie voire bien différente. Ne conservant que la base de l'histoire imaginée par l'auteur américain, les scénaristes comprenant notamment Stuart Gordon vont transposer l'invasion dans les années 90 (sans une once d'éléments modernes sensés contraster avec les précédentes versions) et plus particulièrement dans une base militaire en Alabama. Mis en scène par le pourtant extraordinaire Abel Ferrara, qui sort à peine de son glauquissime Bad Lieutenant, le long-métrage s'avère ni plus ni moins raté... Pour ce deuxième remake, nouveaux personnages insignifiants, nouveau décor peu exploité et une atmosphère de mauvaise série B qui étouffe le long-métrage et l'empêche d'être clairement effrayant. Ferrara filme sans panache (et probablement sans envie) une histoire ennuyeuse à mourir où une petite famille sacrément cliché (le papa absent, la belle-mère, le petit garçon évasif et l'adolescente rebelle) va s'installer à côté de la base le temps que papa finisse ses travaux au sein de l'équipe militaire. Et si quelques scènes horrifiques sont là pour dynamiser le spectacle, elles sont indubitablement ratées, nos pauvres comédiens n'arrivant visiblement à insuffler à leurs personnages déjà bien creux le charisme nécessaire pour que l'on s'y attache. Le réalisateur du glaçant Driller Killer se met donc les pieds dans le plat à travers cette adaptation molle et insignifiante où l'on ne voit pas vraiment l'invasion de ces extra-terrestres belliqueux. Ne restent que les maquillages réussis et les courtes présences de R. Lee Ermey et Forest Whitaker pour égayer notre casting sensiblement navrant allant de la transparente Gabrielle Anwar en héroïne adolescente à Billy Wirth en militaire brave militaire sans oublier le peu convaincant Terry Kinney en papa scientifique et Meg Tilly en belle-mère contaminée. Rythme de limace, interprétation ringarde, effets choc vains et surtout scénario anémique font de ce nouveau remake la plus éloignée des adaptations du roman original et l'un des pires films d'Abel Ferrara, indubitablement pas très à l'aise dans ce genre de productions.

Ferrara loin de New York nous livre là une version solide de "L'invasion des profanateurs de Sepulture" , et la magie opère , le film est très bon, la trame remise au goût du jour , ce qui nous fait 3 bons films pour ces adaptations du roman de Jack Finney.

Troisième adaptation du roman de Jack Finney après les versions de Don Siegel et Philip Kaufman, ce "Body Snatchers" version 1993 est un film paranoïaque à l'ambiance fiévreuse. Derrière la caméra, Abel Ferrara semble s'éloigner de son registre habituel pour un film diablement efficace dont la courte durée (1h23 !) n'est pas sans rappeler les séries B d'antan. Il s'agit d'ailleurs de ne pas perdre de temps dans le film où tout se déroule très vite et les protagonistes ne mettent pas plus de quelques jours pour se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond dans cette base militaire. Peu à peu, la jeune Marti (Gabrielle Anwar, actrice trop rare) voit sa famille éclater en petits morceaux à mesure que les Body Snatchers s'en prennent à eux. Confiné dans la base militaire, l'invasion est brutale, soudaine et sans merci. Le scénario permet alors de délivrer de grands moments de tension que Ferrara met en scène avec un talent certain, maîtrisant chacun des plans pour offrir une ambiance moite où aucune échappatoire ne semble possible. Une adaptation efficace, glauque et sans pitié.

En 1993, le célèbre cinéaste Abel Ferrara (« Bad Lieutenant », « The king of New-york » etc...) propose, à son tour, un remake du « cultissime » « Invasion des profanateurs de sépultures » tourné en 1956 par Don Siegel. Cette incursion dans la science-fiction peut paraître étonnante, pour un réalisateur tourné vers le « cinéma d'auteur » et très peu habitué aux « films de commande » pour les Studios Hollywoodiens. Pour autant, le résultat n'est pas du tout déshonorant et on reconnaît immédiatement l'ambiance froide, voire un peu glaciale des œuvres du Maître. Le scénario d'origine est intelligemment revu et corrigé pour être « délocalisé » dans une immense base militaire US. Il en découle une évidente « uniformité » qui renforce, dès les premières scènes, la sensation d'isolement de la jeune héroïne. Au fur et à mesure que l'histoire avance et que le piège se referme, la sensation de claustrophobie se fait de plus en plus pesante et on se laisse facilement « happer » par l'intrigue... malgré quelques petites longueurs en milieu de film. Au final, l'objectif me semble largement atteint, les extra-terrestres sont profondément infiltrés... ils nous « remplacent », un par un, par des avatars obéissants et serviles et ça « fiche la trouille ». « Body snatchers » n'a jamais trouvé son public, c'est vrai... mais j'ai aimé le revoir, après toutes ces années.

"Body snatcher" est l'un des remake de "L'invasion des profanateurs de sépulture" (qui au passage était un excellent film). L'utilité de réaliser un remake se discute; cependant j'ai bien aimé ce film. Il s'agit d'un de ces nombreux films d'invasion extraterrestre que l'on retrouve au cinéma, qui ne mettent pas eu jeu une immense armée d'envahisseurs mais plutôt une attaque de type cinquième colonne. Ce thème a pour principal avantage d'entrer en résonance avec une des principales préoccupations de notre société, c'est à dire la crainte non pas d'une invasion frontale mais de quelque chose de plus insidieux, qui nous changerait de l'intérieur (dans les années cinquante c'était par exemple le communisme; actuellement cette préoccupation est toujours présente mais les menaces ou en tout cas qui sont perçues comme telles ont changé de nature...). J'ai trouvé ce film pas mal, la réalisation est correcte, et le suspense (à qui peut-on faire confiance?) bien géré. Après, évidemment pour l'originalité on repassera, car le thème, qui est excellent, a logiquement été souvent exploité au cinéma...

Peut-être la version la plus marquée « épouvante-horreur » des quatre adaptations cinématographiques du roman de Jack Finney. Abel Ferrara livre ici une vision plus personnelle de l'oeuvre originale, a tel point que le film fait plus penser à un épisode annexe qu'à un véritable remake. En effet, le réalisateur place l'action dans un camps militaire qui semblait déjà bien aseptisé avant l'arrivée des envahisseurs. Originale et bourrée de bonnes intentions, la version Ferrara souffre cependant d'une réalisation un peu légère, qui tend parfois à nous faire demander si le budget était bien en adéquation avec le rendu espéré. Certaines phases manquent un peu de développement et la fin est légèrement expédiée. Reste que l'on passe globalement un agréable moment et que certaines scènes arrivent à être hautement oppressantes (à titre personnel ce film m'avait glacé quand je l'ai découvert à un âge où je n'aurais peut-être pas dû, la scène de la baignoire y étant pour quelque chose). Une version plus horrifique et sombre que les deux précédentes mais qui aurait gagné à être étoffée, l'idée originale étant de qualité. Et puis, Ferrara oblige, on a le droit à deux/trois scènes de nues sympathiques. Lubricité quand tu nous tiens...

Excellent remake de l'excellente version de Philip Kaufman (1978). Rarement un remake a été aussi bon à regarder. Je l'ai revu il y a quelques jours, pour un film qui a presque 20 ans, il n'a pas pris une ride.

Film moyen mais qui se laisse quand même voir sans soucis, peut être est ce le fait qu'il est mal vieillit.

Lent, sans saveur, même pas effrayant, "Body snatchers" est ce qu’on peut appeler un petit ratage. Le potentiel de l’histoire est pourtant énorme : une invasion extra-terrestre démarre, elle prend la forme d’une évolution radicale de notre espèce. Durant notre sommeil, l’entité extra-terrestre s’infiltre dans notre corps et nous tue en générant un double à notre image. Chaque personne que l’on croise est dès lors susceptible d’être l’une d’entre-elles, leur comportement pouvant seul les trahir (elles n’éprouvent pas de sentiments). Les héros du film passent rapidement de la paranoïa à l’isolement face à une population devenue entièrement dévouée à la cause alien. Ce qui nuit nettement à l’ambiance du film, c’est que la population observée est ici simplement celle d’un camp militaire. De surcroît, les effets spéciaux et la mise en scène n’impressionnent guère (moi j’ai pas peur à la vision de trois spaghettis qui pendouillent depuis une grille d’aération !). Pas très folichon tout ça donc…
Le précédent remake signé par Philip Kaufman en 1978 ("L’invasion des profanateurs") servait avec bien plus d’inspiration cette histoire. Elle s’avérait alors terrifiante. Abel Ferrara ne parvient pratiquement jamais à recréer ce climat oppressant.
Reste que Gabrielle Anwar est bien mignonne, c’est déjà ça de pris…
Incompréhensible que ce film ait été en compétition officielle à Cannes en 1993.

Le plus mauvais film de Abel Ferrara.
L'histoire est excellente mais je ne la trouve pas très prenante. Surtout dans les mains d'un faiseur indépendant.
Mais bon, ce qui est appréciable chez Ferrara, c'est que tous ses films se terminent mal.

Du bob ferrara,cependant il est capable de mieux....Remake de "l'Invasion des profanateurs".

Abel Ferrara étant connu pour être un cinéaste indépendant créant des polars déjantés, (voir par exemple "driller killer"), je suppose qu'il s'agit là d'une commande à la demande d'une société de production. Le film ne présente guère de différences avec le précédent, les mêmes cris, les dépouilles jetées dans les bennes à ordures, les cosses, et le discours du pourquoi et du comment. La seule différence étant que l'histoire se déroule dans une base militaire, et que la fin est mauvaise, mi-figue, mi-raisin, comme si le réalisateur avait hésité, entre happy-end et doute. La seule audace du film consiste, contrairement aux standards hollywoodiens, à ne pas épargner le gamin. Le message du film, (société déshumanisée, paranoïa), est certes universel mais ne renvoie à aucun évènement particulier en 1993. Bref, un navet de commande, qui ne vaut ni le film de Kaufman, ni surtout Invasion, le dernier remake en date.

sans plus...

Une série B qui échappe de très peu à la catastrophe,mais ne peut masquer longtemps ses faiblesses en temps que second remake du très célèbre "Les invasions des profanateurs de sépultures".Abel Ferrara,auréolé en 1993,du succès de ses polars désespérés,acceptait une commande,souhaitant y ajouter sa patte.Le scénario de base est suffisamment intéressant pour donner sa chance à cette histoire d'extraterrestres camouflés dans une base militaire américaine,voulant conquérir la planète.Des idées efficaces:les spaghettis qui s'infiltrent par les pores de la peau,les cocons,le cri assourdissant...Une jolie héroïne:Gabrielle Anwar.Et c'est tout!Les effets spéciaux sont soit indignes(le gamin balançé de l'hélicoptère),soit risibles;et même si le pitch fait frissonner,le film n'est absolument pas effrayant.C'est presque comique.La psychologie des personnages frise le néant,et le jeu des acteurs s'en ressent,stéréotypé au possible(un humain a des émotions,un alien reste frigide)."Body Snatchers" est aussi rempli de scènes inutiles,superflues;alors que la menace extraterrestre ne survient que trop tard,et sans que des explications concluantes soient de mise.Bref,on frôle le nanar.

Ce deuxième remake du classique Invasion Des Profanateurs De Sépultures est l'unique incursion de Ferrara dans le domaine de la science-fiction et dans celui des grosses productions. Le réalisateur à la bonne idée de délocaliser l'action de son film au sein d'une base militaire, haut lieu de l'uniformité de pensée, où la métaphore des aliens voleurs d'âmes prend tout son sens. L'intrigue se met parfaitement en place par une montée progressive de la tension et les scènes de transfert sont de grands moments d'épouvante, mais malheureusement le dénouement est un poil expéditif et mal fichu. Dommage qu'un film aussi plaisant que Body Snatchers se termine sur une mauvaise impression.