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    Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2018
    J'étais passé à côté de la ressortie en octobre dernier ce téléfilm de JLG et je dois avouer que je suis assez surpris qu'en 1986 ce genre de film pouvait passer sur TF1. La chaîne a été privatisée l'année suivante et était considérée comme la chaîne la plus à gauche des trois chaînes publiques. Quelque part ce film Godard signe le chant du cygne de cette période. D'ailleurs j'ai du mal à imaginer le spectateur qui en mai 86 tombe un samedi soir sur ça à la télévision, parce qu'on a là un pur Godard des années 80. Il dit qu'il est revenu au cinéma commercial avec Sauve qui peut (la vie), mais clairement son cinéma n'a plus rien à voir avec ce qu'il faisait au début des années 60 et a clairement de quoi dérouter le public.

    Il y a certes encore une histoire, mais elle est diluée, réduite à son minimum, ce qui intéresse Godard ici c'est de montrer la vie d'un petit studio de cinéma. Enfin, lorsque Godard filme ce qu'il pense être la vie il filme ce qui nous fait, à nous, ressentir ce qu'est la vie. Pour cela il utilise ses procédés habituels, notamment au niveau du son où les personnages parlent tous en même temps créant une sensation d'ébullition permanente mais également de capharnaüm. Mais au milieu de cette agitation Godard filme surtout les visages de ces sans nom, de ces acteurs qui viennent passer des essais qui tournent en rond en répétant une phrase à chaque passage devant la caméra. Le personnage de Jean-Pierre Léaud, qui est réalisateur dans le film, appelle ça la mer, chaque ligne de dialogue est une vague et ensemble ils doivent reformer la mer.

    Ces scènes sont longues, ce qui renforce la beauté des quelques instants où Godard ralentit l'image, fait un arrête sur image sur un joli visage féminin. Il utilise le précédé qu'il explicitait dans Scénario du film Passion (une sorte de making off de son film Passion) afin de créer de la poésie en superposant les images.

    Bien sûr comme dans tous les Godard il y a énormément de dialogues percutants, de scènes fortes mais qui finissent par s'annuler les unes les autres tant ils s'enchaînent comme les vagues qui se brisent sur la plage. Je retiendrais néanmoins ce passage où Godard apparaît lui-même aux côtés de Mocky pour dire que Paris pue car les gens ne se lavent pas assez les idées. Ou je rentiendrais encore cette comparaison entre la grille autour des fenêtres du studio et la grille des programmes à la télévision, façon de faire comprendre qu'on est enfermé sur le petit écran.

    Mais le film évoque surtout la fin du cinéma, comme le dit le titre. Il est toujours question d'argent, toujours question de financer les films, d'ailleurs la présence de Godard se fait limite apaisante lorsqu'il apparait relativisant presque les deux milliards d'anciens francs que prend Polanski pour faire un film. Mais le constat reste là, le personnage de Mocky, Jean Almereyda, qui est d'ailleurs appelé Jean Vigo à un moment dans un carton, ne peut plus faire de films... Il n'en a plus les moyens...

    Il y a donc en toile de fond cet essoufflement de la petite production face aux superproductions... Ce qui aujourd'hui résonne forcément... même si le cinéma n'est pas mort.
    Jessie23
    Jessie23

    29 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 octobre 2017
    Ce film TV exhumé par TF1 est un bel objet cinématographique non-identifié, du pur Godard, avec en prime Léaud et Mocky, géniaux dans leur rôle. C'est à la fois loufoque, rigolo, décalé. La qualité cinématographique pure est moyenne du fait du format et de la production TV de l'époque, mais c'est un film très intéressant à découvrir, en tout cas pour les adeptes de cinéma expérimental et bien entendu des admirateurs de JLG.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 avril 2018
    Tandis que le producteur Jean Almeyreda (Jean-Pierre Mocky) s'échine à renflouer sa société, le réalisateur Gaspard Bazin (Jean-Pierre Léaud) fait passer des auditions. Entre eux, Eurydice (Marie Valéra), la femme de Almeyreda et l'actrice de Bazin.

    En 1986, quelques mois avant sa privatisation, TF1 diffusait en prime-time le samedi soir ce téléfilm de Godard. Il a été projeté au dernier festival de Locarno l'été dernier et est sorti en salles en octobre 2017.

    Je n'ai jamais été un grand godardien. "Soigne ta droite" est d'ailleurs le seul film dont je sois sorti de la projection en cours de séance. C'était en 1988 dans une petite salle à Toulon, fermée depuis belle lurette. Il y a prescription. Bien sûr, j'ai aimé les films du Godard de la première époque : "À bout de souffle", "Le Mépris"... Mais à partir de "Alphaville" et de "Pierrot le fou", Godard m'égare. Et dans les années 1970, il me perd définitivement.

    Je comprends son désir d'aller au-delà des formes convenues du cinéma tel qu'on le pratiquait alors. Michel Hazanavicius a réussi avec beaucoup d'intelligence à capter ce tournant-là dans "Le Redoutable". Mais je ne comprends pas ce qu'il a fait de ce désir et les formes vers lesquelles sa quête l'a entraîné.

    Alors, bien sûr, je continue à aller voir les films de Godard, par révérence due à son écrasante réputation. J'ai vu "Adieu au langage" en 2014. Je me suis copieusement barbé. J'irai voir "Le Livre d'image" le mois prochain. Je me barberai probablement.

    Je trouve les films de Godard artificiels, prétentieux, vains et creux. J'y entrevois aussi quelques références qui hélas me dépassent (Almeyreda est le pseudonyme du père de Jean Vigo, Bazin le patronyme d'un célèbre critique de cinéma des années 50). J'y découvre parfois quelques fulgurances. Par exemple dans "Grandeur et décadence..." un essai d'une criante vérité avec une actrice anonyme qui hurle son chagrin face à la caméra. N'allez pas, comme moi, perdre votre temps à chercher cette séquence dans le film. Regardez la bande-annonce : elle y est.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 171 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 octobre 2017
    C’est dans les années quatre-vingt que TF1, avant d’être privatisé, commandera à Jean-Luc Godard, un long-métrage qui doit rendre hommage à la Série Noire de Gallimard. Le cinéaste choisit d’adapter Chantons en chœur, un roman de James Hadley Chase. Le film sera donc diffusé à la télévision le 24 mai 1986. Le voici pour la première fois au cinéma en 2017. Avec Jean-Pierre Léaud et Jean-Pierre Mocky au casting, Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma nous plonge dans une industrie cinématographique un peu noire où un cinéaste tente de recruter des figurants, tandis qu’un producteur ne parvient plus à faire fluctuer son entreprise. Avec sa musique désuète, le film a effectivement bien vieilli, mais nous retrouvons bien la patte fantasmo-rocambolesque de Godard. Et puis l’interlude musicale Color TV ou l’accident technique ont de quoi nous surprendre et surtout nous motivent à voir ce que cette histoire va donner. Et Godard qui intervient dans son propre rôle pour donner la réplique au sujet du salaire de Polanski. Au travers de sa future mort, Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma est une déclaration d’amour au cinéma traité à la manière d’un film policier.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    80 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 août 2019
    Œuvre rare sur les écrans, Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma fait partie des quelques contributions de Jean-Luc Godard à la fiction télévisuelle. Ce film produit et diffusé par TF1 en 1986 appartient à une époque révolue durant laquelle la première chaîne de télévision française s’aventurait à financer des réalisations aventureuses. L’écrin de Grandeur et décadence... n’était autre que la collection Série Noire dirigée Pierre Grimblat. Ici, Godard adapte très librement le polar Chantons en chœur ! de James Hadley Chase. A l’écran, Jean-Pierre Léaud incarne un cinéaste flanqué de Jean-Pierre Mocky en... producteur fauché (autoportrait ?). Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 octobre 2017
    J'ai vu le film à une séance tardive, j'étais fatigué, mais je crois aussi que je suis fatigué par le cinéma de Jean-Luc Godard. Je suis attaché au discours, mais la mise en forme, la mise en scène, la mise en images du discours m'importent également et je crois que la discontinuité godardienne me procure trop de frustration par rapport au bénéfice escompté. J'ai vu ensuite "Le redoutable", qui ne m'a pas réconcilié avec JLG. Et puis, il y a eu aussi la réaction d'Agnès Varda, bouleversée lorsque dans le récent "Visages, villages", Godard est aux abonnés absents. JR lui avait fait la surprise d'aller rendre visite à Godard. Que celui-ci laisse un mot griffonné en place des mots qu'il aurait pu prononcer à cette cinéaste de sa génération me déplait. Je n'aime pas cette cruauté, ce mépris, cette haine des autres. Le conflit n'empêche pas le respect de l'altérité et j'ai l'impression que JLG s'en dédouane. Voilà, j'ai terminé mon réquisitoire. Le talent ne suffit pas.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 octobre 2017
    Cette oeuvre était à l'origine un téléfilm commandé par TF1 qui sort dans les salles de cinéma vingt ans après sa diffusion à la télévision. Sous forme de critique du média télévisuelle et de la production cinématographique française, Godard livre une oeuvre grinçante et pleine d'humour. Le réalisateur français dissémine des clins d’œil un peu partout et propose des scènes purement jouissives et totalement décalées, allant même de son petit caméo. Après ça reste du Godard et le cinéaste part des fois en totale roue libre, mettant la patience du spectateur à rude épreuve. C'est typiquement du cinéma expérimental avec ce que ça a de bon mais aussi avec ses mauvais côtés, les fans du genre et de Godard apprécieront, les autres passeront à côté.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 30 janvier 2013
    Godard est intensément chiant et lumineux. Ce film sait être parfaitement laid, ce qui crée par moment un sentiment de beauté fulgurant. Un des meilleurs rôles de Léaud, traversé de soubresauts électrifiés, ses yeux transpercent l'écran quand Faulkner éclate dans sa bouche. Un pensum, mais qui nettoie tellement bien la crasse. J'ai très hâte qu'il passe un jour en prime-time sur TF1, et qu'on s'en prenne plein la face sans rien y comprendre.
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