Avis : Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution - Page 7

L'agent secret Lemmy Caution (Eddie Constantine) est envoyé en mission dans la cité futuriste d'Alphaville pour retrouver son collègue Henri Dickson et surtout convaincre le professeur Braun de revenir dans les "planètes extérieures". Lemmy Caution découvre un univers dystopique dirigé par un ordinateur central où les sentiments sont interdits et punis de mort, mais aussi la séduisante Natacha (Anna Karina), fille du professeur Braun...Sorti en 1965, Alphaville est un mélange de science-fiction, de film noir et de comédie romantique qui abonde en scènes d'anthologie et en trouvailles avant-gardistes. Et non seulement il n'a pas vieilli d'un iota mais reste totalement actuel : tout comme "1984" et "Fahrenheit 451" il s'agit d'une oeuvre visionnaire mais également ludique et parodique, jouant sur le registre de l'humour et baignant dans une poésie insolite. La réussite est totale. Alors que le lieu de tournage n'est autre que Paris et sans avoir recours à des effets spéciaux, Godard réussit par sa manière audacieuse et inventive de filmer à nous plonger dès les premières secondes dans une atmosphère étrange, déconcertante et totalement envoûtante. Pratiquant l'art du collage, il glisse de nombreuses citations (Baudelaire, Pascal, Bergson etc...) dans la bouche de Lemmy Caution, et Paul Eluard occupe une place importante dans l'intrigue _ ce qui est tout à fait cohérent puisqu'en accord avec la philosophie surréaliste, "Alphaville" est avant tout un hymne à la poésie et au rêve, à la révolte individuelle et à l'amour fou. Quant à Anna Karina, son charme irrésistible illumine ce film inclassable se situant entre cauchemar dystopique et rêve romantique. "Alphaville" (selon moi le meilleur film de Godard et l'un des sommets du cinéma français) reste un OVNI cinématographique extrêmement sous-estimé : trop visionnaire sur le fond et la forme, il continue de déconcerter une large partie de la critique et du public.

Alphaville est un hommage parodique aux films noirs américains et un film de science-fiction à l'univers loin d'être aussi "cheap" qu'il semble être à première vue . L'atmosphère est unique et le travail de la caméra de Godard est visionnaire , le réalisateur montrant une nouvelle fois quel précurseur il a été du cinéma moderne dans ce film qui est sans doute l'un de ses plus abordables . Malheureusement Alphaville , contre-utopie très inspirée des écrits d'Orwell et Huxley et dominée par l'hégémonie de la Logique , ennuie par moments et Eddie Constantine manque franchement de charisme , on aurait adoré voir Belmondo dans son rôle .

Poème cosmique largement enfantin, hymne lyrique profondément baclée, l'inoubliable aventure de Lemmy Caution mène au coeur du génie: là où le plus grand des idiots fut investi des puissances divines.

L'un des rares films où j'ai failli me tirer une balle dès les 5 premières minutes du film... Une voix robotique de je ne sais quoi émergeant d'un scénario à la Huxley incompréhensible, détruit complétement les tympans du spectateur de par des arrangements expérimentaux sur la musique et la voix de personnages. On ne comprend absolument rien, les dialogues sont niais, inutiles, vides... Les scènes se déroulent dans de pauvres pièces de studios parisiens et les acteurs ne font aucun effort. Ùne véritable torture.

Je me dois d'intervenir à propos de ce film (que je dois malheureusement déconseiller) pour deux raisons: la 1ère parce qu'il est la preuve que Godard ne sait définitivement pas faire autre chose que du "cinéma éprouvette", expérimental et assomant. La 2ème raison relève du devoir de mémoire et de justice : je mets au défi qui que ce soit de trouver trace de plaggia de la part de Ridley Scott avec son Blade Runner. En tout cas, je viens de voir Alphaville à l'instant et je n'en vois aucune...
J'ai voulu découvrir ce film par sincère curiosité cinéphilique...et j'ai dû lutter pendant 1h38 pour ne pas m'endormir...