Avis sur Le Kimono pourpre

Oeuvre méconnue du père Fuller qui ne cache même pas qu'ici l'intrigue policière est très secondaire, en l'expédiant rapidement en quelques petites scènes réparties (d'ailleurs loin d'être les meilleures de l'ensemble car manquant un peu de punch !!!) un peu partout tout du long pour qu'on se souvienne tout de même que c'est à la base un film policier, pour se concentrer quasi-essentiellement sur un triangle amoureux dont en ressort une histoire d'amour interraciale, chose très audacieuse à l'époque que personne n'avait osé depuis un peu plus d'un quart de siècle et donc depuis Frank Capra et son magnifique et très injustement méconnu "La Grande Muraille" Code Hays oblige (celui-ci était toujours en vigueur à la sortie du Fuller mais commençait déjà sérieusement à s'effriter !!!) ; cela donne lieu à de belles scènes intimistes portées par un très bon trio de comédiens, en particulier la jolie Victoria Shaw. On remarquera aussi le regard respectueux du réalisateur envers la culture japonaise, loin de celui habituellement condescendant que les américains ont hélas pour tout ce qui est étranger...

Si l'intrigue n'est pas sans qualités et réserve quelques surprises, c'est clairement certaines coutumes, la société et ses personnages qui intéressent le plus Samuel Fuller ici. S'il n'oublie pas les scènes d'action et garde un certain sens du suspense quant au fin mot de l'histoire, c'est vraiment ce qui est autour qui est prépondérant, de la relation complexe unissant les deux amis sur fond de guerre de Corée à un « choc » des cultures, une philosophie différente de la vie, le tout sur fond de rivalité amoureuse traitée assez subtilement. Sans doute pas le titre le plus puissant de son auteur, mais une œuvre élégante, aboutie, exploitant habilement ses décors et non dénué d'humour parfois piquant : « Le Kimono pourpre » mérite clairement le détour.

Nouveau polar pour Samuel Fuller dans un cadre oriental, sauf que contrairement à "La maison de bambous", il n'a pas été tourné au Japon, mais à Little Tokyo, le quartier japonais de la mégalopole cosmopolite Los Angeles. Voulant nous raconter la traque du tueur d'une danseuse voulant faire un spectacle sur l'histoire d'amour entre un samouraï et une danseuse, il met en scène un duo de flics qui se trouvent être des vétérans de la guerre de Corée, qui vivent ensemble dans une grande chambre d'hôtel, et qui vont protéger, et tomber amoureux, d'une artiste peintre, seul lien pouvant leur permettre de résoudre cette délicate affaire. Sauf que le polar intéresse peu Fuller ici, préférant s'attarder sur le triangle amoureux, assez original pour l'époque. Joe, le flic d'origine japonaise, a fait une transfusion sanguine qui permet à Charlie d'être encore vivant. Et tous les deux aiment la même femme. Loyauté, honneur, racisme, amour, Fuller mêle tout ça, s'égare parfois un peu en se concentrant trop là-dessus, au point de devoir raccrocher les wagons avec son histoire policière de manière grossière (Joe rattrape Chris dans un bar, cette dernière aperçoit le suspect au détour d'une réplique, et le final sera expédié en une dizaine de minutes à peine). Par contre, la maestria visuelle de Fuller demeure, avec quelques longs plans contenant des mouvements d'appareil assez complexes, et sa science du cadrage reste toujours aussi bluffante. Il transcende un faible budget, et des acteurs principaux pas toujours au top, notamment le jeune Glenn Corbett. Le trio amoureux est attachant, mais si on s'attend à un pur polar, on peut être déçu. Pour moi, pas vraiment un sommet de sa filmo, mais un film intéressant tout de même. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com

Deux films en un. La trame policière qui débute avec l’enquête aboutit sur une rencontre amoureuse entre le policier japonais et la femme. Le trio se forme car le coéquipier est jaloux.
Les personnages sont intéressants et le film noir même s’il semble au final secondaire est très bien réalisé.

5 ans après « Un homme est passé » (Bad Day at Black Rock) de John Sturges, Fuller dans « The Crimson Kimono » s’attaque à son tour au problème du racisme, mais cette fois en s’attardant du côté japonais et de leur culture, traitée avec infiniment de respect. Sus couvert d’une intrigue policière assez moyenne, le réalisateur étudie un trio relationnel entre la belle artiste occidentale, et le tandem à-la-vie-à-à-la-mort de deux flic, l’un occidental, l’autre asiatique. Comme souvent chez Fuller certaines scènes son visuellement mémorable comme la course de la strip teaseuse en petite tenue dans la rue principale ou la visite du cimetière. Le duo Glenn Corbett, James Shigeta donnent la réplique à la jolie Victoria Shaw et Anna Lee campe une soularde lucide et amusante, spectatrice de cette relation triangulaire qui évite le piège du mélodrame. Si les scènes intimistes et les dialogues sont plutôt justes, l’absence de rythme de l’intrique policière fait que l’excellente musique de Harry Sukman semble par moment comme hors sujet. Au total, ce film mineur et méconnu ne manque ni de charme, ni d’intelligence.

Après avoir ètè scènariste et adaptateur, Samuel Fuller fut le rèalisateur que l'on connait avec de nombreux films de style expressionniste, voire même baroque, films souvent marquès par une idèologie plus ou moins fascisantes, exaltation de la violence ou du racisme comme c'est le cas avec "The Crimson Kimono" qu'on pourrait qualifier de rèussi et d'audacieux! Film noir qui traite des tensions interraciales avec un degrè inhabituel de sensibilitè, "The Crimson Kimono" commence par une sèquence d'ouverture nocturne percutante où Fuller nous invite dans les « street » de L.A, au coeur du « Little Tokyo » . Du numèro sur scène à la mort de la « Sugar Torch » , il n'y a qu'un pas et on devine de suite la fulgurante beautè dans sa mise en scène! L'histoire est donc installèe pour ne plus lâcher le spectateur avec pas mal de retournements de situations et de rebondissements! De plus, c'est un film passionnant, par les univers explorès tels les boîtes de strip ou l'Evergreen Cemetery (cimetière americano / japonais). Quoi d'autre, les acteurs sont convaincants (les aficionados de « Die Hard » reconnaîtront James Shigeta) et Fuller mise sur l'atmosphère sans rechercher le lyrisme ou le mèlodrame! C’est donc une enquête policière qui, au final, s'est rèvèlèe payante et enrichissante! Many Thanks Sam...

Samuel Fuller même si sa filmographie est inégale, à laissé plusieurs opus de premier ordre (" shock corridor", " le port de la drogue", " quarante voleurs", " au-delà de la gloire ")notamment.

Pourtant certains de ses films sont encore inédits en salles à l'instar de " crimson kimono", polar qui évoque les discriminations raciales dans l'amérique des années 50.

Certes, " crimson kimono" n'est pas sans défaut ( manque de didactisme dans le déroulé de l'enquête, montage trop resserré qui donne un côté primesautier pas toujours de bon aloi, casting déséquilibré entre les rôles féminins ( excellent) et masculins ( plat et pas toujours crédible).

Mais il comporte plusieurs scènes particulièrement bien réalisées et attractives ( surtout, il est vrai, concentrées dans la première partie, sans doute la meilleure) ainsi que des décors urbains, une photo et un côté exotique ( mélange de culture japonaise et américaine) réussis.

L'amateur du cinéma du patrimoine ne manquera pas ce film, qui malgré un casting composé d'acteurs peu connus, son rythme un peu trop précipité et son caractère toujours inédit peuvent faussement laisser supposer qu'il s'agit d'un opus de Fuller de second ordre. Il n'en est rien !

A Los Angeles deux policiers ( l'un d'origine européenne, l'autre d'origine japonaise) tentent de découvrir le meurtrier d'une danseuse de cabaret.

Au cours de l'enquête, ils rencontrent une artiste peintre et en tombent tous deux amoureux.

Le film est marqué par la présence de James Shigeta qui partage la tête d'affiche dans une période ou le cinéma hollywoodien imposé encore une certaine forme de ségrégation pour les premiers rôles sous prétexte que le public ne suivrait pas. Fuller enfonce encore plus le clou en proposant une histoire d' amitié et une histoire d' amour mixte. Malheureusement le réalisateur c'est moins préoccupé des ressorts de l'enquête policière du coup si on assiste à des bonnes scènes le scénario manque de consistance.

Fossoyeur patenté des peurs et des cauchemars de l'Amérique, Fuller signe un film noir d'après, qui, s'il n'atteint pas la maestria de "A toute vitesse" ou "La Soif du Mal", demeure une oeuvre empreinte d'interrogations plus profondes et plus épaisses que la simple résolution d'une enquête, qui d'ailleurs se perd dans les limbes des mésaventures morales des deux policiers. Intéressante exploration donc, même si elle n'arrive pas à la cheville de "Le port de la drogue" ou "Shock Corridor."