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    Gertrud
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    Pascal
    Pascal

    118 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2022
    Dernier film de Dreyer, "Gertrud " est mon préféré dans une filmographie courte mais uniformément flamboyante. A mes yeux, "Gertrud" est sans doute le sommet de ce que le cinéma intimiste peut produire.

    Une ancienne chanteuse d'opéra, romantique sincère et ayant soif d'absolu est remariée à un avocat qui va être nommé ministre. Elle souhaite cependant quitter son mari et partir vivre avec un jeune pianiste, lorsqu'elle s'aperçoit que ce dernier n'en vaut pas la peine.

    On reste les bras ballants devant la beauté, la pureté d'un tel film qui s'apparente aux plus grandes réussites de Ingmar Bergman. Profondeur des dialogues, amenés de telle sorte que l'on les goûte et les savoure tout au long de sa durée.

    Gertrud préfère la solitude que de vivre en transigeant sur sa conception de l'amour total. En creux, "Gertrud " nous interroge sur la réalité de cette conception magnifique de l'amour. Gertrud n'a t elle pas eu de chance, puisqu'elle dit n'avoir pas trouver ce quelle cherchait ? Ses espérances relèvent elles de la croyance, d'une espérance vaine ou peuvent elles se rencontrer dans la vie réelle?

    Chaque spectateur répondra pour lui. Il n'en reste pas moins que "Gertrud " m'apparait comme l'expression ultime du romantisme désenchanté.

    Tout amateur du cinéma du patrimoine verra ce film, qui est pour moi, un des plus grands films qu'il m'ait été donné de voir. C'est dire à quel niveau je le situe.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    919 abonnés 4 837 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 décembre 2019
    Le film est un peu à l'image du discours central sur l'amour.
    Intellectuel mais peu expressif.
    On dirait du Bergmann.
    C'est une peinture des amours entre hommes et femmes.
    Pas mal mais bavard
    Charlotte28
    Charlotte28

    90 abonnés 1 734 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2019
    Quelle étrangeté... Une mise en scène élégamment maîtrisée mais une direction d'acteurs artificielle par l'absence de regards échangés et la froideur exprimée. La même sensation d'étonnement déçu que Gabriel Lidman lorsqu'un jeune admirateur ânonne ses vers sans sentiment nous étreint régulièrement, et l'on pense même à un sketch des Inconnus quand les personnages adoptent leur attitude faussement philosophe! Et pourtant... La beauté vraie des dialogues nous touche parfois en plein cœur, de même que le cheminement idéologiquement sentimental de l’héroïne fait sens en dépit des renoncements impliqués. Une surprenante expérience de cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 février 2018
    Le dernier film du grand Dreyer nous entraîne, à travers la radiographie d’une solitude bourgeoise, dans les errances temporelles de l’âme humaine, où l’amour est l’ultime illusion qui fait vivre et mourir. Tout cela est forcément crépusculaire. Et aussi poignant, comme la plus vibrante des élégies. Déjà, depuis « Jour de colère » et « Ordet », on sait que chez Dreyer la vie est l’objet de constantes négociations. La fatigue collective y était déjà extraordinaire, presque ontologique, ressentie jusqu'à l’épuisement de l’espace et de la profondeur du champ dans les pièces, à la butée des murs et des plafonds, au cerne noir et ombré du cadre. Avec « Gertrud », on découvre que la vie peut aussi être une succession de rêves, et c’est peut-être là, modeste et presque ironique, que réside le foyer lumineux de ce dernier opus. Certes, la lassitude y est non moins extrême, d’autant que l’espace est ici reconduit sans fin, à l’horizontal du cadre : Au terme d’un dialogue, il suffit à la jeune femme de se lever de son fauteuil pour franchir un seuil et la voilà plongé dans un nouvel affrontement langagier, prisonnière d’elle-même. Quels que soient ses déplacement, Gertrud ne se retrouve jamais ailleurs : les mots et les phrases qu’elle prononce la maintiennent en un exil semblable à lui-même. Dreyer, mieux que quiconque, a mis en scène cet enfermement de chaque être dans la langue. La parole est toujours chez lui un commerce et l’agencement du temps un parcours individuel, violemment divisé entre l’ombre et la lumière, qui bute sur les murs de la solitude. Alors que reste-t-il ? Croire en ses rêves, en ses désirs. C’est ce qui sauve Gertrud de la torpeur du regard social – pour une rédomption solitaire.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 009 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 septembre 2017
    Le 18 décembre 1964 pour l'inauguration de la Salle Médicis (3 rue Champollion à Paris) est projeté en première parisienne "Gertrud", le dernier film du grand réalisateur danois Carl Theodor Dreyer dont l'aura est immense depuis le succès mondial de "Ordet" en 1955 (Lion d'or à Venise). Ce sera un retentissant échec, la foule prenant à parti le réalisateur présent, le traitant de sénile au vu d'un film jugé comme compassé et statique. Certains iront même jusqu'à déclarer que Dreyer aurait mieux fait de disparaître juste après "Ordet" ce qui lui aurait évité d'entacher de la sorte son imposante filmographie. Seul Godard viendra au secours du vieux réalisateur affirmant dans les Cahiers du cinéma : " Gertrud est égale, en folie et en beauté, aux dernières œuvres de Beethoven". Dreyer qui ambitionnait à la suite de se consacrer à une biographie du Christ qui lui tenait à cœur depuis de nombreuses années mourra quatre ans seulement après cette maudite projection. Depuis bien sûr, le film a été largement réévalué, accédant même pour certains au titre de chef d'œuvre. Si "Gertrud" n'a pas la vigueur des œuvres les plus marquantes de Dreyer, il rayonne tout autant par la manière du réalisateur de laisser le rythme de son film s'imprimer via son personnage principal. Le réalisateur tout au long de son œuvre a montré sa préoccupation quant à la place faite aux femmes dans la société. Pour ce faire il n'hésite pas à questionner l'histoire ("La passion de Jeanne d'Arc" en 1928 et "Jour de colère" en 1943) ou à s'immiscer par le procédé intimiste du "Kammerspiel" dans la géométrie compliquée d'un couple citadin du début du siècle ("Le maitre du logis" en 1925). La pièce de Hjalmar Söderberg qu'il remanie sensiblement lui permet de proposer une vision complètement moderne de la décomposition d'un couple. L'habituel trio amoureux généralement constitué d'un homme et de deux femmes est ici transformé en un somptueux quatuor. Gertrud (Nina Pens Rode) en quête de l'amour absolu, amour impossible diront certains, fait face le temps d'une journée aux trois hommes de sa vie. Gustav Kanning (Bendt Rohe), son mari avocat un peu falot en passe de devenir ministre, Erland Jonsson (Baard Owe) son jeune amant pianiste volage et jouisseur et Gabriel Lidman (Ebbe Rode) son ancien amour devenu un écrivain célèbre se confrontent à Gertrud et lors d'échanges apaisés s'interrogent sur leurs rapports présents et passés avec la jeune femme. La très grande modernité du propos n'a pas été perçue lors de la sortie du film sans doute masquée par l'austérité de la mise en scène de Dreyer en complet décalage avec les partis pris esthétiques de la Nouvelle Vague qui vient de révolutionner la manière de faire des films. Selon Dreyer seule la femme est capable de l'abnégation et du désintéressement que réclame l'accomplissement du grand amour comme le conçoit Gertrud. Combattante ardente et assumée de sa cause, elle n'hésite à aucun moment face aux choix qui s'imposent à elle. Voulant se donner pleinement à son jeune amant, elle annonce froidement à son époux qu'elle le quitte après ne l'avoir jamais aimé. Son jeune amant ne veut pas renoncer à sa vie de bohème et à sa liberté amoureuse, elle s'efface dans la minute qui suit. Son ancien amant veut lui donner cette fois ce qu'il lui a refusé autrefois, elle lui explique que l'amour absolu ne souffre pas le retour en arrière. Exigence absolue d'une femme qui se refusant à l'introspection se condamne fatalement à l'isolement provoqué par une soif de pureté inextinguible. C'est dans sa thébaïde qu'Axel (Axel Strobye) son ami docteur retrouve Gertrud bien des années plus tard où malgré une solitude parfois pesante, la vieille femme ne regrette rien de ses choix passés. Si les hommes sont des Judas comme elle l'affirme, elle n'en décide pas moins d'inscrire au fronton de sa vie l'épitaphe "Amor Omnia" (l'amour est tout). On peut discuter de cette intransigeance qui place à tout coup Gertrud en position de censeur, se décernant à elle-même un satisfecit de perfection. Elle s'inscrit toutefois dans la conception métaphysique de Dreyer pour qui seul l'idéal permet à l'homme de transcender sa condition de mortel.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    518 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 novembre 2015
    Quatre étoiles seulement bien que la forme soit magnifique grâce à la perfection des courtes séquences et l’absence de trop nombreux gros plans. Faute en est au contenu, totalement inintéressant. Je ne comprends pas les raisons qui ont pu motiver Dreyer dans ce scénario, à part l’approche de sa vieillesse (75 ans) et un pessimisme de plus en plus grand acquis lors de son enfance si malheureuse. C’est une œuvre purement intellectuelle détachée de la vie qui pourrait faire croire qu’une telle femme à existé sans que l’on puisse la considérer comme inadaptée au monde qui l’entoure. Il faut donc regarder ‘’Gertrud’’ comme une œuvre picturale propre au septième art. Dans ces conditions, on peut en apprécier toute sa beauté sans que notre cœur tressaille. Outre la lumière, constamment parfaite, qui joue sur les nuances ou sur les contrastes pour les flashbacks, les courts travellings et les déplacements des personnages qui nous sont toujours présentés cote à cote sans aucun champ/contre champ, il faut porter son attention sur la sobriété des décors. Ce film est l’exemple parfait de la question que devrait se poser chaque réalisateur…Qui y a t il de trop dans le champ de ma caméra ? Parmi les longs moments de contemplation, les brusques décisions de Gertrud nous surprennent et son entêtement à ne jamais se mettre en question nous insupporte. Parmi les plans les plus beaux resteront dans nos mémoires la scène du déshabillage avec le reflet des ombres censés signifier un érotisme brulant, la triple vision du miroir avec les images mouvante qu’il reflète, l’allumage et l’extinction des deux bougies. Ce sont les seuls signes de vie de cette sombre histoire magnifiquement filmée.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 809 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 octobre 2015
    Magnifique. C'est un film précieux que Gertrud, alors pas précieux au sens péjoratif du terme, mais précieux car rare, car fragile, c'est tout un équilibre qui ne tient que grâce à la maîtrise sublime et parfaite de Dreyer envers tous les éléments qui composent son film.
    Alors j'ai juste un léger reproche, j'ai dû chercher sur le net qui était le type à la fin lors de la dernière séquence, son nom ne me disait pas grand chose et son visage non plus. Enfin pas besoin de savoir pour trouver cette scène magnifique, et dont le dernier plan m'a fait lâcher une petite larme, tout me rappelant un autre film que j'adore : Saraband.

    Alors Gertrud ça fait depuis que j'ai vu Ordet que je veux le voir, mais je suis un peu lent... et j'ai été encore une fois après La Passion de Jeanne d'Arc, Ordet et jour de Colère complètement abasourdi par le talent fou de Dreyer. J'aime cette austérité magnifique, cette composition des plans, magnifique et épurée, n'en faisant jamais de trop, étant toujours juste... Et ça c'est émouvant.

    La scène au début, où elle annonce à son mari qu'elle va le quitte, on commence avec un plan fixe, long plan fixe où les deux sont dans le cadre, elle tourne autour du pot et du canapé en même temps, s'assoit au bureau, on change de plan, légère contreplongée elle domine son mari, les cut sont acérés, tranchants, le mari tente de revenir dans le cadre...
    C'est juste magnifique. J'ai été tétanisé par tant de beauté à l'état le plus pur.

    Je n'ai pas envie de raconter toutes les pérégrinations de cette femme, toutes ces douleurs de coeur, elles sont sublimes, j'envoyais en même temps à ma copine par SMS les phrases qu'ils se disaient dans le film, c'est très vrai, très juste. Et puis il y a cette scène où l'on voit en ombre chinoise Getrud se déshabiller pendant que son amant joue du piano, la caméra retourne vers l'amant, puis le filme se lever pour rejoindre sa belle. Pas un mot, tout est dit.

    Vers la fin il y a un fondu au noir et je me dis, si ça s'arrête là c'est parfait et chose extrêmement rare le film a bien fait de ne pas s'arrêter car la fin est le meilleur moment du film, c'est d'une tristesse, je ne veux pas révéler forcément ce qui s'y passe, mais la teneur de la conversation, ce qui s'y passe, ce qui se dit sur l'amour, sur la mort, c'est troublant. Et voir cette femme de la sorte, elle qui était courtisée par tous, ça glace le sang.

    Chose extrêmement rare, j'aimerai le revoir, lorsque je vois ça je sais que je serai encore plus ému, j'ai envie de revivre cette expérience de cinéma rare. Et pourtant c'est d'une simplicité, mais d'une telle beauté.

    C'est absolument grandiose, sans nul doute !
    Le meilleur film de Dreyer, assurément et ce n'est pas peu dire !
    Nelly M.
    Nelly M.

    81 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 avril 2015
    Les valeurs d'absolu incarnées par l'élément féminin peuvent se lire de plusieurs façons dans ce dernier film de Dreyer, longtemps tabou, hué ou boudé à sa sortie, à l'exception de quelques voix élevées en sa faveur. C'est statique mais pas trop, froid, et pourtant ça accroche. En 2015, sous des dehors empesés, des images vaporeuses, on dirait une caricature du romantisme nordique. Bonne société scandinave avec maîtres et serviteurs bien à leur place, robes longues, personnages s'évitant du regard de peur que... Et pourtant le spectateur patient va finir par accepter d'y trouver un sens grâce à la tentation qui fait tergiverser. Les couples établis et les institutions devraient toujours se hérisser. Peuvent aimer, les soignants, enseignants, célibataires de naissance, vrais mystiques dans monastères et couvents, ceux et celles "qui aimeraient croire" et ne croient plus que fugacement.
    Plume231
    Plume231

    3 479 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 juillet 2014
    J'ai adoré "Jour de colère", j'ai trouvé "Vampyr" fascinant de bout en bout, j'ai été fortement touché par "Ordet", j'ai pas trop adhéré à "La Passion de Jeanne d'Arc" mais je comprends que beaucoup de personnes puissent aimer cette oeuvre, et je suis loin de cracher sur "Le Maître du logis"... Donc j'étais dans d'assez bonnes dispositions pour aborder le dernier film du grand Carl Theodor Dreyer...
    "Gertrud" a de véritables atouts notamment une histoire très moderne et intemporel où une femme se refuse à suivre un autre guide dans la vie que l'Amour, une technique fluide et pleinement maîtrisée... Reste que je suis très réservé sur la lenteur d'ensemble, sur un aspect terriblement bavard et surtout une direction d'acteurs zombiesque, à faire passer des acteurs bressoniens pour des acteurs zulawskiens, qui rendent le film empesé et qui anéantissent toute possibilité d'émotion.
    On a plus l'impression d'être face à un exercice de style forcé et gratuit qu'autre chose. L'histoire est belle et audacieuse mais j'aime pas son traitement. J'aurais bien voulu aimer les adieux du réalisateur d'"Ordet" mais je ne peux pas.
    AliceL
    AliceL

    4 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 décembre 2012
    « Gertrud » a l’ampleur et l’implacabilité d’un drame antique. Le film porte en lui une triple vérité tragique : celle de l’amour, où l’offre ne peut jamais satisfaire la demande ; celle des hommes, faillis ; celle de cette femme, qui veut tout, donc trop. Sans doute, Gertrud est sa propre mort. En plus de ces mouvements dramatiques qui épousent l’arc parfait du film, Le cinéma de Dreyer porte aussi le regard, et dirige le notre, sur cette étrange vérité que se qui se dit et se qui se fait ne se recouvre que mal, de manière insuffisante. Il va enregistrer le hiatus entre la parole et les actes, sujet déclaré du film. Il suffit d’entendre ces hommes qui, en une phrase presque convenue qu’ils savent irréalisable, proposent chacun à Gertrud de partir avec eux, alors même que leurs carrières sont au cœur de leurs vies. Mais il est déjà trop tard, et Dreyer filme cet irrémédiable. Cette femme, pour qui l’amour est tout, va rompre avec chacun de ceux qui l’aiment, même mal, tirant finalement un trait sur l’amour des hommes. Paradoxe de Gertrud : d’un côté, elle seule va jusqu’au bout, prenant sur elle de réduire à néant ce hiatus entre paroles et actes ; puisque l’absolue passion n’est pas vivable, elle ne (la) vivra pas.
    Ici encore, Dreyer, cinéaste de l’abstraction lyrique, filme ce personnage du « vrai choix », maintenu jusqu’à son sacrifice. Mais c’est le choix lui-même qui est terrible. Y fait écho le caractère clinique, terrifiant et monstrueux, de ce blanc dreyérien qui avale littéralement Gertrud dans l’épilogue où nous la retrouvons vieillie, seule mais sereine, au seuil de la mort. Nous assistons peut-être bien au songe d’une morte, comme su Gertrud s’adressait à nous d’outre-tombe, cette tombe qui hante ses derniers propos. Comme si elle avait accédé une fois pour toute à la paix éternelle, au « bonheur des pierres ».
    Le film est animé, comme tous ceux de Dreyer, par le fameux couple passion et mort. On peut ainsi voir dans la grande scène de la réception, la confrontation entre la pulsion de vie – le jaillissement de la jeunesse étudiante, faisant avec force irruption, en tambours et trompettes, - et une pulsion de mort incarnée à la fois par cet aréopage aux tempes grisonnantes faisant face aux étudiants, et par cette soudaine faiblesse de Gerturd. Confrontation entre quelque chose de fort et quelque chose de faible qui parcourt tout le film (ce que nous retrouverons bientôt, opposant à cette scène le long plan-séquence intimiste qui lui répond). Confrontation entre détermination et mélancolie, puissance de volonté et fatigue d’être ; mais encore entre corps (faible) et esprit (fort), trivial et sacré.
    real-disciple
    real-disciple

    67 abonnés 1 022 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 décembre 2012
    J'avais vu des Dreyer avant que j'avais beaucoup aimé (Vampyr, Dies Irae, La passion de jeanne d'arc) et j'ai donc sauté directement à son dernier film, Gertrud. Si l'on retrouve avec joie la superbe photographie et le travail sur la construction du décor qui a fait sa renommée, force est de constater hélas que ce scénario est d'un profond ennui au point qu'il exclue le spectateur. Les acteurs semblent réciter leurs textes comme au théâtre, les longs plans séquences sont abusivement exploités et on a aucune compassion pour l'austérité des personnages. On est loin de son chef d'oeuvre La passion de Jeanne d'Arc.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 juillet 2012
    Un bon film, une beauté esthétique intéressante mais toute fois tout est trop théâtrale, le jeu des acteurs, la mise en scène …
    kinophil
    kinophil

    19 abonnés 262 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 juillet 2012
    Réflexion universelle et éternelle sur l'amour, la vie, le temps, la liberté, la solitude, réalisée de la manière la plus dépouillée qui soit. La totale économie de moyen et le choix réduit de décors et de personnages, favorisent la plongée dans l'intériorité des âmes. Tout se joue dans les dialogues entre des acteurs statiques, assis, dont les regards froids s’évitent en permanence, dans des décors figés uniquement animés par l'éclairage de lampes et bougies et les accessoires (statues, tableaux, miroir). Le film est d’une grande beauté formelle hyperclassique, avec des cadrages millimétrés, une superbe lumière, mais qu’est ce que cela est ennuyeux et long.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 avril 2017
    Carl Theodor Dreyer fut l'un des 2 ou 3 plus grand cinéastes ayant jamais existé, c'est entendu, et le fait que «Gertrud» soit son dernier film le rend inestimable. Mais ce qui est surprenant, c'est que loin d'être une conclusion à son oeuvre, c'est un nouveau départ, un nouvel élan synthétisant les années passées pour s'orienter vers une autre direction. Dreyer après s'être éloigné du théâtre (même si nombre de ses oeuvres sont des adaptations de pièces) s'en rapproche davantage par certains aspects (davantage de plans fixes, de discours, une épure du style...), déjà amorcés avec «Ordet». Contrairement à «Jour de Colère» et «Ordet» le rapport à la religion est ici quasi-inexistant, Dreyer préférant s'attarder sur la vie d'une femme courageuse et digne, ayant voué son existence toute entière à l'amour le plus pur. Sa volonté d'absolu ne lui a plus jamais fait retrouver son amour de jeunesse, ses expériences ultérieures se heurtant toujours au refus de total don de soi de ses amant et mari. «Gertrud» est l'histoire d'une volonté, d'une éthique de l'amour, d'un orgueil peut-être aussi, mais surtout de la pureté d'un noble sentiment. Homme et femme n'ont pas la même vision de l'amour, pas le même courage quand il s'y retrouvent confrontés, l'homme s'inquiétant avant tout de sa réputation, de sa situation sociale, de son travail ou de sa personne quand la femme s'abandonne entièrement à l'autre. S'il peut paraître plus rigide que les 2 films précédents du danois, «Gertrud» n'en demeure pas moins aussi intense, c'est la façon de le retranscrire à l'écran qui change. La parole y est plus importante que jamais, et l'attitude presque hiératique des personnages leur donne une profondeur incomparable. Bien que les critiques aient dénigré ce film à sa sortie, le trouvant trop froid et d'un autre âge, «Gertrud» est un chef-d'oeuvre passionné et intemporel. Dreyer n'a jamais caché avoir fait ce film pour un certain public, les femmes mariées et délaissées, il a pourtant réalisé un film universel. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 décembre 2011
    Absolument sublime et magnifique, Dreyer réalise l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma aussi complexe qu'émouvant.
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