L’Europe, États de droit et terres d’accueil ? Regarde ailleurs donne à voir ce qu’il se passe dans de nombreuses villes européennes en prenant l’exemple de Calais. De l’expulsion de la "jungle" en octobre 2016 jusqu’à la situation sur place un an plus tard, Arthur a partagé des moments de vie avec des hommes et des femmes d’origine soudanaise, afghane, éthiopienne, érythréenne et des habitants de Calais. En soulignant le décalage qu’il existe entre le terrain et les discours officiels, ce film dénonce la stratégie mise en place pour dissuader les exilés de rester. Avec des méthodes de tournage originales et son regard citoyen, le réalisateur a parvenu à filmer le harcèlement étatique, les mises en scène médiatiques, mais surtout la force et l’humour des exilés.
Selon le réalisateur, la "menace No Border" est "un bon prétexte pour justifier un dispositif policier démesuré et contenir les soutiens extérieurs". Le terme "No Border" ne désigne pas un groupe de gens défini mais plutôt des valeurs auxquelles chaque personne peut se rallier, telle que la liberté de circulation pour toutes et tous, la suppression des frontières, etc. "Pourtant", précise Arthur Levivier, "le gouvernement et certains médias...
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Piéger la police avec des caméras
Après avoir entendu de nombreux témoignages relatant des violences policières envers les migrants du camp, le réalisateur a dormi sur place à plusieurs reprises afin de saisir ces faits mais rien ne se passait. Il revient quelques mois plus tard équipé de caméras de chasse qui détectent les mouvements. Avec l'aide des personnes sur place, il cache ces appareils dans les arbres : "La compagnie de CRS a changé et les techniques aussi : les images e...
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La télé voyageuse
Le réalisateur revient sur la technique trouvée pour diffuser les extraits de médias télévisés : "Les mettre en plein écran me dérangeait car c’était leur donner autant d’importance que le monde réel. J’ai alors eu l’idée d’une télévision que je pourrai déplacer dans les différents lieux symboliques du film afin d’insister sur l’immobilisme de la situation face à la répétition des discours politiques".