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    Léon Gaumont

    État civil

    Nationalité
    Français
    Naissance 10 mai 1864 (Paris)
    Décès 10 août 1946 à l'age de 82 ans

    Biographie

    Issu d’une famille modeste, Louis Ernest Gaumont né le 10 mai 1864 à Paris. Ancien élève du collège Sainte-Barbe à Paris, il est obligé de quitter l’école à 16 ans pour gagner sa vie, mais réussit malgré tout à poursuivre ses études aux cours du soir. Passionné par la photographie, il entre en 1881 dans l’entreprise de fabrication d’instruments électriques et mécaniques de précision de Jules Carpentier, qui sera quelques années plus tard aux côtés des frères Lumière le constructeur / inventeur du cinématographe. Bien qu’il occupe un modeste emploi de commis aux écritures, Léon Gaumont se familiarise rapidement avec le monde de l’entreprise. En 1894, avec le soutien de Carpentier, il est engagé au Comptoir Général de la photographie des frères Richard. L’année suivante, à l’âge de 31 ans, il reprend l’affaire que les frères, alors en procès, sont obligé de vendre.

    Ainsi né en août 1895 la société "L. Gaumont et Cie", qui reste à ce jour, en dépit de plusieurs changements de noms, la seule entreprise au monde qui soit aussi ancienne que le cinéma. Les débuts sont difficiles ; les appareils commercialisés, comme le phonographe et le biographe, breveté en 1893, ne connaissent pas vraiment de succès. Vivement intéressé par l’invention du cinématographe des frères Lumière en décembre 1895, il met au point en 1896 une caméra utilisant une pellicule de 60 mm perforée, suivi d’un modèle en 35 mm l’année suivante. Alice Guy, sa secrétaire, lui propose d’agrémenter la présentation des appareils vendus par la maison par des saynètes filmées. Léon Gaumont accepte, à condition que cela se fasse en dehors des heures de bureau.

    C’est ainsi qu’en 1896, Alice Guy devient la première femme réalisatrice au monde et la première productrice. Elle tourne environ 300 films et expérimente même le film sonore avec 110 phonoscènes. La production aborde tous les genres cinématographiques : comédies, drames, films policiers, science-fiction, westerns et même les dessins animés. A l’Exposition Universelle de Paris en 1900, Léon Gaumont présente au public un appareil couplant un projecteur à un phonographe. En 1903, la société prend la marguerite comme logo –hommage au prénom de la mère de Léon Gaumont-, et est transformée en société anonyme en 1906, pour prendre le nom de "Société des établissements Gaumont". La production se concentre alors dans les studios Elgé (les initiales du fondateur), situés aux Buttes Chaumont, à Paris.

    Si Léon Gaumont est l’âme de l’entreprise, jamais sans doute celle-ci n’aurait pris autant son essor d’un point de vue artistique qu’avec l’arrivée en 1905 de Louis Feuillade. D’abord scénariste attitré d’Alice Guy, il la remplace –sur recommendation de celle-ci- en 1907, au poste de directeur artistique. Les relations entre les deux hommes sont à la fois faites de respect et orageuses; Feuillade surnommant Gaumont "le Barbelé", qu’il accuse dans ses lettres d’avoir un portefeuille "en peau de hérisson". C’est qu’à la tête d’une société au capital de 2,5 millions de francs, Léon Gaumont ne néglige aucun détail d’intendance, et contrôle chaque dépense. Une omniprésence qui n’empêche pas Feuillade de révolutionner le cinéma en inventant le "Serial", avec des séries qui passionnent les spectateurs : Judex, et surtout Fantômas et Les Vampires, témoignages extraordinaires et uniques du Paris de la Belle Epoque. La Gaumont est alors une pépinière de talents, comptant des réalisateurs comme Léonce Perret, Jean Durand, Romeo Bosetti, Emile Cohl. En 1910, Léon Gaumont achète l’hippodrome de la place Clichy à Paris et le transforme en une monumentale salle de cinéma de 3400 places, la plus grande du monde : le Gaumont-Palace est né. Dès lors, la société acquiert et aménage des salles dans toute la France, s’assurant ainsi une maîtrise inédite de la chaîne cinématographique, de la fabrication des appareils de projection à la diffusion auprès du public.

    Toutefois, la guerre de 14-18 fait vaciller la société et le cinéma français, qui subit la concurrence de plus en plus importante des Etats-Unis. Les budgets des films enflent pour permettre la création de superproductions, à l’image de Naissance d’une nation de D.W. Griffith en 1915, qui récidive l’année suivante avec Intolérance. En 1925, Louis Feuillade décède à l’âge de 52 ans. Léon Gaumont décide alors de signer un accord de distribution avec la Métro Goldwyn Mayer , et créé une société mixte baptisée "Gaumont Metro Goldwyn" (GMG). Une aventure qui durera jusqu’en 1929 où est prononcée la dissolution de ce partenariat. En 1930, alors que le cinéma parlant commence à s’imposer, Léon Gaumont se retire des affaires, à l’âge de 67 ans. Sa société fusionne avec la "Franco – Film Aubert", pour devenir "Gaumont-Franco-Film-Aubert" (GFFA). Mise en liquidation en 1934, celle-ci renaît en 1938 sous le nom de "Société Nouvelle des Etablissements Gaumont". Retiré à Sainte Maxime en Provence, Léon Gaumont décède le 9 août 1946. Il est inhumé au cimetière de Belleville ; non loin des Buttes Chaumont qui virent naître son empire 51 ans auparavant.

    Auteur : Olivier Pallaruelo

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