Un film profondément chaleureux, incarné, intelligent, qui interroge, dans la durée, les effets du déracinement et les sentiments contradictoires qu’il provoque.
L’Ombre du feu caresse une noirceur apocalyptique sans retour, mais aux dimensions d’un petit théâtre gêné aux entournures, où la caméra semble parfois brasser beaucoup d’air.
Une comédie généreuse, mais digne des Bisounours, laquelle, passé le choc des cultures, prône une relative égalité des rôles, l’acceptation des différences et la complicité entre les hommes de bonne volonté.
Attention, zone de pleine beauté. Du geste (une fiction partagée avec un peuple amérindien), du paysage (le fragile et luxuriant paradis amazonien), du cinéma (dans sa fonction primitive de révélateur de mondes).
L’intrigue – resserrée sur le couple (les acteurs ayant été filmés en prises réelles puis redessinés à la main) durant leur longue traversée des paysages désertiques, les ruines de villes abandonnées étant travaillées en 3D – peine à convaincre et à émouvoir.
Si les deux actrices forment un duo convaincant, le récit se dissout rapidement dans les clichés d’une jeunesse désenchantée, installant un sentiment de déjà-vu.
Un film qui, sans porter de jugement ni mener de réelle réflexion, se borne à juxtaposer le portrait, succinct et forcément simplifié, de ces deux hommes durant les quelques semaines qui ont précédé leur tragique rencontre.
L’agitation stérile d’une caméra qui glisse sur tout sans regarder ce qu’elle filme, tout comme la présence envahissante des commentaires en ligne, crée un tournis artificiel en lieu et place d’une forme vraiment solide.
Le récit proprement historique est cantonné à la bande-son, sur laquelle une voix off féminine égrène une série d’événements tragiques touchant à cette période, en se référant à des adresses précises de la capitale et aux événements qui s’y déroulèrent.
Faire l’amour, boire et sortir jusqu’à point d’heure ? Ou rester sur le chemin tracé par la communauté ? L’envie d’ausculter ce mal-être a été le moteur du film.
Si simple soit-il, ce dispositif frontal accouche, par touches impressionnistes, d’une vibrante comédie humaine qui parle du grand âge et des moments forts d’une vie.
On part dans une évocation au long cours de leur destin et de leur longue résilience, plus particulièrement marquée par le souvenir des camps d’internement où ils furent durement parqués durant la seconde guerre mondiale et par leur inscription contemporaine dans la société française.