Étonnant bien qu’imparfait ce premier long métrage de Delphine Girard, oscillant entre le thriller et l’étude sociologique, construit, à travers ces différentes trajectoires, une zone grise assez stimulante.
Une volonté anti spectaculaire irrigue le film qui privilégie la précision discrète de la mise en scène afin de dépeindre l’étouffement lent et progressif de son héroïne.
En prétendant épouser la forme du conte de fées, "Riddle of Fire" convoque une constellation de genres dans une mosaïque particulièrement onirique, où s’entremêlent souvenirs, fantasmes et symboles propres au rêve : un hommage à l’enfance, par la peinture de son incommensurable imagination, de ses propres lois et et propres croyances.
Ce qui se présentait [...] sous les meilleurs auspices mute au fur et à mesure que le film avance en une déception cuisante, oeuvre prometteuse dans ses vingt premières minutes avant de chuter dans le commun puis dans le fond du panier d'un genre lui-même fondamentalement inégal.
Plus qu’une expérience limite, apatride, qui perturbe le jugement critique, "Zaman dark" est un film symptôme issu de vingt années de somatisations cinématographiques et à l’impossible descendance.
Alex Garland condense le temps dans un blockbuster total, à l’analyse éloquente d’une nation en déliquescence. La fresque ne s’autoproclame pas comme telle, elle s’impose par sa variété de points de vue et par sa capture plurielle des instants.
Avec son premier film, Mark Jenkin s’annonce d’emblée comme un cinéaste très prometteur du cinéma britannique contemporain, et attise la curiosité quant à la suite alléchante de sa filmographie.
Derrière le paravent du cinéma d'horreur, Michael Mohan aborde de réelles interrogations d'ordre philosophique, somme toute pas si éloignées de celles que se posait le film "Benedetta" de Paul Verhoeven (2021), dont "Immaculée" pourrait être une sorte de petit cousin de série B moins porté sur la sexualité des sœurs et le puritanisme des dévots que sur l'inextinguible quête de pouvoir de ceux qui ont une emprise spirituelle sur les âmes perdues.
Une famille porte finalement en lui une démarche toute lanzmanienne, l'aspect massif mis à part, différence de proportions cohérente au regard des sujets que chacun aborde : Lanzmann exhume les traumatismes de l'Histoire quand Angot aborde son histoire traumatisée.
Rejouant une forme d'utopie héritée des années 70, Rodrigo Moreno assume la naïveté de son propos ainsi qu'un émerveillement quasi enfantin devant le destin atypique de Moran et Ramon, deux inoubliables personnages de fiction, qui réinventent une idée d'un cinéma d'aventure, libre et solaire.
Sermon-Daï réussit à s’immiscer dans cette étroite interstice entre le social, le réel, et l’ambition artistique d’une poésie de la douleur, un film sincère, tenu et retenu, où de la détresse jaillit l’espoir d’un avenir différent, certes pas révolutionnaire, mais peut-être un peu plus égalitaire.
"Black Flies", comme son prédécesseur "A tombeau ouvert", aborde donc pleinement la question de la santé mentale par le prisme du clignotement incessant des gyrophares. Mais, mis à part les dispositifs autour de ces figures toujours en mouvement, multi-traumatisées, en première ligne face à la misère humaine, ce ne serait probablement pas totalement juste de ranger ce "Black Flies" dans le même registre que le film de Martin Scorcese.
"Le Vieil homme et l’enfant", au-delà de son double récit initiatique, compose un poème sur la solitude, porté par la mélopée du déracinement, de la mélancolie de l’absence, des illusions naissantes et brisées.
En s’attachant à un personnage qui ne connaît de l’attachement que celui des sentiments et de pérennité que celle d’une vocation dévorante, Lea Glob livre un film parfois déconcertant, aussi chaotique que son sujet.
Entre anthropomorphisme au service de la satire humaine d’Atamanov, et symbolisme de Youri Norstein, en tant que comédie des apparences, L’Antilope d’or, la renarde et le lièvre offre une richesse fabuliste à la fois par la stylisation des images, du mouvement, et de la mise en scène, et par la posture du conteur : un hommage dépaysant à l’animation soviétique.
Ici, les femmes accouchaient, lavaient leurs morts, guérissaient les vivants. Aujourd’hui elles accouchent d’une parole qui les soigne, en un lieu contenant et rassurant, ventre maternel, amniotique, unique au monde.