Exhumation d’un « incunable » précieux pour sa modernité, Bushman, film inédit de 1971, dû à un cinéaste américain inconnu, David Schickele. Celui-ci met en scène les déambulations d’un jeune Nigérian à San Francisco avec une verve et un sens du réel rares à l’époque.
Porté par une mise en scène efficace, le Déserteur s’autorise des touches de burlesque et quelques jolis plans-séquences qui viennent soutenir le rythme du récit. L’œuvre pointe alors du doigt, sans concession ni lourdeur, ce que le réalisateur décrit lui-même comme la « réalité refoulée de l’occupation ».
Entre fiction et documentaire, Damien Manivel saisit une bande de jeunes gens à l’aube d’une séparation et poursuit son dialogue avec la danse. Les moyens du bord ont souvent des vertus créatrices.
Bref, au-delà du regard amusé que porte Zara Dwinger sur l’amoralité d’une mère gentiment irresponsable, adepte du resto-basket, toujours prête à sortir des rails et des conventions sociales, Le jour où j’ai rencontré ma mère est un bain de jouvence grâce à la candeur de son imagerie kitsch transposée dans le monde d’aujourd’hui sur un mode aussi réaliste que rétro.
D’emblée, on comprend qu’Alex Garland, le réalisateur et scénariste, nous a floués. Et c’est tant mieux. « Civil War » n’est pas un film de guerre, mais un film sur la couverture des conflits. Il n’y est pas question de soldats, mais de reporters.
Multipliant les points de vue, y compris celui de l’agresseur présumé, soutenu par sa mère (Anne Dorval), Delphine Girard met au jour avec une grande intelligence la mécanique du déni à l’échelle d’une société, la difficulté pour les victimes d’aller au bout de la procédure judiciaire. Un film captivant, porté par une interprétation impeccable.
Stéphanie Di Giusto s’appuie sur la vie réelle de Clémentine Delait, atteinte d’hirsutisme, pour réaliser un film à la gloire de l’amour et de la tolérance. Nadia Tereszkiewicz prête sa fraîcheur au personnage.
Comme dans Adolescentes, les Invisibles ou Petite Fille, Sébastien Lifshitz ausculte le singulier et l’extraordinaire dans le quotidien des gens ordinaires, ceux dont l’histoire ne retient pas le nom. Le documentariste les mue en véritable héros de cinéma.
Œuvre bancale et attachante, Xalé, les blessures de l’enfance dénonce dans un même élan les violences faites aux femmes, le mirage européen, la précarité des jeunes, mais aussi la perpétuation d'un patriarcat oppressant.
Quelques jours pas plus renvoie aux belles heures de la comédie sociale britannique, qui, dans les années 1990, voyait naître à l’écran de drôles d’histoires de prolos en lutte. Avec beaucoup d’humour, ce pendant hexagonal met en lumière, au-delà des barrières de classe, le rôle des associations pour aider les réfugiés, avec un soupçon de romance.
Ethan Coen se lance dans la réalisation en solo avec un road-movie mettant en scène deux homosexuelles. Un film qui ne manque pas de verve ni de couleur, mais reste en deçà des œuvres phares qu’il a signées avec son frère Joel.
Porté par une Isabelle Huppert impénétrable, icône dont la carapace se craquelle, ce film aux dialogues parcimonieux doit beaucoup à la présence de Tsuyoshi Ihara, comédien très connu au Japon, dont le jeu élégant fascine. À voir si on est d’humeur contemplative.
Huit ans après le troisième volet, les studios DreamWorks livrent un quatrième opus vitaminé de Kung Fu Panda où Po, escorté par une renarde ambiguë, combat une ennemie protéiforme. Une réussite.
Malgré toute la belle énergie des comédiens, il s’étire en longueurs et en rebondissements ahurissants. Adapté du roman de Patricia MacDonald, la Fille sans visage, il se noie un peu dans son propos. Dommage.
Dans une intrigue complexe divisée en chapitres, où se mêlent un récit d’apprentissage concentré sur quelques jours et les conséquences du bobard originel de l’adolescent, transparaît la violence des antagonismes politiques du pays dirigé par Viktor Orban.
Le sous-texte politique de ces fables gigognes façon Mille et Une Nuits fait de l’œuvre d’Aslani un contrepoison idéal à l’obscurantisme du régime islamique.