Le cinéaste retrouve à nouveau un équilibre assez admirable entre brutalité réaliste [...] et stylisation d'une mise en scène à la puissance onirique discrète mais entêtante.
"Le Squelette de Madame Morales" semble dévoyer les prestiges du tournage en studio (le réalisateur tout-terrain Rogelio A. González réussit moults cadrages biscornus et autres mouvements de caméra sillonnant le laboratoire du taxidermiste), tout cela pour casser du sucre sur le dos des confits en dévotion !
Indéniablement, le projet transpire l'émulation sémiologique joyeuse, et il y a là matière à combler les aficionados des mystères lynchiens. Par miracle, cet enthousiasme analytique parvient à s'élever au-delà de la seule communauté de fans.
Un divertissement à la fois humble et généreux qui brille autant par son ton de série B malicieuse et enjouée revenue des années 1980 que par l'élégance distanciée dont témoigne son parti pris jamais hautain.
"La Gravité" réussit son audacieux pari de livrer un discours sur la banlieue par le prisme du genre. À vrai dire, on n'avait pas vu depuis longtemps un film ayant aussi peu froid aux yeux.
"The Sweet East" glisse au travers d'univers très disparates qui sont autant de facettes d'une Amérique éclatée, mais il glisse aussi à l'intérieur de chaque épisode, où les clichés sont jetés aux orties.
Un voyage initiatique dans sa forme la plus essentielle, une sorte de réponse rêveuse et innocente à la quête intimiste du scientifiquement correct "Ad Astra".
Space opera d'une ampleur phénoménale, "Dune : deuxième partie" dévoile un Denis Villeneuve enfin à l'aise dans l'exercice de la fresque spectaculaire, mais démultiplie surtout la portée thématique et les métaphores politiques de l'opus précédent.
Aussi nul qu'un "Venom", aussi inconséquent qu'un "The Marvels", aussi salopé au montage qu'un "Aquaman 2" mais un peu moins moche qu'un "Ant-Man 3", "Madame Web" n'est pas cette catastrophe industrielle décrite sur les réseaux à coups de punchlines hyperboliques.
L'enthousiasme critique débordant dont a bénéficié "Sans jamais nous connaître" outre-Manche et ailleurs semble donc très exagéré, mais la subtilité du traitement mérite qu'on s'y attarde.
Cet excellent film déjoue tous les diagnostics, et s'impose ainsi comme un parfait compromis entre elevated horror et spectacle d'épouvante organique pour public du samedi soir.
En accumulant les dissonances [...], Dumont effectue donc un geste d'une grande insolence, à l'heure où le cinéma est menacé par le formatage et le puritanisme.
À la fois irréprochable et foncièrement vieillot, "Les Derniers Hommes" évoque donc les soirées télé du XXème siècle, et ne ravira que les fous de l'armée [...].