Sous-titré pompeusement Une jeunesse américaine, le film manque d’équilibre (les exploits de l’équipe de foot US locale phagocytent tout le récit), pose des jalons pour s’en détourner (on ne mesure pas bien les idéaux de ces jeunes) et peine, in fine, à saisir la singularité d’un territoire censé être représentatif d’un pays tout entier.
Avec
Yassine Benkhadda,
Sophia Chebchoub,
Hafida Tahri
Dommage que le reste peine à suivre, entre réalisation parfois pataude, acteurs semblant eux-mêmes peu convaincus par leur propre performance – excepté Sophia Chebchoub, incarnant la sœur du héros –, et surtout récit statique se concluant à la hâte sans qu’un développement ne justifie vraiment le choix d'Ali.
Avec
Mya Bollaers,
Benoît Magimel,
Els Deceukelier
Malgré ses maladresses, ce premier long mû par une sensibilité à fleur de peau est avant tout porté par un duo magnifique : la révélation Mya Bollaers et Benoît Magimel, déchirant en père dépassé par les événements.
Avec
Alexane Jamieson,
Léanne Désilets,
Robin Aubert
La Québécoise Anne Émond signe un teen movie touchant qui évite certains écueils du genre comme le fat shaming insistant ou le cyberharcèlement d’usage. A contrario, sa maturité et son intelligence supérieure rangent sa « jeune Juliette » dans la catégorie un peu prévisible des freaks scolaires qui grandissent plus vite que les autres et qui n’attirent que des gens leur ressemblant.
C’est sûr, le film se situe dans le haut du panier des comédies françaises, servi par un duo parfaitement complémentaire qui révèle pour la première fois sur grand écran le talent du stand-upper et youtubeur Hakim Jemili.
Avec
Audrey D'Hulstère,
Arthur Dubois,
Nathalie Stas
OK, ce Cristal magique venu d’Allemagne n’est pas le film d’animation de l’année, mais ça passe tout seul et fera vraiment plaisir à vos jeunes enfants si vous les emmenez le voir pendant les vacances.
Avec
Rikita Shimu,
Novera Rahman,
Deepanita Martin
Quand on est mû par le seul désir de reconstituer sans la trahir la réalité la plus brutale, on oublie souvent d’en faire. Et la forme documentaire aurait été ici finalement plus appropriée.
Un bras est retrouvé dans un fleuve et deux policiers vont mener une enquête au fil de la découverte des membres épars du corps de la victime. On se situe alors dans l’ombre de figures tutélaires écrasantes comme Memories of Murder. Mais c’est précisément lorsque le film semble étouffer sous les codes du genre qu’il part ailleurs.
Avec
Kev Adams,
Mélanie Bernier,
Chloë Grace Moretz
Ici, les Addams affrontent la ville sécuritaire et rose bonbon d’Assimilation, avant de réaliser qu’au fond, manoir gothique ou pavillon instagramable, c’est kif-kif. L’important c’est la famille. Un comble, en somme.
La ronde des personnages et la structure à la Rashômon évoque presque une version « sérieuse » de Mais qui a tué Harry ?, mais la mécanique du scénario produit finalement moins de suspense que de monotonie, et finit par s’abîmer dans une succession de retournements de situation invraisemblables.
L’humanité qui ressort de ces périodes tendues, où les cœurs et les têtes sont à vif, fait le sel de Ceux qui nous restent, par ailleurs un peu trop flou sur le fond de l’affaire, dont on croit comprendre qu’elle obéit à de bas calculs politiciens.
Avec
Antoine d'Oria,
Bruno Perard,
Pascal Papazian
Le film est une collection de portraits fins et précis, un panorama sensible où les différents intervenants se racontent face caméra. Tous sont issus de milieux différents, portés par des désirs divers, mais réunis par l’amour commun de l’illusion, du spectacle et de la liberté.
Avec
Elia Suleiman,
Gael García Bernal,
Tarik Kopty
De ville en ville, Suleiman offre une revue de détail du surréalisme au quotidien d’une poésie folle, sublimée par une mise en scène au cordeau et la beauté des cadres éclairés par Sofian El Fani (La Vie d’Adèle, Timbuktu…). Welcome back, M. Suleiman !
C’est beau, et beaucoup plus qu’un exercice de style : une ode vibrante aux artistes, aux losers et aux idéalistes. Mince, alors... On avait presque oublié à quel point on aime Edward Norton.
Un été à Changsha quitte alors un terrain balisé pour des chemins de traverse. Il n'évite pas quelques digressions malhabiles mais y trouve sa singularité.
Avec
Qodratollah Qadiri,
Sediqa Rasuli,
Anwar Hashimi
À l’ambiance onirique de Wolf and Sheep succède ici une forme bien plus passe-partout qui ne transcende jamais le fond de son propos. Sauf dans ces moments savoureux où, pour échapper à son quotidien, Qodrat s’imagine héros d’un film bollywoodien.