La première saison est centrée sur Piper Chapman, qui découvre l'univers carcéral. Ce n'est pas la meilleure saison, le rythme des derniers épisodes étant particulièrement lent.
En tonalité, c'est de la comédie dramatique réaliste et moderne. On est parfois à fond dans le drame et parfois à fond dans la comédie et souvent à mi-chemin entre les deux. C'est remarquablement écrit, malgré quelques histoires annexes moins attachantes que d'autres. (Personnellement je n'ai jamais accroché aux mésaventures de Daya.)
Les saisons suivantes sont construites sur le modèle de la première : une alternance entre les aventures carcérales et les flashbacks sur les origines et les raisons qui ont conduit les détenues en prison.
Plus la série avance, plus elle se transforme en série chorale, Piper devenant un personnage principal parmi d'autres. C'est le gros point fort de la série : un casting démentiel, avec des actrices fabuleuses (pour ne citer qu'elles Uzo Aduba dans le rôle de Crazy Eyes, Lea DeLaria dans le rôle de Big Boo, et Julie Lake dans le rôle de la camée Angie). Quelques acteurs aussi sont remarquables, notamment Nick Sandow dans le rôle de Joe Caputo ou Michael Harney dans le rôle du conseiller misogyne Sam Healy.
La cinquième saison est assez différente des quatre premières : elle est concentrée sur trois journées d'émeute et change un peu de rythme, avec des enjeux plus forts. Elle a désarçonné pas mal de fans, mais c'est probablement la meilleure à ce jour du point de vue de l'intensité, et aussi celle dans laquelle l'inclusion des flashbacks est la moins réussie, tant elle engendre de frustrations parfois.
La série est également remarquable pour son propos général sur l'acceptation des genres, la critique du système (notamment la privatisation des prisons), les inégalités sociales, la drogue, les troubles psychiques.
Ce qui globalement en fait une série incontournable, de celles pour lesquelles il y a un avant et un après.
Les deux dernières saisons sont excellentes. Il est vrai que la 7ème et dernière saison a un message politique très fort, notamment sur le sujet de l'immigration, mais on en attendait pas moins de la part de Jenji Kohan. Les gros points forts de la série, jusqu'au dernier épisode, sont son écriture ciselée, ses excellents dialogues, la faculté à refuser les happy endings et une puissance émotionnelle rarement atteinte dans l'univers des séries.
Certaines actrices, inconnues avant le début de la série, sont devenues des stars, et c'est amplement mérité au regard de leurs performances.