A la base, le film et la série, étaient axés sur une approche féministe, à la fois, innovante et intéressante. Dans le film, le fin limier est une sheriffe, d'apparence fragile physiquement, et enceinte jusqu'au yeux. L'humour décalé fonctionnait parfaitement et la réussite féminine était fort peu attendue, compte tenu de l'exceptionnelle férocité des deux criminels qu'elle pourchassait, ou qui la pourchassait. Le rapport de force était à peu près semblable dans l'adaptation à la télévision. Dans chacune des quatre 1ères saisons, plusieurs personnages, dont une femme se distinguait par ses qualités intellectuelles, et triomphait d'une adversité criminelle sanguinaire. Cette approche féministe était subtile, pertinente, et génératrice d'humour et de suspense, car l'ennemi était incarné par des personnages, redoutables, dangereux, voire pervers, mais surtout crédibles, car dotés de qualités, de faiblesses, et dont le profil était évolutif. D'autant que le féminisme n'était pas manichéen. Il montrait des personnages féminins qui pouvaient être absolument démoniaques. Le problème avec la saison 5 de "Fargo", est que ce n'est pas du féminisme qui est à l'œuvre, mais du néo-féministe militant. Le but évident des responsables du projet n'est plus de montrer positivement qu'une apparente fragilité des femmes peut cacher d'infinies ressources. Le projet nouveau est de dénigrer au maximum l'image de l'homme au détriment de celle de la femme. Ainsi, tous les personnages masculins ne sont que des caricatures grossières. Le mari de la shériffe est un insupportable parasite, futile, puéril, et infidèle de surcroit; celui de la fugitive, est doux, et gentil, mais, totalement superflu, et incapable de protéger qui que ce soit; ni sa femme, encore moins sa fille. Le fils du méchant est un adulte dans un cerveau d'enfant, rabroué par ses congénères. Seuls, deux personnages masculins semblent susceptibles d'incarner une certaine forme de masculinité. Le premier, un sheriff, tabasseur de femmes, chrétien radical, votant Trump et "white supremacist". Un autre personnage doté de virilité apparaît également: le hitman. Or, ce dernier ne semble pas être un humain, et porte une jupe par-dessus son pantalon. En revanche, les personnages féminins sont toutes des "gentilles". Toutes, sont des femmes fortes, qui dominent leur associé ou compagnon. Un seul personnage féminin est une "méchante". Or, si elle l'est, c'est uniquement parce qu'elle est sous l'emprise de son mari violent. Avec des portraits dessinés de manière aussi grasse, tout est attendu, prévisible, peu crédible, et surtout super chiant. Une saison qui gâche tout l'ensemble, quelle déception !