Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu Jeremy Piven à la télévision, depuis la fin d’Entourage, à vrai dire. Alors quand les anglais le castent dans un rôle principal, on regarde.
Dans la plus pure tradition britannique, Mr. Selfridge bénéficie d’un decorum exceptionnel. Les décors sont fastueux, l’image est magnifique, tout brille, la musique est absolument fabuleuse, on est bien dans une série qui parle de l’ouverture d’un grand magasin lors de la grande période victorienne. Après un pilote exceptionnel qui avait le bon goût de présenter presque tous les personnages sur un même pied d’égalité, la série prend un peu plus son temps, voire même un peu trop, avec quelques personnages inopportuns, comme celui d’Oliver Jackson-Cohen, qui semble être prédisposé à jouer les salauds qui s’en sortent impunément. Heureusement, les acteurs sont excellents, comme Katherine Kelly, Aisling Loftus et surtout l’immense Grégory Fitoussi, loin des clichés du français womanizer. La série lâche très vite sa construction en flashback pour enfin prendre un format plus simple, moins guindé et plus cohérent. Elle a aussi le bon goût de ne durer que 10 épisodes, afin d’aller directement au but : l’ouverture du grand magasin, avec à chaque épisode ou presque, un guest prestigieux. On finit d’ailleurs par le Roi, sur un épisode très réjouissant.
Mr. Selfridge fut une très bonne mini-série passionnante, divertissante et portée par un Jeremy Piven exceptionnel. Cependant, pas sûr qu’on s’en rappelle encore dans 5 ans.