The Last Man on Earth est une série que j’ai commencé pour tromper mon ennui, sans m’attendre à une grande série. Le speech de base ayant attisé ma curiosité, et apparaissant à un moment où je voulais juste regarder un truc drôle et sympathique sans en demander plus, je cliquais donc sur le premier épisode présent sur une plateforme de streaming. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un épisode particulièrement original, drôle et frais. Je venais de découvrir la perle séristique, que dis-je, le nouveau chef d’œuvre comique qui me ferait rire et pleurer comme a pu le faire ma bien aimé Scrubs. Guidé par un personnage drôle et attachant, une sorte de Robinson Crusoé à la sauce farfelue, je plongeais dans mes fantasmes les plus jouissifs de si j’étais seul au monde. Tout en étant décalé et loufoque, une certaine mélancolie venait teinter ce pilote, apportant un peu de profondeur à celui-ci. Finissant sur un climax présageant l’espoir d’en finir avec la solitude, cette ligne de départ était bien plus prenante que ce que j’aurai pu espérer. Puis sont venus les autres épisodes…
Dans la saison 1, la qualité The Last Man on Earth est en fait, presque toujours régie par une théorie, une sorte d’équation invisible : L x (1/N) = C avec L = Longueur de la barbe de Phil;N = Nombre de personnes qui apparaissent dans la série et qui gravitent autour de notre héros; et C = Coolitude de la série.
Par conséquent, plus les personnages apparaissent, plus la série se dégrade devenant très moyenne, pour ne pas dire mauvaise. De plus, le moment de déclin fulgurant de celle-ci concorde étrangement avec le rasage de barbe de Phil, qui devient un personnage archétypaux et insupportable, pour qui on n’éprouve plus aucune sympathie. Les personnages qui apparaissent les uns après les autres sont tous des clichés à la limite du supportable : de la blonde bonasse avec un caractère de chiotte, à l’obèse ayant toutes les qualités du monde, en passant par le leader black musclé et charismatique, le manque d’originalité des scénaristes est palpable. Heureusement que Carole est là, petit îlot d’excentricité qui, si elle nous énervait au début, devient celle qui nous fait garder le semblant d’intérêt pour la série. Les vannes de groupe sont 100 fois moins drôles que celles portant sur la solitude du départ et on se perd juste dans une bouillie de blague de mauvais goût, visant à nous dire que le héros est un sombre crétin. La douce mélancolie des premiers épisodes est remplacée par des situations faussement tire-larmes, avec autant de subtilités qu’un pet dans une soirée au bar de dédé. Des personnages tous plus énervants les uns que les autres continuent d’apparaitre, au rythme de la médiocrité dans laquelle s’enfonce la saison 1.
Ensuite la saison 2 commence, dans une volonté de retour aux sources, sauf qu’on ne suit plus la solitude de Phil tout seul, mais de celle du couple Phil-Carole, ayant quitté le groupe et voguant à travers le monde en amoureux et pariât. Là encore, un très bon épisode 1 : l’humour est efficace et retrouve son côté agréablement absurde. Phil a retrouvé sa barbe, et le nombre de personnage est drastiquement réduit (donc 2 si vous suivez) : L’équation vous dis-je, l’équation….
Finalement, nos deux originaux se languissant du groupe décident d’y retourner. Etrangement la série contrairement à la saison 1 ne retombe pas complétement dans ses travers. C’est toujours moins bien, mais beaucoup plus supportable. Les autres personnages sont plus développés et sortent petit à petit de leurs archétypes. Les gags sont un peu moins lourds, et on nous épargne (dans la plupart des épisodes) la jalousie maladive de Phil, cristallisation de ce qui avait fait de la première saison, une accumulation de médiocrité. Puisque Phil garde sa barbe, c’est un peu moins mauvais mais attention, ça reste loin d’être transcendant. En cette fin de saison (à l’heure où j’écris cette critique, l’épisode 18 viens de sortir), la série n’est pas désagréable à regarder. Certains coups de génie viennent nous rappeler le savoir-faire dont peuvent faire preuve les scénaristes, mais ceux-ci sont malheureusement trop peu nombreux.
A citer dans les points positifs tout de même : La BO est très sympathique et s'accorde très bien avec les différents événements comiques ou tragiques.
Conclusion : Clairement en demi-teinte, la série est un chaudron de médiocrité, d’originalité et de créativité, où s’enchainent situations drôles et décalées, avec d’autres lourdes et stupides.