Avis En thérapie - Page 4

Brillamment écrit , brillamment joué, En thérapie devient rapidement indispensable tant elle vient toucher l'intime si profondément , avec autant de nuances et de beauté . En en ressort , troublé, transformé... et pour longtemps. Peu de séries peuvent réussir cela .

Mélanie Thierry pour l'éternité. Le sanglot de l'épisode 11 pour l'éternité... En thérapie est une série exceptionnelle par la qualité de son scénario, de ses dialogues, de ses comédiens. Très rarement au cinéma, et a fortiori à la télé, on a vu l'âme humaine explorée avec tant de force. Les cinq lignes de vie qui s'entrecroisent d'épisode en épisode sont pleinement complémentaires. Chacun y retrouvera une part de lui-même. L'analyse de l'analyse est très juste : les patients qui doutent du processus, ceux qui ne le comprennent pas, ceux qui s'y opposent frontalement ou le tournent en ridicule. Cette dimension documentaire n'induit jamais aucune lourdeur et, au contraire, donne davantage d’acuité aux sentiments qui s'expriment sur le divan. Dire que les comédiens sont parfaits serait trop peu : qui a déjà vu de telles performances d'acteurs réunies en un seul film ? Frédéric Pierrot est le casting idéal ; on ne doute pas que sa carrière va prendre un virage monumental désormais. De même d'ailleurs pour tous les autres, aussi célèbres étaient-ils auparavant. Les situations et dialogues creusent leur complexité à chaque épisode, balayant tous les clichés systématiquement. Hommes, femmes, adultes, adolescents, tous disent quelque chose de nos passions, de nos corps et psychés, de nos regrets et remords, de notre enfance perdue, des morts toujours là... Bref, un monument à voir et à revoir...!

Pour leur première création sur le petit écran, Olivier Nakache et Eric Toledano (Hors Norme, Intouchables, Le sens de la fête...) adaptent le concept d'une série israélienne qui se déroule à huis clos, dans le cabinet d'un psychiatre parisien. "En thérapie" suit le déroulé de sept semaines de séances de cinq patients, au lendemain des attentats du Bataclan, en novembre 2015. Bien que leurs problèmes ne soient pas forcément reliés à l'événement, il n'en est pas moins le déclencheur d'un traumatisme collectif, dessinant en creux le portrait d'une société fissurée par des angoisses individuelles...
Tout le monde en parle comme étant la série du moment, à la fois novatrice et poignante, minimaliste et dérangeante. Je dois avouer que j'ai pris mon temps pour arriver au bout de ces 35 épisodes (un épisode = une séance) car le huis clos est dense, que ce soit du point de vue des mots que celui des émotions. D'entrée de jeu, on assiste à une crise de larmes d'une chirurgienne qui a passé ses derniers jours à opérer des blessés des attentats. Le lendemain, on observe un flic de la BRI qui faisait parti de la brigade d'intervention le soir du 13 novembre. S'ensuivent une adolescente championne de natation récemment plâtrée pour s'être jetée sous une voiture et un couple en crise à l'aube de l'arrivée de leur deuxième enfant. Face à eux, on a la figure d'écoute du thérapeute, sage et neutre, juste, qui, avec ses problèmes privés, se retrouvent lui aussi impacté par cette période de chamboulement. Ce dernier décide alors de retourner voir une amie psy qu'il n'a pas vu depuis dix ans, une femme qui ne pratique plus et qui gère le deuil récent de son compagnon. Bref, vous l'aurez compris, "En thérapie", c'est du lourd ! Les conflits internes des personnages constituent le coeur de l'énigme, entre culpabilité, colère et rancoeur. Parfois, le temps est long et on se noie dans un flot de paroles mais d'autres fois, c'est vertigineux tant les émotions sont fortes et soudaines.
On a pas du tout l'habitude de regarder une série aussi statique, aux mouvements de caméra discrets seulement voués à saisir l'essentiel : le visage des comédiens et leur vérité. En cela, "En thérapie" fait la part belle au jeu des acteurs qui étincellent de sensibilité dans ces joutes verbales foisonnantes et qui n'ont pas d'autres choix que de mettre à nu une part torturée d'eux-même. Ils jouent avec leurs tripes, et ça se sent ! Mélanie Thierry, Reda Kateb et Céleste Brunnquell sont saisissants dans l'exposition de leurs tourments, d'une justesse déroutante voire dérangeante. A contrario, Pio Marmaï, Clémence Poésy et Carole Bouquet m'ont laissé indifférent, sans doute parce que leurs problèmes m'étaient plus étrangers. Mais c'est la performance de Frédéric Pierrot, dans le rôle du thérapeute, que je trouve le plus remarquable. Il délivre une palette d'émotions bluffante, faite de contradictions et de complexités. Avec son regard concentré, sa voix timbrée et ses interventions réfléchies, il contribue de la plus belle des façons à l'empreinte de la série. En observant l'analyste analysé, on s'aperçoit que nous sommes tous les mêmes, d'une façon ou d'une autre, et que personne ne se voile la face éternellement en période de crise.
C'est aussi ça le tour de force de cette création Arte. Elle nous fait suivre, presque malgré nous, une thérapie par procuration. Car, qu'on se le dise, les angoisses qui se jouent dans ce cabinet sont universelles : les sentiments qui se fanent, la peur du temps qui passe, de la mort, de la solitude, l'angoisse de ne pas trouver sa place et d'être passif dans une société qui part en vrille... Il y a un peu de nous même en chacun de ces patients car quand ce flot de paroles se libère, quelque chose de curieusement cathartique se produit.
Cela dit, je suis pas certain que la série plaise à tout le monde. Beaucoup se sentent extérieur, n'arrivent pas à s'impliquer et à trouver leur place dans ces récits intimes. En tout cas, les partis pris sont forts et nous mettent la puce à l'oreille si on ose jouer le jeu. Une chose est certaine, on est bien loin des séries habituelles regardées pour notre simple divertissement...

Il faut attendre une quinzaine d'épisodes pour que les séances deviennent plus "réelles", plus cohérentes avec la réalité des séances de psychanalyse.
Les premiers épisodes sont très clichés, trop théoriques et manquent de recul quant aux interprétations trop premier degré.
Les personnages montrent une forme d'agressivité envers le psychanalyste et du scepticisme sur l'intérêt de la psychanalyse. C'est un peu excessif, il me semble.

Quelques épisodes et on arrête le traitement. Le problème de cette série c'est que le contexte français est très différent de l'israélien : état de guerre, poids de la religion, difficulté légale de divorcer... Du coup on a souvent du mal à croire aux enjeux de leur thérapie et à ce qu'ils sont censés refléter de la société. La déception vient aussi du fait que pour compenser ces déficits, les réalisateurs n'ont pas haussé le niveau de la mise en scène. Vous pouvez vraiment suivre cette série comme une pièce radiophonique assez bien écrite... Le personnage du psy est en revanche à peine travaillé, le décors et les costumes ne sont même pas travaillés. Les acteurs essaient de sauver la baraque en faisant des numéros de plus ou moins bon aloi, mais au final c'est la potion amère de l'ennui qui l'emporte.

Vraiment génial... les blessures des personnages sont profondes, leurs rmotions à fleur de peau .....la prestation de Reda Kateb est bluffante. A vif, on sent qu' il peut exploser à tout moment. Des le premier episode, impossible de décrocher. Suis accro,au secours😁. Je recommande vraiment.

Au fil des épisodes , c'est le psychologue lui même qui se retrouve sur la sellette. Lacan, Young, Freud, toutes les théories des grands qui ont révolutionné le genre se mêlent dans ce huit-clos d'ou personne ne ressort indemne

J'ai pourtant l'habitude des séries un peu "différentes", voire qualifiées d'intellos, par exemple sur Arte... Mais là, j'ai tenté de regarder deux épisodes mais j'ai trouvé que ça sonnait creux, que les acteurs "se la racontaient". Je me suis endormie à plusieurs reprises compte-tenu de l'aspect totalement insipide de cette série soi-disant événement. J'ai vu le documentaire avec les témoignages des personnes qui étaient au Bataclan. Et franchement, j'ai honte pour eux. Les acteurs, les réalisateurs, sont passés totalement à côté de cette histoire tragique. C'est triste.

Le jeu d'acteur et les dialogues aiguisés sont plutôt convaincants mais vraiment dommage que les personnages soient aussi antipathiques: condescendants, déraisonnablement agressifs, sur la défensive, irrespectueux alors qu'il n'y pas lieu de l'être (le personnage de Clémence Poésy est particulièrement insupportable et dénué de savoir-vivre). Je travaille dans l'accompagnement aux personnes et ce n'est pas la réalité, il se peut qu'il y ait parfois un rejet envers le psy mais le mépris permanent déversé dans le bureau de ce psychanalyste n'est pas crédible et très caricatural, de même que ce pauvre homme qui jamais ne pose de limites pour se faire respecter; lui-même devient pathétique et puéril lorsqu'il se retrouve devant sa psy. La série aurait gagné en réalisme et en humanité grâce à un travail sur les nuances. Ici tout est polarisé et de manière trop excessive, les gentils et les méchants, les riches et les pauvres, les victimes et les bourreaux...On a la sensation qu'un humain, dans cette série, ne peut pas être multifacette, il est simplement une victime agressive qui en veut à la seule personne qui lui tend la main et qui l'écoute. Le mépris, l'orgueil et la vulgarité sont, valorisés alors que l'écoute et la bienveillance sont présentées comme des faiblesses. Série bien prétentieuse donc, mettant en scène de façon très simpliste et binaire le relationnel entre un patient et son thérapeute.

Les performances que livrent tous les acteurs/actrices sont assurément les points forts de cette série. De très bonnes idées, très actuelles, et fortes en émotion. Les images ne sont pas forcément nécessaires à la compréhension de l'ensemble, c'est vraiment l'audio qui compte. Une bonne surprise pour ma part.

Une belle petite surprise, surtout au vu de son sujet, qui aurait pu ressembler à une avalanche de discussions nombrilistes et sans fin, en particulier dans le cadre d'une production française.

Développé entre autres par le duo Toledano-Nakache, d'après la série israélienne "BeTipul", ce récit en huis clos et en 35 épisodes vient sonder les traumatismes de différents patients à travers leurs entretiens hebdomadaires avec le psychanalyste Philippe Dayan.

Servie par de très bons comédiens et de bons dialogues (même si certains d'entre eux peuvent parfois sonner un peu trop écrits), et accompagnée d'une mise en scène minimaliste et discrète, une série évitant le pathos voyeuriste. Une série où la parole se veut omniprésente, et en fin de compte nécessaire.

Psy comme patient, l'un nourrit l'autre, l'un apprend de l'autre au gré des entretiens.

Plus les épisodes passent, plus on rentre dans l'intimité de chacun de ces personnages, plus l'intime finit par se rapprocher de quelque chose de plus universel, quelque chose qui pourrait aussi nous atteindre et nous concerner.

Évidemment, on peut être plus ou moins réceptif selon le patient et la raison pour laquelle il se trouve là, et cela peut varier selon chacun(e) d'entre nous.
Mais l'essentiel est bien là : des êtres humains, avec leur blessure, leur déni et finalement leur vérité. Et leur cheminement, plus ou moins long et personnel, vers cette acceptation-là.

"En Thérapie", une série qui peut nous parler et qui vaut le coup d'être écoutée. 7,5/10.

Au lendemain des attentats du Bataclan, novembre 2015, un psychanalyste reçoit des patients directement concernés par le drame. Mais aussi d’autres personnes tout aussi troublées par le mal-être qui les anime et qu’elles veulent régler rapidement . 35 court-métrages, et un décor unique. Le même huis clos dans le cabinet du psychanalyste joué avec un brio remarquable par Frédéric Pierrot , entouré de comédiens tout aussi forts dans leur comportement. Tout le travail psychanalytique en apesanteur. Eric Toledano, Olivier Nakache, et Laetitia Gonzalez ont su le capter, dans une mise en scène ad-hoc, reprenant l’idée de la série israélienne originale « BeTipul » , adaptée aux USA (« In Treatment,) avec Gabriel Byrne dans le rôle du psychanalyste. Sans repère sur ces deux créations, je tiens la version française pour une œuvre originale, indépendante et parfaitement instruite des tenants et aboutissants d’une pratique aux contours si flous pour le commun des mortels. Dans ce qu’elle révèle à travers cette fiction, il me semble qu’elle ouvrira bien des horizons. Une grande série !
Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com

Série osée et globalement réussie. Avec de belles surprises, sur le fonds comme sur la forme. Le sujet s'annonçait pas facile. C'est plutôt bien traité. Seul bémol : les séquences avec Esther Carole Bouquet, (dés)servie par des dialogues précieux, trop travaillés, peu crédibles et qui sonnent souvent creux et donnent envie de passer à l'épisode suivant. Les autres acteurs sont souvent remarquables.

Toledano et Nakache dans un registre différent mais tout aussi efficace. Les épisodes passent très vite, on pouvait s'attendre à des longueurs mais les histoires sont indépendantes les unes des autres, au début en tout cas...

Avec beaucoup de finesse et d'intelligence tant humaine que psychologique, En Thérapie présente une vision réaliste de la société française, se basant sur des personnages pourtant bien construits et nullement caricaturaux. Les champs-contrechamps sur lesquels se bâtissent les séances de thérapie sont rythmés par des interludes qui distillent quelques informations sur le psychologue, lentement, au fil des semaines... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/02/06/en-therapie-olivier-nakache-et-eric-toledano/)