« Aliens in America » est une sympathique série sans aucune surprise narrative diffusée sur la chaine CW.
Dans le cadre d’un échange scolaire, Les Tolchuck, incarnation typique de la famille américaine, vont accueillir en leur sein - non pas une vipère – mais un jeune étudiant musulman pakistanais.
Le show reprend alors la formule maintes fois usitée mais incontournable de la rencontre et de la transformation dont la devise est « ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous sépare».
Le nouveau venu, Raja Musharaff, n’aura de cesse de prouver à sa famille d’accueil et à son entourage qu’il n’est pas un horrible terroriste sanguinaire. Il devient même le garant moral des Tolchuck, ses convictions religieuses le disciplinent tel un tuteur une plante.
En anglais, « Aliens » signifie à la fois « étranger » mais aussi « extra-terrestre ». Le terme concerne les deux adolescents, Raja est l’étranger et Justin - l’adolescent de la famille, complexé et malaimé - est l’extra-terrestre. Il se définit ainsi dans le premier épisode.
Une caricature bon enfant et parfois excessive sous-tend l’ensemble de la série, mais comme le show se circonscrit uniquement à l’humour, cela ne nuit pas . « Aliens in America » est plus proche de « La petite mosquée dans la prairie » que de « Sleeper Cell ». On aura compris que le « choc des civilisations », cher à Samuel Huntington, n’aura pas lieu dans cette série, totalement inoffensive. Une saison était donc largement suffisante pour explorer le petit monde des Tolchuck et de leur ville, Medora, Wisconsin.
La série se termine par un constat amer pour Raja. Amoureux d’une jeune musulmane de son âge qu’il croit toute dévouée à l’Islam, il découvre qu’elle voit en cachette un jeune américain incroyant. La liberté, même si on considère son aspect délétère, est un principe auquel on prend vite goût.