Un long sentiment de déception envahit le spectateur lors des dernières minutes du final, au moment de se séparer de ces personnages si fascinants. Et pour sûr, ils sont tous d'une incroyable consistance, en particulier grâce à des acteurs aussi talentueux qu'attachants. De fait, avec le personnage de Nucky Thompson, Steve Buscemi trouve le plus grand rôle de sa carrière et se révèle ainsi encore plus brillant que chez les frères Coen. Ces dernières minutes donc, riches en rebondissement, ne sont pas sans annoncer une seconde saison mouvementée, avec une dose de suspense encore plus riche. Mais pour revenir au commencement, Boardwalk Empire, c'est l'univers scorsesien adapté en série télévisé. De plus, le réalisateur [Scorsese] s'avère avoir réalisé l'épisode pilote de la série, ironiquement et subjectivement le moins réussi de la saison. Cependant, tout est là : gangsters, mafiosos, trafics et règlements de compte. Tout cela dans une ambiance 20’s entièrement maîtrisée où les costumes, décors et musiques immergent sans aucune peine le spectateur. Pour situer dans le contexte, nous sommes au cœur de la Prohibition. Alors que la corruption est monnaie courante dans tout ce qui est plus ou moins lié au pouvoir et à l’argent, Atlantic City est en fait dirigée par un fin marionnettiste : Nucky Thompson. Dès lors, ce n’est non pas la Prohibition qui se trouve au cœur de l’histoire mais bel et bien le personnage complexe de Nucky Thompson. À travers les douze épisodes qui constituent la première saison, on retrouve donc la vie intime d’un homme de pouvoir, jusqu’à en savoir plus sur lui que n’importe qui de son entourage. Du moins, là est l’enjeu principal de la série et fort heureusement, le pari est nettement accompli. Derrière les faux sourires et poignées de mains hypocrites, qui est réellement Nucky ? Comment en est-il arrivé là ? Tout cela, vous le saurez en suivant cette superbe série qui est, pour ma part, l’une des meilleures que je connaisse.